Non, France t’es pas toute seule ! La Belle Province, le Québec, a aussi de menus soucis avec ses quartiers pauvres. En particulier dans l’arrondissement de Montréal-nord, où même les terrains de foot sont privatisés.
À l’instar des tristement célèbres incidents de Clichy-sous-Bois en 2005, voilà que les zones laissées pour compte de la métropole québécoise explosent de part en part. Coup de détonateur le 9 août 2008, la force constabulaire abattait sans trop de formalités un jeune homme de 18 ans surpris en train de jouer aux dés avec des camarades dans un des secteurs chauds de l’arrondissement de Montréal-Nord. Le jeune contrevenant ne possédait pas de casier judiciaire. Peu de temps après, des émeutes ont éclaté dans l’arrondissement, témoignant de la colère larvée de larges pans de la population locale.
Forte d’une population d’environ 18 000 jeunes gens, l’arrondissement de Montréal-Nord constitue le pendant québécois des cités de la banlieue parisienne, une « zone de non-droit ». Mal desservies par les transports en commun, à cent lieux du centre-ville, certaines cités montréalaises ressemblent à des hameaux où les moins fortunés sont entassés dans des unités d’habitation à bon marché. Si les gangs de rue font régner une certaine terreur, il semblerait que la classe politique ait opté pour la répression sans autre forme de procès.
Un an après, les pouvoirs publics multiplient commissions, tables rondes et autres mesures de consultation afin de mieux cerner les motifs de la crise. Le professeur Frank Remiggi, invité par l’Université du Québec à Montréal, lors d’une table ronde, a ainsi avancé que 40 % des 84 000 habitants de l’arrondissement de Montréal-Nord vivent sous le seuil de la pauvreté et que près de la moitié des familles sont monoparentales. Un secteur où, hormis les camps d’été pour les plus jeunes, presque rien n’est proposé aux adolescents.
Oscar Elimby, président de Mener Autrement, un organisme qui s’occupe de l’aide aux devoirs et des activités pour les plus démunis, dénonce l’élitisme qui sévit dans le domaine du soccer. Seul le Club de Montréal-Nord, un club d’élite, jouit d’un accès prioritaire aux terrains de l’arrondissement. Or, les frais d’inscription pour la saison 2009 sont de l’ordre de 350 dollars pour les joueurs âgés entre 15 et 18 ans, de quoi décourager les familles les plus pauvres.
Une situation inégalitaire qui n’a rien d’exceptionnelle. Les mêmes enjeux secouent les relations entre les populations les plus démunies de Montréal et une classe de promoteurs qui tentent de « privatiser » les activités sportives, de loisir ou culturelles de la métropole. Alors que l’administration centrale de la Ville de Montréal a accumulé une réserve spéciale qui atteint les 800 M dollars, l’été passé, plusieurs arrondissements ont composé avec des déficits d’exploitation privant la population de plusieurs services essentiels. Ainsi, les bibliothèques de quartier, les arénas et autres espaces civiques ferment leurs portes plus tôt. Le système d’évacuation des eaux usées est vétuste à plusieurs endroits et l’offre en termes de transports en commun est déficientes dans les secteurs éloignés du centre-ville. Par contre, le budget alloué à la sécurité publique et aux forces de police a été augmenté, et tout indique que cette tendance est là pour s’installer à demeure.
C’est contre ce détournement des infrastructures publiques qu’Oscar Elimby se bat et il n’est pas prêt à baisser pavillon. Voilà plusieurs années qu’il harcèle les élus de Montréal-Nord pour obtenir des locaux pour ses jeunes protégés. Faisant la sourde oreille à ses doléances, les responsables des terrains de jeu n’ont cessé de tergiverser en prétextant des formalités bureaucratiques. Tout dernièrement, ils ont même menacé d’enlever à l’organisme son accréditation si ce dernier ne démissionne pas. Des méthodes « digne du gangstérisme le plus abject » d’après le principal intéressé.
Mais le protecteur de la veuve et l’orphelin peut compter sur ses ouailles pour monter avec lui au créneau. Une coalition s’est formée, allant jusqu’à recueillir plus de 600 signatures de parents qui en ont assez de la discrimination pratiquée à l’encontre de leurs enfants. Et une vingtaine de jeunes de l’organisme ont investi spontanément le terrain de soccer Henri-Bourassa, le 19 juin dernier, avant de se heurter à la police. Sans médiation des pouvoirs publics, les dirigeants de Mener Autrement et les parents qui les soutiennent comptent bien sur les prochaines élections, qui ont lieu en novembre, pour régler leurs comptes. Même le cabinet du Premier ministre du Québec a été mis au parfum de l’affaire… mais, là aussi, on semble faire la sourde oreille. Pour l’instant, le ballon est dans le cas des médias qui osent ébruiter l’affaire.
