Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
MONDE

Wikileaks, recherché mort ou vif

Traque / lundi 26 juillet 2010 par Woodward et Newton
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

Le site Wikileaks a transmis 90 000 documents confidentiels sur la guerre en Afghanistan à trois grands médias. Pas de quoi calmer la fureur du Pentagone contre le fondateur du site, recherché mort ou vif par l’armée américaine.

Encore une bombe sur l’Afghanistan. De celles qui font trembler Washington. Dans sa lutte pour le droit à l’information le site wikileaks a réussi à frapper plus fort que lors de la diffusion d’une video d’un massacre, par l’armée américaines, de civil irakien.

90 000 documents confidentiels sur la guerre yankee en Afghanistan déclassifiées. Comme autant de fessées sur le postérieur de l’Oncle Sam. Echec de la politique menée dans cet Orient lointain, jeu plus que double et trouble de l’allié pakistanais, ratés en série… L’analyse du dossier révélé par wikileaks laisse peu de place au doute. La guerre en Afghanistan est un fiasco. Américain en particulier, Occidental en général. Et désormais mondialement connu.

Fini le temps où le site de whistblower n’était connu que des seuls initiés. L’opération afghane a été soigneusement préparé. Avec trois grands titres de la presse mondiale, le New York Times, le Spiegel et le Guardian, dont les gratte-papiers ont pu, des semaines à l’avance, digéré la masse d’informations contenu dans les rapports militaires détenus par Wikileaks.

Pas sûr que cette nouvelle complicité ravisse les pontes du Pentagone, déjà bien décidés à dézinguer wikileaks et son fondateur Julian Assange. La traque que Bakchich Hebdo 33 décrivait, ne peut que s’accélérer.

Article paru dans Bakchich Hebdo 33 du 17 juillet 2010

Julian Assange, fondateur du site WikiLeaks, qui permet la divulgation de documents confidentiels ultra-sensibles, est la bête noire du Pentagone. En toute logique, l’armée US est prête à tout pour éliminer – au propre comme au figuré – cet empêcheur de massacrer en rond.

Le triomphe « tranquille » du fondateur du site Internet WikiLeaks, Julian Assange, qui a acquis une notoriété mondiale en diffusant la vidéo du massacre de civils à Bagdad par l’armée américaine en 2007, aura fait long feu. Jusque-là, tout semblait sourire au journaliste australien.

Son intense travail de lobbying auprès de l’Islande pour en faire un sanctuaire de la liberté d’information sur Internet a fini par porter ses fruits (lire « Terre d’asile pour la presse en Islande », Bakchich Hebdo n° 16).

Le 17 juin, le Parlement islandais a adopté le projet à l’unanimité. Mais, récemment, la rumeur persistante selon laquelle WikiLeaks était sur le point de mettre en ligne la vidéo d’un nouveau massacre perpétré par l’armée américaine, cette fois en Afghanistan, ainsi que des documents classés secret défense, a précipité la traque d’Assange. On ne se paie pas impunément la tête de l’Oncle Sam (lire « Ces fuites qui paniquent la CIA », Bakchich Hebdo n° 20).

 - JPG - 77.4 ko

Le 11 juin, un certain Daniel Ellsberg, qui s’est rendu célèbre en publiant, en 1971, les sulfureux «  Papiers du Pentagone » (qui révélèrent comment les États- Unis intensifièrent délibérément la guerre du Vietnam), faisait part de ses craintes pour le journaliste australien. « Lorsque je considère la situation d’Assange, je comprends qu’ils [les hommes du Pentagone, ndlr] craignent qu’il ne révèle d’autres menaces. Il a mis son existence en danger. Et je le dis avec inquiétude. Il est étonnant qu’un Président américain puisse s’engager dans une telle voie [sous-entendu l’élimination d’Assange, ndlr] sans rencontrer aucune résistance, ni du Congrès, ni des médias, ni des tribunaux… À la place d’Assange, je me ferais oublier en n’informant personne de ma nouvelle adresse… »

Le jeune analyste militaire de 22 ans, Bradley Manning, la source présumée d’Assange pour la vidéo irakienne, a d’ailleurs été arrêté. Il serait au secret au Koweït et devrait être entendu par un jury militaire qui décidera de son renvoi en cour martiale. Il risque cinquante-deux ans de prison pour huit chefs d’inculpation. Incapable de « neutraliser » Assange, le Pentagone s’emploie à le discréditer. En particulier auprès des autorités islandaises, auxquelles de prétendus «  activistes de Wiki- Leaks », des supposés collègues de Julian Assange donc, ont fait parvenir, il y a quelques jours, une troublante lettre ouverte dont les auteurs véritables demeurent inconnus (lire encadré). Diffusée le 8 juillet sur Cryptome.org, un site analogue à WikiLeaks mais plus axé sur la défense et les États-Unis, la missive intrigue.

