« Bakchich » a retrouvé Jean-Louis Borloo ! Le ministre de l’Écologie, moins présent ces dernières semaines, lance ce jeudi l’éco-prêt à taux zéro pour inciter les Français à mieux isoler leurs logements.
Les poids lourds du gouvernement aiment généralement se montrer. Et le faire savoir. Surtout quand ils sont en charge d’un ministère d’État. Et a fortiori à deux mois d’un remaniement annoncé… Mais là, point de Jean-Louis Borloo ces dernières semaines. Le ministre de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire s’est fait discret. Très discret.
L’ex-avocat, qui maîtrise parfaitement le magistère de la parole, est devenu le grand absent des médias. « Ça ne veut pas dire que le ministre travaille moins », riposte son entourage, « ni qu’il fait moins de choses. Nous avons des périodes où nous sommes le nez dans le guidon, et donc moins présents dans l’actualité médiatique ». Les gros chantiers en cours : la préparation du projet de loi Grenelle 2 sur l’Environnement, le Grenelle de la mer, la mise en place d’une position européenne avant le sommet de Copenhague, l’aménagement du littoral… En clair, circulez, y a rien à voir, Jean-Louis bosse !
« Personne ne peut dire que le ministre n’est pas au turbin », souffle son entourage. Soit. Mais Borloo aurait-il perdu sa langue dans ses dossiers ? Au moment où certains quémandent clairement un poste dans le prochain gouvernement, le président du parti radical valoisien a tout à gagner à être discret. « Certains ministres ont entendu que ça agaçait le Président de postuler à d’autres postes », confie une source gouvernementale à Bakchich. « Nicolas Sarkozy dit toujours que dans ce cas-là, leur administration ne va plus leur obéir ». Le chef de l’État a d’ailleurs jugé, hier en Conseil des ministres, « ridicules et décalés aux yeux des Français » les « positionnements ou les états d’âme » de certains ministres dans la presse. D’autres plus avisés, avaient cru bon d’anticiper les desiderata élyséens en économisant leurs paroles, depuis plusieurs semaines. À l’image de Xavier Darcos et Jean-Louis Borloo.
Il est vrai que les deux hommes n’ont pas écarté l’idée de changer de portefeuille ministériel. Un moment évoqués pour Matignon, leurs deux noms ont régulièrement été cités dans la short-list des possibles successeurs à Rachida Dati, place Vendôme. La Justice… Jean-Louis Borloo ne dirait pas non. Ce serait même un gros oui. Après les portefeuilles de la Ville, de la Cohésion sociale, de l’Économie - pendant deux mois - de l’Écologie, la Justice serait vue comme un joli couronnement dans sa carrière politique. Que nenni, précise-t-on au ministère de l’Écologie : « Je ne sais pas d’où vient cette rumeur », assure un des proches collaborateurs du ministre.
Selon un haut-dirigeant de l’UMP, « Borloo a aujourd’hui intérêt à quitter le ministère de l’Écologie. Il n’y aura pas 25 Grenelles à réussir ! » Jusque-là, Borloo a plutôt fait carton plein : les programmes du Grenelle de l’environnement ont été approuvés à l’unanimité par l’Assemblée nationale. Ministre d’État et de facto numéro 2 du gouvernement, Jean-Louis Borloo, qui a aussi obtenu l’une des quatre-vice présidence de l’UMP le 24 janvier dernier, assure d’ailleurs vouloir rester en poste - au moins !- jusqu’à la conférence environnementale de l’ONU. Ce sommet prévu à Copenhague, au mois de décembre, est destiné à prendre la relève du Protocole de Kyoto.
Selon ses amis, Borloo ne fait pas un outil de communication de ses déplacements à l’étranger - Turquie pour le forum sur l’eau, bientôt l’Afrique et les États-Unis. Contrairement à d’autres ministres du gouvernement, toujours prompts à organiser un déplacement en région, le ministre de l’Écologie est peu visible, davantage adepte des têtes-à-têtes à Paris pour régler un problème que des grandes tribunes sous le feu des projecteurs. La semaine dernière, Jean-Louis Borloo a ainsi réuni neuf ministres européens en charge de l’écologie pour mettre au point une position commune avant le sommet de décembre. Même pas un communiqué à la sortie… du grand art !
« Certains parlent, lui agit », lâche laconiquement un proche de Jean-Louis Borloo. « Aux yeux du ministres et de ses amis », pas besoin d’en dire plus, le temps joue pour lui. « Borloo n’a jamais été un courtisan », commente un de ses amis. « De toute façon, le Président voit ceux qui bossent ».
À condition que Borloo recouvre la parole ?
À lire ou relire sur Bakchich :
Selon un haut-dirigeant de l’UMP, « Borloo a aujourd’hui intérêt à quitter le ministère de l’Écologie. Il n’y aura pas 25 Grenelles à réussir ! »
Heureusement que c’est un responsable UMP qui dit ça, sinon ça serait un gros foutage de gu…
Le Grenelle n’a été qu’un gros plan com de Nico 1ier c’est sûr que sur ce plan ça était un belle réussite. Sur le plan écologique par contre je cherche encore le moindre progrés de cette mascarade médiatique.
"[…] riposte son entourage" ;
"[…] souffle son entourage" ;
"[…] confie une source gouvernementale à Bakchich" ;
"[…] assure un des proches collaborateurs du ministre." ;
"Selon un haut-dirigeant de l’UMP […]" ;
"Selon ses amis […]" ;
"[…] lâche laconiquement un proche de Jean-Louis Borloo ;
"[…] commente un de ses amis".