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Quel bel exercice de désinformation !
La victime n’avait pas de casier ? C’est vrai. Mais son frère oui. Et c’est lui que les policiers tentaient d’appréhender. Les policiers se sont défendus quand trois jeunes ont sauté sur une policière, la frappaient et s’appretaient à la désarmer. Les policiers ont le droit de défendre leur vie. Montréal-Nord n’est pas une zone de non droit. Ce quartier n’a rien a voir avec les banlieues francaises. Ce papier manque de nuance et de rigueur.
Allez donc voir la version longue de mon texte sur mon espace BLOG. J’y mentionne, justement, que le frère de la victime avait déjà eu des démêlés avec la justice.
En passant, mon propos n’était pas de condamner les forces de l’ordre, ni de brasser à nouveau les cartes des tristes évènements de l’été dernier. NON.
Je me suis, plutôt, intéressé aux tenants et aux aboutissants d’une « crise larvée » (pour reprendre mes propres propos) qui serait causée, en bonne partie, par des conditions de vie déplorables et une spoliation du bien public au profit d’une caste de promoteurs qui fait main basse sur les biens et services publics.
La majorité des médias, dit sérieux, a repassé ad-nauseam le disque des affrontements entre les forces de l’ordre et une jeunesse littéralement « emportée par le tourbillon de la violence » (pour reprendre les propos d’un journal JAUNE).
Pour une fois qu’un journaliste tente de mettre le doigt sur certains symptômes qui ont pu influer sur le cours des évènements … ne TIREZ DONC PAS SUR LE MESSAGER !
Gilles Vigneault est né à Natashquan, un petit village sur la Côte-Nord du Québec. Le chantre national fait l’apologie des grands espaces et de la solitude en terre du Québec. Mais, depuis ses débuts à la fin des années 50, la situation du Québec a été modifiée de façon dramatique. Le Québec a déjà connu un important exode rural au tout début du XXe siècle.
Au détour de la seconde guerre mondiale, près de la moitié de la population vit dans les alentours de Montréal, sa métropole. À l’orée du troisième millénaire près de 4 millions de québécois se sont établis dans la Grande Région Métropolitaine de Montréal. C’est plus de la moitié de toute la population d’une jeune nation qui gravite autour de sa métropole.
Montréal est une grande ville nord-américaine qui se rapproche, de plus en plus, de ses voisines américaines. Un « noyau dur » d’immigrants de première génération qui n’arrive pas à quitter l’île de Montréal, une situation conflictuelle permanente entre l’emploi du Français et de l’Anglais sur son sol, des investisseurs nord-américains qui boudent le fait français, un taux de chômage très élevé et une forme de violence urbaine qui augmente depuis une décennie.
Ville de taille moyenne, Montréal ressemble à s’y méprendre à une grande ville américaine, à la différence près qu’on y parle le Français et qu’un certain cosmopolitisme fait qu’on la compare volontiers à New-York… en plus petit format !
Toutefois, de là à dire que « mon pays, c’est une poubelle », il ne faudrait pas exagérer. Le journaliste dénonce les hiatus de communication, les erreurs administratives et l’effet des spéculations de toutes sortes qui gangrènent le tissu urbain. Mais, Paris connait des problèmes bien plus graves en termes d’intégration des couches populaires et de répartition de la richesse. Est-ce que l’on dit que la France est une poubelle pour autant ? Voilà.
Heureux de voir un article sur le Québec dans la presse française, l’inverse étant plus souvent de mise… Même si le sujet n’est pas franchement "positif".
Il y a plein d’autres sujets intéressants.
Comme l’affaire Schreiber par exemple. Un type qui a corrompu des politiciens canadiens dont le Premier Ministre d’alors pour qu’ils achètent des… Airbus.
Ah, tiens, ce sujet non plus n’est pas très "positif" ! ;)
je croyais que t’allais me parler de jean talon et de castelnau…. et le metro vers Laval y es tu fini ?…. tabarouette tu devrais alle sur montreal west… et les mafias derriere qui y sont installees, Montreal est une plaque tournante pour tout traffic et ca les jouranlistes quebecois n’en parlent jamais… pourtant plein de terros et de trafiquants y habitent, ils sont recherches par des autorites internationales mais au Canasda ils jouissent d’une protection de la GRC… c’est normal ca ?… je parle de francais issus de services bases a Longueuil notamment mais dans l’ouest de l’ile juste apres l’aeroport, la french connection canadienne … ca te dit quelque chose ? drogue, armes et terrorisme, le quebec est l’une des bases arriere du terorisme de l’etat francais !
M’enfin toujours bon d’entendre parler du quebec,et c’est vrai que les latinos, si ils sont pas des femelles, les flics ne les aiment pas…
AS