D’abord parce que ce site est depuis longtemps soupçonné d’être une soupape des services secrets yankees, qui n’y diffusent que les moins gênants des documents confidentiels. Ensuite parce que les « WikiLeaks insiders » qui salissent Assange inondent Cryptome depuis moins d’un mois. Soit depuis qu’Assange est officiellement recherché par l’armée américaine…

Le 14 juin, la même bande anonyme a accusé WikiLeaks d’avoir abandonné sa source supposée, Bradley Manning. Puis, dans un tract vengeur du 3 juillet – « Où est l’argent, Monsieur Assange ? » –, lui a demandé des comptes. Avant d’annoncer, le 10 juillet, que le site WikiLeaks allait être fermé… Dernier élément qui laisse présager d’une jolie opération de manipulation, l’absence de signature des doucereux communiqués. Tout utilisateur de site de « whistleblowing » (« lanceur d’alertes ») dispose d’un code permettant d’authentifier sa provenance. Or chaque texte déposé par les « WikiLeaks insiders » sur Cryptome est agrémenté de la mention « code omitted », « code omis ». Bref, pas de quoi rendre crédibles les soi-disant renégats de WikiLeaks. Signe du danger – physique – qu’il pense courir, Julian Assange n’a donné aucune nouvelle depuis des semaines. Quand les précédentes attaques dont il faisait l’objet rencontraient de cinglantes répliques de sa part. L’enjeu de la guerre que se livrent WikiLeaks et le ministère de la Défense américain est capital pour l’avenir du droit à l’information. Tout laisse à penser que Washington veut se donner les moyens de faire meilleure figure sur ce front-là qu’à Bagdad ou à Kaboul…

La lettre qui calomnie le fondateur de Wikileaks

« Madame le Premier ministre, Nous sommes un groupe d’activistes de WikiLeaks très déçus de la manière dont Julian Assange dirige notre organisation. Nous avons rendu publiques nos préoccupations sur un site identique à WikiLeaks, mais plus ancien et avec un palmarès plus impressionnant encore : Cryptome.org. Nos préoccupations ne concernent nullement la philosophie de WikiLeaks, ou encore la volonté de l’Islande de devenir le dépositaire d’informations obtenues de sources diverses et parfois restreintes. Bien au contraire, nous nous félicitons de cette initiative ainsi que des objectifs et de la philosophie originale de WikiLeaks. Ce qui nous inquiète, c’est que Julian Assange se soit approprié les fonds des donateurs pour financer ses déplacements internationaux et ses dépenses personnelles. Sur le site Cryptome. org, nous expliquons comment Assange est devenu omnipotent, à commencer par la supervision éditoriale, les développements informatiques du site et l’engagement de dépenses non comptabilisées. Nous expliquons également les conditions dans lesquelles Assange a seul accès aux comptes bancaires de WikiLeaks et l’absence de toute comptabilisation des dépenses engagées par l’organisation. Assange a repoussé notre suggestion d’engager un cabinet comptable et de procéder à un audit de nos dépenses afin que la lumière soit faite sur la façon dont nous dépensons l’argent de nos donateurs. De nombreuses ON G opérant dans des environnements politiques sensibles le font sans pour autant compromettre leurs sources de financement, ni mettre leur personnel en danger. Nous estimons qu’Assange s’est approprié environ 225 000 dollars, d’avril 2008 à avril 2009, et environ 52 000 dollars entre mai 2010 et aujourd’hui. Il s’agit là de dépenses exposées sans aucun justificatif. Par son absence de transparence sur ses comptes, WikiLeaks est passé à côté du prix de 537 000 dollars accordé par la Fondation Knight, alors que la majorité des membres du comité d’attribution s’étaient prononcés en sa faveur. Nous pensons que la mauvaise gestion d’Assange de Wiki- Leaks pourrait compromettre la crédibilité de l’Islande comme sanctuaire du droit à l’information. Nous suggérons donc que l’Islande continue à apporter son soutien à cette initiative courageuse, en faisant preuve de prudence et de vigilance envers les risques qui pourraient résulter d’une défaillance financière de WikiLeaks »

A lire ou relire sur Bakchich.info

Le Pentagone s’est trouvé un nouveau dada. La chasse aux empêcheurs de massacrer impunément. Cible prioritaire, le site Wikileaks. Dont une source a déjà été arrêtée. En attendant son fondateur.
L’onde de choc de la vidéo de Wikileaks sur le double meurtre commis par l’armée américaine n’en finit pas de se répandre sur la toile. Suite et fin de notre série sur les bavures.
L’onde de choc de la vidéo de Wikileaks sur le double meurtre commis par l’armée américaine en Irak se prolonge. Deux ex-soldats impliqués dans cette sanglante bavure ont écrit aux victimes.
Le site internet de "fuites" de documents publie 573.000 mini-messages envoyés aux Etats-Unis par le personnel du Pentagone, du FBI, de la FEMA et du département de Police de New York le jour des attentats du 11 septembre (…)

AFFICHER LES
5 MESSAGES

Forum

  • Wikileaks, recherché mort ou vif
    le mardi 27 juillet 2010 à 11:23
    Je suppose que vous entendez Whistleblower par "whistblower" ?
  • Wikileaks, recherché mort ou vif
    le lundi 26 juillet 2010 à 19:11, mathieu a dit :
    digérER la masse d’informations
  • Wikileaks, recherché mort ou vif
    le lundi 26 juillet 2010 à 19:10, mathieu a dit :
    soigneusement préparéE
  • Wikileaks, recherché mort ou vif
    le lundi 26 juillet 2010 à 19:10, mathieu a dit :
    whistLEblower
  • Wikileaks, recherché mort ou vif
    le lundi 26 juillet 2010 à 19:09, mathieu a dit :
    civilS irakienS
BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte