Entre la dinde et le foie gras, c’est l’heure de faire le bilan de l’année cinéma 2009.
Entre la dinde et le foie gras, c’est l’heure de faire le bilan de l’année ciné. Une année exceptionnelle, une belle moisson de films exigeants, intenses, hypnotiques. Avec en bonus Avatar qui a déboulé mi-décembre pour chambouler mon petit palmarès et qui annonce le cinéma de demain. Vivement 2010 !
Le buzz annonçait une révolution, et c’est exactement ce que nous apporte James Cameron, le Méliès du troisième millénaire qui a inventé toute une technologie pour matérialiser ses rêves. Inspiré par Miyazaki et le western, "Avatar" est une expérience immersive grandiose, un rêve numérique 3D, rien de moins que le film annonciateur du futur du cinéma. ÉNORME !
En pleine dépression, Lars von Trier sort de l’ombre avec une œuvre d’une violence et d’une beauté insoutenables, une histoire de sperme et de sang à la "Shining" où il est question de la guerre des sexes et de la déliquescence du couple. Choc.
Un jeune garçon et une prostituée embarqués pour un voyage au-delà de l’horreur. Le cinéaste philippin Brillante Mendoza vous plonge dans la tête de son héros pour vous faire ressentir l’angoisse et la terreur qui le submergent. Comme Avatar, c’est du cinéma hypnotique, immersif, une proposition cinématographique absolument passionnante. Prix de la mise en scène à Cannes. Tétanisant.
En Turquie, une famille se désagrège sous le poids des mensonges et du silence. Comme Pialat, Nuri Bilge Ceylan s’attaque à la chair, traque la vérité, l’humanité, ouvre grand les blessures. Un chef-d’œuvre envoûtant, prix de la Mise en scène à Cannes. Beau.
Le jeune réalisateur de 300 s’attaque à un monument de la BD et donne vie aux super héros d’Alan Moore, des hommes en collants impuissants, à la retraite, ou carrément fachos. Une adaptation fidèle, démente, hors norme, un vrai doigt d’honneur à Hollywood (une construction qui mélange passé, futur et présent uchronique, des persos d’une noirceur absolue, des tonnes de dialogues, très peu d’action). Hallucinant.
La tête de turc d’une école s’éprend d’une jeune ado vampire. Un cauchemar cotonneux, au parfum d’inquiétante étrangeté, supérieurement mis en scène par un Suédois inconnu, Tomas Alfredson. Classique instantané.
Petit truand deviendra grand. Une immersion totale dans l’enfer carcéral, portée par une pléiade de nouveaux comédiens épatants : le meilleur Jacques Audiard et le meilleur film français de l’année, avec le Resnais. On en reparle aux César… Puissant.
Un conte mélancolique où Brad Pitt, né vieux, est condamné à rajeunir. David Fincher enfin touché par la grâce (numérique) et la poésie sur ordi. Romanesque.
L’histoire d’une famille arabe israélienne de 1948 à nos jours. La poésie contre l’exclusion, le rire contre les bombes. Sous la double influence de Kafka et de Keaton, le film d’Elia Suleiman est d’une drôlerie et d’une tristesse infinies. Poignant.
Darren Aronofsky abandonne ses trucs et ses tics pour ressusciter Mickey Rourke, extraordinaire dans les collants d’un vieux catcheur en fin de course. Beau et désespéré comme une chanson de Springsteen… Maousse (Mickey) !
Avatar vraiment ?? cette chose cinématographique sans l’once d’un début de scenario, où TOUS les personnages sont des caricatures sur pâtes et où la fluorescence est tellement utilisée qu’elle en devient RIDICULE ?? on parle bien du même téléfilm ???
Juste pour qu’on soit bien d’accord, depuis 2 ans, une bonne dizaine de films sont sortis en 3D, donc arrêtez de nous vendre Avatar comme étant le 1er nous ne sommes pas idiots, merci !!! et à force de vous entendre reprendre les arguments foireux de Cameron on peut se demander ce que vous cherchez ….
Enfin personnellement, j’aurais plutôt choisi "District 9" ou bien ce chef d’œuvre britannique qu’est "The Escapist".
Bien à vous, Troir
Un peu sceptique avant d’aller voir ce film. Je dois admettre qu’Avatar est tout simplement Sublime. Le scenario est certes peu développé est ressemble à la version moderne de Pocahontas. Mais ce film nous emmène derrière est fresque magique et poétique à travers toutes ces images. Avatar inaugure un nouveau genre de science-fiction comme l’odyssée de l’espace l’a fait. Les amoureux de voyages et de beautés visuelles ne pourront qu’être enchanté tant avatar est éblouissant. Vivement la suite !
