Oups ! Je me "Saint-Tropez" dans les appels d’offres

« C’est un dysfonctionnement, je ne l’explique pas » . Le maire de Saint-Trop-de-pèze manque de mots pour justifier la bévue de la Semagest, la société d’économie mixte de Saint-Tropez [1]. La Sem n’a, en effet, pas renouvelé sa demande de délégation de Service Public (DSP) pour la gestion du port de Saint-Tropez. Un oubli, une faute, « une grosse erreur » glisse, penaud, Pierre Restituito, le président de la Semagest et adjoint du maire… Et surtout une faute qui coûte cher, 223 000 euros. Rémunération que la société touche pour ses bons et loyaux services, et qui vont s’achever à la fin de l’année. À y regarder de plus près, les Tropéziens ont de quoi se demander si on ne se moque pas d’eux.

Selon nos informations, le commissaire aux comptes de la Semagest a lancé une procédure d’alerte. Ce qui revient à dire que la société serait proche d’une liquidation. M. Tuvéri ne s’est apparemment pas précipité pour savoir dans quel état se trouvait la société. « Lui qui fustigerait le maire précédent, Jean-Michel Couve, pour sa gestion de la mairie et de la Semagest, n’a demandé un audit de la société qu’un an après sa prise de la ville », remarque Vérane Guérin, conseillère municipale de l’opposition. Bilan des courses, la société est très endettée, entre 15 et 16 millions d’euros. Un endettement, il est vrai, qui ne date pas d’hier puisque de 2005 à 2007, l’endettement financier est passé de 8 à 22 millions d’euros.

Accumulant projet sur projet, hors de Saint-Tropez, la qualité des réalisations matérielles ne suivent pas forcément le débit des flux financiers, à en croire le journal régional Le Bavar : « les élus de la Môle et de la Croix Valmer (villes voisines) ne sont pas vraiment satisfaits des prestations de la Semagest. »

Et côté fric, rien ne s’arrange. C’est dans les colonnes de Var-matin, fin juin, que le maire affiche ses premières prévisions avec environ 850 000 euros de déficit d’exploitation prévisionnel pour 2009 et 2010. Il déclare « Il me paraît opportun que la Semagest abandonne, du moins temporairement, les opérations d’aménagement et de construction de logements (notamment le projet du Couvent). Que resterait-il ? La gestion du parc des Lices qui continuerait à dégager des bénéfices, du parc locatif Saint-Roch, Saint-Antoine, et des logements des gendarmes. Malgré un déficit à court moyen terme, un retour des bénéfices est possible sur le long terme. Le résultat des locations peut être amélioré par une augmentation modérée des loyers ». Serait-ce suffisant pour redresser la barre ? Sans le port et sans l’aménagement, la Semagest semble une coquille vide.

Mais le maire Jean-Pierre Tuveri, arrivé en 2008, se justifie en accusant la gestion passée du député-maire Jean-Michel Couve. Des mauvaises langues disent que la haine est si forte entre les deux hommes que Tuvéri a stoppé tout ce qu’avait en projet l’ancien maire, et notamment le grand projet immobilier du Couvent qui était fin prêt à être exécuté. Tuveri répond à Bakchich que ce sont « des irrégularités hérités de la mairie précédente qui ont freiné l’avancement du projet ». De l’autre côté, Couve « se réserve le temps d’expliquer les fautes graves du maire de Saint-Tropez et d’expliquer la défaillance de la Semagest si elle devait arriver. » Ah, le charme de Saint-Tropez !

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