La droite s’écharpe gaiement en ses terres. Un lavage de linge sale où toute la famille est conviée. Et même un peu plus. Pour s’y retrouver, « Bakchich » vous convie à dérouler les différents actes de la tragédie. Aujourd’hui, la mise en bouche, les deux premiers actes.
« Que le meilleur gagne ! », tel est selon Arnaud Teullé l’un des deux candidats de droite à la mairie de Neuilly, le message délivré par le Président de la République. Ceci au terme d’une folle quinzaine qui aura vu des Neuilléens d’ordinaire si policés s’étriper férocement. Mise à mort du malheureux David Martinon, puis flinguage par Devedjian - d’un des putschistes Arnaud Teullé -, ceci au profit d’un chef d’entreprise quasiment inconnu, Jean-Christophe Fromantin, lequel se paye le luxe de mener campagne sur le thème « votez pour moi, car je ne suis pas encarté à l’UMP… ».
De quoi en perdre son latin. Et même d’en avaler son loden vert. Pour éviter pareil drame, Bakchich décrypte les principaux épisodes d’une guerre fratricide qui ne fait que commencer.
C’est le plus simple à comprendre. David Martinon s’avère un candidat désastreux et l’on gâcherait de l’espace à lister ses innombrables gaffes. Mauvais candidat et guère meilleur diplomate, David persiste à se référer à Cécilia dont il est réputé non sans raisons être le « chouchou ». Si Cécilia conserve un réseau d’influence non négligeable à Neuilly, celui des bannis de l’ère Cécilia est déterminé à faire mordre la poussière au pied tendre. Pas question de lui faire cadeau de la ville la plus riche de France.
Pour se border, Martinon croit suffisant de faire appel au jeune Jean Sarkozy, 21 ans, fils d’une précédente union du Président. Mais de l’avis même de ses adversaires politiques, l’élève se montre très supérieur au maître. À l’aise avec les gens, bon débatteur et convivial. Dans les derniers jours de sa campagne, Martinon en est réduit à implorer le fils du président : « Tu sais Jean, je pense qu’on te voit trop »…
Samedi 9 février, le Figaro publie un « confidentiel » intitulé « Neuilly : Martinon vers la sortie ». Et d’évoquer un sondage tout aussi confidentiel donnant Martinon perdant contre le candidat de « centre droit » Jean-Christophe Fromantin. Situation inacceptable pour Sarkozy, explique le Figaro, pour qui le Président ne peut pas accepter une défaite dans son fief. Et le quotidien de prédire la suite : c’est la numéro 2 de sa liste, Marie-Cécile Ménard qui pourrait lui succéder à Martinon.
Mais, parfois, qui trop embrasse mal étreint et Mme Ménard – notoirement proche de Patrick Devedjian – ne figure plus aujourd’hui sur aucune liste. À noter que pour son « confidentiel », le Figaro met le paquet et inonde Neuilly d’affichettes pour assurer la promotion de son sondage. « Il faut un feu vert très haut placé pour que le Figaro s’autorise cela », assure à Bakchich une source au cœur du complot.
Dimanche 10 février soir une réunion informelle du « comité des 5 » rassemble Marie-Cécile Ménard, Devedjian, Jean Sarkozy, Arnaud Teullé et Louis Charles Bary, le maire de Neuilly. À huis clos mais à l’unanimité, le comité vote la candidature d’Arnaud Teullé pour succéder à Martinon comme tête de liste. Mais Devedjian donne l’ordre à Teullé de ne parler ni aux médias ni aux militants. C’est la commission nationale d’investiture de l’UMP qui doit l’annoncer, insiste le bon Patrick.
Dans son genre, Teullé est aussi un pied tendre et obéit. L’Arnaud est un bébé Sarkozy. Son père était premier adjoint de Sarko et le fiston, en dehors d’un bref passage au sein du groupe Accor, doit sa carrière à Nicolas auprès de qui il a commencé en servant les cafés.
Conseiller à l’Elysée pour « les relations avec le 92 », il est – professionnellement - à la main du Président. Le lendemain matin, aux aurores, lorsque Teullé allume sa radio, il entend Devedjian annoncer que l’UMP va soutenir… Fromantin.
Même à Neuilly on appelle cela se faire b… Et en beauté !
Retrouver la suite de cette palpitante saga dans l’hebdo 69 de Bakchich, paru vendredi midi : les actes III et IV : le Cave se rebiffe et les Sarkozy taclent Devedjian
http://www.dailymotion.com/video/x1x5ew_fils-jean-sarkozy_politics
intéressant pour la deuxième partie. Les Sarko ont pas besoin de personne pour les contredire , ils le font très bien eux mêmes. Aucune parole.