Exilé depuis un an à Los Angeles où il officie en tant que consul général, David Martinon, fait bourde sur bourde. Au point d’irriter quelque peu les expatriés français.
La traditionnelle fête du 14 juillet a fait grincer des dents à Los Angeles. A l’ombre des collines de Hollywood, on sait depuis des décennies que les caprices des stars des studios sont inhérents à l’industrie du cinéma. Mais de mémoire de diplomate français, on ne souvient pas qu’un Consul général ait manqué à ce point aux usages républicains. David Martinon ne s’est pas rendu le 12 juillet 2009 au « Bastille Day Los Angeles Festival », organisé par une kyrielle d’associations françaises pour célébrer la fête nationale, alors qu’il avait demandé aux organisateurs d’annoncer son discours pour 12h45.
Il n’a même pas daigné se faire représenter, alors que tous ses prédécesseurs ne rataient pas cette occasion d’aller au contact de leurs concitoyens. Un confrère a pu constater que, le 12 juillet, David Martinon barbotait tranquillement dans la piscine de la Résidence à Beverly Hills et que sa voiture était bien garée devant la maison que la République met à sa disposition… provisoirement. Peut-être de vieux relents monarchistes ou de l’indifférence envers « ces gueux sans culottes ». Ou pire un règlement de comptes.
Mais qu’est-ce qui agite tant le landerneau français au point que le flegmatique Pierre Vimont, ambassadeur de France à Washington, ait dû prendre sa plume pour calmer les esprits et suggérer de reprendre le dialogue.
Le « Bastille Day Los Angeles Festival » existe depuis 8 ans et rassemble l’ensemble des associations françaises du sud de la Californie. Cette année, bizarrement, cette manifestation n’a pas été annoncée sur le site officiel du Consulat général à L.A., écartée du calendrier des festivités.
Il semble que le Consul général ait privilégié des intérêts commerciaux et privés qui se sont télescopés, pour la première fois, avec l’organisation de la soirée du 14 juillet. D’une part il y avait la réception officielle, où 500 citoyens français sont conviés au Pacific Design Center pour un cocktail donné par David Martinon et son épouse. Et d’autre part, un bal payant, organisé au même endroit par une société privée. Tarif de la bringue : 20 $ l’entrée, ce qui n’est pas très républicain. Là où ça coince, c’est que la société organisatrice est à but… commercial et qu’elle est basée… à New-York !
Aucun appel d’offre ne semble avoir été lancé par les services consulaires et ladite société aurait, en échange d’une page de pub sur le site internet officiel du consulat, intégralement pris en charge les frais de location du Pacific Design Center qui, selon nos informations, s’établissent à 10 000 dollars. Certes, les restrictions budgétaires touchent aussi l’ensemble des postes diplomatiques, mais on peut se demander quelle mouche a piqué David Martinon pour qu’il accumule autant de maladresses.
Voilà un ancien conseiller du Prince qui n’a pas appris grand chose auprès de son ancien mentor. En Californie du sud, où vivent environ 60.000 français, on estime que ce lapin s’assimile à une faute professionnelle.
Quelles que soient les raisons de cet imbroglio, il est regrettable que les efforts des bénévoles du Bastille Day soient ainsi ramenés à la portion congrue ; pourtant, cette année encore, près de 10.000 personnes ont participé à cet événement… culturel et non pas commercial. Les médias américains, comme CBS, ABC, les chaînes locales, la sept et la neuf, ne s’y sont pas trompés en couvrant cette manifestation, où ils ont désespérément attendu la venue du Consul général de France David Martinon.
Le général Lafayette doit s’en retourner dans sa tombe.
Vendredi 21 août, David Martinon publiait une réponse sur son blog. Pour la lire, cliquez ici.
A lire ou relire sur Bakchich.info
C’est étrange, je ne lis aucun commentaire allant à l’encontre de ce texte et en faveur de David Martinon… Etrange et peu républicain que cette mono pensée négative. De là à croire que Bakchich censure et filtre les réactions… non, non ! Je ne peux y croire !
Bref, moi je suis allé au Bastille Day Festival du 12 juillet, et c’était la foire aux cochons, cheap, vulgaire et absolument pas professionel… 10 000 personnes ? Mince, j’ai du les rater !