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Hypermarché

jeudi 24 avril 2008
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La cause est entendue et chacun le sait : la France et les Français vivent au dessus de leurs moyens. À la manière de ces aristocrates dédorés qui n’avaient que leurs aïeux pour fortune et les monnayaient afin de caser les enfants.

C’est aussi la situation de nombre de Français du XXIème siècle, sans aïeux ni héritage, pour qui faire ronfler les crédits est le seul moyen de vivre à peu près convenablement. Car il en coûte aujourd’hui pour ne pas être (ou se sentir) déclassé : l’automobile, le téléviseur, l’ordinateur, le téléphone portable, l’équipement de la cuisine ; sous l’oeil gourmand de l’inflation ressuscitée, le tout coiffé par cette vénéneuse publicité qui avive les envies.

Il convient de rappeler que le phénomène, s’il s’aggrave dramatiquement, n’est pas nouveau. On peut même en faire remonter la reconnaissance officielle à la loi du 31 décembre 1989 sur le surendettement, dite loi Néiertz (du nom de la secrétaire d’Etat qui la fit voter), revue par une autre, du 8 février 1995.

Est-ce une raison suffisante pour monétariser à ce point la vie courante de chacun, le train de vie de la France et la vie des Français ? Est-ce un motif légitime pour évaluer les besoins du pays et de ses habitants à la seule aune de leur coût ? Étant précisé, s’il en était besoin, que ces questions ne sont pas un éloge implicite de la désinvolture en matière de budget ; en rien une préférence pour la Cigale au détriment de la Fourmi.

Le lien de la France avec les Français (étrangers compris !) se traduit entre autres par cette vieille notion si actuelle : les services publics, c’est-à-dire l’école ou l’hôpital, pour ne citer que les plus fameux.

Il n’est évidemment pas de leur vocation qu’ils soient déficitaires ; mais le strict critère financier ne saurait suffire à les juger nécessaires ou superflus. Oui, telle maternité ne voit pas naître assez d’enfants pour qu’elle soit « rentable ». Oui, tel collège ne compte pas assez d’élèves pour « justifier » le traitement des professeurs. Et alors ? Faut-il exposer les parturientes à une délivrance en rase campagne entre domicile et hôpital ? Contraindre davantage encore d’adolescents à d’épuisants trajets quotidiens pour acquérir l’indispensable savoir ? Faut-il décréter que les villages et les petites villes doivent être désertés au profit des riantes banlieues des grandes ? C’est pourtant la logique des mesures prises ou annoncées.

La France n’est pas un hypermarché dont les Français seraient les clients. On ne gère pas un pays comme une succursale de Carrefour. Mais on y vient.


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2 MESSAGES

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  • Hypermarché : grandeur et décadence du caddie…
    le lundi 12 mai 2008 à 14:19, Jihelix Le Gaulois a dit :

    Que le monde entier soit devenu un hypermarché, au lieu de n’être que le berceau de toute vie… Voilà qui saute aux yeux.

    Il est moins évident que tout se paye, surtout quand on a pris l’habitude de "payer plus tard".
    Il faudra donc bel et bien passer à la caisse.
    Et la note sera salée pour toute civilisation, ou même pour toute forme de vie viable.

    Ce pressentiment est de nature à influencer les consciences. Les unes par la remise en question raisonnée de nos modes de vie. Les autres par l’obsession frénétique d’user de leurs pouvoirs, en vue d’exorciser le spectre de la ruine finale, coïncidant avec le naufrage d’une civilisation.

    Il incombait pourtant aux pays dits "évolués" d’inaugurer un tout autre avenir, de montrer une autre voie.
    Un mode de vie comme le nôtre, permettant l’exercice du loisir et de la culture, devait obliger d’abord à une réflexion profonde sur l’investissement qu’on pouvait en faire.

    C’était le moment du choix décisif. Le choix d’en faire un moyen plutôt qu’un but…

    Cette occasion était unique dans l’histoire des humains, de dépasser le niveau élémentaire du besoin, pour satisfaire à celui de l’envie.
    Elle n’aura sans doute été pour nous que l’occasion manquée d’être dignes de notre évolution, autant que de l’originalité et la survie de notre espèce.

  • Hypermarché
    le jeudi 24 avril 2008 à 07:33, skalpa a dit :
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