Didier Migaud a été installé le 11 mars à la cour des comptes. Portrait d’un malconnu du grand public propulsé président par Sarko.
L’oracle budgétaire Didier Migaud préside depuis le 23 février la Cour des comptes. Une fois n’est pas coutume, le choix présidentiel fut accompagné d’un concert de louanges que seuls quelques ternes villepinistes et archaïques de gauche, vinrent ternir.
Posté à la surveillance des comptes de la nations, l’ouvertueux de la rue Cambon pourra-t-il faire oublier la gabegie du sarkozysme ? Pas certain, surtout quand on regarde le dérapage de la dette de la Metro, la communauté d’agglomération grenobloise que présidait jusqu’alors le député et ex boss de la Commission des finances du palais Bourbon. De 2004 à 2007, l’endettement de cette belle agglo est passé de 218 à 337 millions d’euros selon la Chambre régionale des comptes de Rhône-Alpes. Un beau dérapage pour cet anti-Sarko. Au moins dans le style.
Taiseux dans les médias, besogneux dans ses mandats, d’une discrétion d’apache sur sa vie privée, il est reconnu par ses pairs comme une bête de travail. Comme nul ne peut piger l’abscons et revêche langage de comptable qui est le sien, tout le monde s’entend pour dire qu’il est un grand spécialiste des comptes publics. dans lesquels il introduit la logique de la rentabilité, en phosphorant la mère de toutes les réformes dans la fonction publique : la loi organique relative aux lois de finances. Promulguée en 2001, elle s’applique à toutes les administrations depuis 2006. Pur moment de poésie libérale, la clef de voûte de ce chef d’œuvre technocratique réside dans cette phrase innocente « les règles applicables à la comptabilité générale de l’État ne se distinguent de celles applicables aux entreprises qu’en raison des spécificités de son action ». Et c’est toute la culture du service public qui changea… Performance, course aux chiffres, objectifs de résultats… tralala.
La Lolf enfanta la RGPP, révision générale des politiques publiques, ce fouet anti feignasse censé stresser la viande molle du petit fonctionnaire arquebouté sur ses odieux privilèges. Du bel ouvrage, depuis la France va mieux. Du Sarkozy avant Sarkozy, l’ouverture idéologique à droite avant la rupture. Didier a bien mérité de la patrie et la récompense est juste, d’autant qu’à l’aune de ses 57 ans, il peut en profiter à l’envie. Jusqu’en 2022 si la santé le porte. À la Cour, les bons comptes font les bons amigos.
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"La Lolf enfanta la RGPP", combien de temps devra t’on encore entendre (ou lire) ce genre de c…
La lolf est simplement l’introduction de la comptabilité analytique dans les finances publiques, soit un outil permettant enfin aux représentants du peuple de connaître le coût des actions de l’Etat et de voter en connaissance de cause les budgets des administrations.
De plus, la Lolf (loi organique relative aux lois de finances) met fin au système des "services votés", budgets reconduits d’année en année sans discussion par le Parlement, ni justification par l’administration et le gouvernement.
La RGPP (révision générale des politiques publiques) est l’expression du choix politique du gouvernement Sarkozy-Fillon de réduire les dépenses structurelles de l’Etat, après avoir organisé la baisse des recettes (bouclier fiscal et autres rigolades).
"La Lolf enfanta la RGPP, révision générale des politiques publiques, ce fouet anti feignasse censé stresser la viande molle du petit fonctionnaire arquebouté sur ses odieux privilèges. Du bel ouvrage, depuis la France va mieux."
Quel style ! Merci pour le fou rire.