Pierre de Cadomax ( Jeux en ligne )
Salut, C’est toujours dur cet exercice, et d’ailleurs c’est aussi à 20 titres que je veux rendre honneur :
1 - UNITED RED ARMY de Wakamatsu, tellement c’est instructif, enragé, poignant.
2 - INLAND de Teguia, film géographique d’une sensibilité et intelligence extrême, nous rappelant que la frontière de l’Europe se joue déjà au Nord du Sahara …
3 - EL NINO PEZ de Penzo, film au décor superbe et au scénario troublant. La fin est jouissive.
4 - SAMSON & DELILAH de Thornton, film âpre et rude mais une superbe histoire d’amour en terres aborigènes
5 - DELTA de Munruczo, à la photographie sublime et au scénar écorché. Une perle
6 - WELCOME de Lioret, film indémodable sur la France fasciste de 2009.
7 - LES CHATS PERSANS de Ghobadi, film iranien d’un courage extraordinaire
8 - ANTICHRIST de Lars Von Trier, tout a été dit sur le talent de la réalisation et sur la destruction d’un couple où l’homme se prend pour le gourou, le guérisseur à tort … et où à la fin seul le meurtrier est vénéré, comme dans les religions.
9 - FISH TANK de Arnold, sobre, radical et social, comme seuls les anglais savent faire
10 - A PROPOS D’ELLY de Farhadi, film subtil où le destin reste le produit d’une situation sociale et politique
11 - JAFFA de Yadaya, rien que pour la dernière scène, bouleversante
12 - 35 RHUMS de Denis, superbe peinture d’une relation père / fille dans la communauté antillaise
13 - TULPAN de Dvortsevoy, où comment un paysan kazakh cherche un amour dans la steppe. Sauvage.
14 - FROZEN RIVER de Hunt, encore un film pas sentencieux qui film l’horreur frontalière (ici entre Canada et Etats-Unis)
15 - UNE FAMILLE CHINOISE de Xiaoshuai, où la mise à mal d’un amour pour sauver une fille leucémique. Dans le contexte de l’enfant unique chinois, superbe.
16 - PICNIC de Sitaru, film minimaliste où un couple se dit les 4 vérités au bord d’une rivière. Cruel.
17 - HONEYMOONS de Paskaljevic, réalisateur serbe trop eu connu car distribution toujours trop réduite. Pourtant, dans un ton faussement absurde, montre l’horreur des nationalismes, de la beaufitude et des frontières.
18 - BOY A de Crowley, y a t-il une vie possible pour ceux qui sortent de prison. Encore une réalisation anglaise énergique et bourée d’émotions.
19 - LES TROIS SINGES de Bilge Ceylan, photographie exceptionnelle et observation au scalpel des mensonges qui détruisent un couple.
20 - LA SICILIENNE de Amenta, rien que pour se souvenir de la vie de Rita Atria. Film plus conventionnel et nettement moins tape à l’oeil que Gomorra, l’actrice Véronica d’Agostino est sublime.
Voilà. Et encore, c’est une année rare où il y a d’autres bons films français, comme Adieu Gary, Le Roi de l’Evasion, la Journée de la Jupe et Rien de Personnel. Ca n’est pas arrivé depuis plus de 10 ans ça. Et mention spéciale pour le document LET’S MAKE MONEY, portrait nécessaire de l’ultralibéralisme.
J’espère que eux qui n’ont été distribué que dans 1 à 5 salles (Delta, Samson et Delilah, Inland, Honeymoons) auront la chance de sortir en DVD, ce qui n’est toujours pas le cas de certains joyaux de 2008 (HAITI CHERIE, IL VA PLEUVOIR SUR CONAKRY, LES LARMES DE MME WANG, LA MOME XIAO, entre autres).
Je tiens aussi à signaler que sur Rouen, une menace lourde pèse sur un superbe cinéma d’art et d’essai, à l’équipe compétente et toujours accueillante, à la programmation parfaite : il s’agit du MELVILLE, seul cinéma d’art et d’essai du centre ville, l’autre se situant à Mont-Saint Aignan et n’étant ouvert que les vendredi soir et WE (cinéma Ariel, lié au Campus universitaire). Le Melville est menacé de fermeture fin mars 2010 car les collectivités territoriales (de gauche soit-disant ?) refuse de continuer à le subventionner. Un blog sauvonslemelville.over-blog.com existe, de même il est possible de contacter l’association le 2ème souffle pour en savoir plus, ou tout simplement aller sur http://www.lemelville.fr
Un cinéphile
J’avais beaucoup aimé Bronson que j’ai défendu dans les colonnes de Bakchich… Au final, il n’est pas resté dans mon Top 10, dommage !
J’ai hâte d’assister la semaine prochaine à la projo du nouveau film de Nicolas Winding Refn, qui s’annonce comme son grand œuvre , "Le Guerrier silencieux".