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Le fichier Stic inquiète les patrons de la police

Notes / mardi 7 octobre 2008 par Xavier Monnier, Nicolas Beau
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Le ministère de l’Intérieur dénonce dans des notes internes, que « Bakchich » s’est procurées, les nombreuses erreurs contenues dans le fichier STIC. Gare au contrôle de la CNIL !

Réellement lancé en 1994 pour recenser toutes les infractions, auteurs et victimes mêlés à une procédure pénale, le fichier STIC (Système de traitement des infractions constatées) n’a reçu l’agrément de la Commission nationale informatiques et liberté (CNIL) qu’en 2001. Et le décret qui le légalise dans la foulée. Sept ans de vide législatif avant d’être adopté !

Depuis un certain laissez-aller règne dans la mise à jour des fiches. Et apparemment, on s’inquiète en haut lieu.

Dans son rapport de 2004, la Cnil avait déjà estimé à 25% le taux d’erreurs recensées par le fichier. Pas vraiment une broutille dans une compilation forte de « 23,5 millions de procédures recensées, 26 millions d’infractions, 5 millions d’individus, 18 millions de victimes », précise le document de la CNIL.

Soudain rappel au règlement

Ô hasard, l’annonce d’un nouveau contrôle du Stic, qui devait débuter en mars 2007 et dont les résultats seront connus en cette fin d’année, a réveillé les autorités policières. Une prise de conscience bienvenue qui a vu les hiérarques de la maison Poulaga pondre note sur note pour rappeler les règles de fonctionnement, de consultation, et d’actualisation du fichier.

Une jolie cascade d’ordres venus d’en haut, histoire de se refiler la patate chaude du dossier, qui commence le 7 février 2007, par une note de Stéphane Fratacci, célèbre directeur des libertés publiques et des affaires juridiques de l’Intérieur.

Le directeur des libertés publiques prévient ses ouailles de l’imminence d’un contrôle. Sage attention - JPG - 49.2 ko
Le directeur des libertés publiques prévient ses ouailles de l’imminence d’un contrôle. Sage attention

« À l’occasion d’une réunion de travail, le 24 janvier dernier, le président de la Commission nationale informatique et des libertés (CNIL) a annoncé, dès le mois de mars, un contrôle du système de traitement des informations des infractions constatées (STIC) », annonce Fratacci. Avant de rafraîchir un peu la mémoire du Directeur général de la police de l’époque, Michel Gaudin (depuis nommé Préfet de police de Paris) : «  à cet effet vous trouverez en pièce jointe un récapitulatif de cette procédure telle qu’elle ressort ». Au moins ce petit mémo permettra à « vos services de préparer le bon déroulement du contrôle ». Il n’est jamais trop tard pour bien faire !

Message reçu par Gaudin, qui transmet à ses ouailles dans une circulaire du 9 mai 2007. L’objet se veut limpide. Les «  modalités de mise en œuvre du système de traitement des infractions constatées (Stic) »

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La patate chaude du contrôle du Stic atterit dans les mains du directeur général de la police nationale - JPG - 56.8 ko
La patate chaude du contrôle du Stic atterit dans les mains du directeur général de la police nationale

Une vingtaine de pages (sans compter les annexes) qui rappellent par le menu le fonctionnement du fichier, l’obligation de son actualisation et une conclusion en gras.

« Outil très performant dans la lutte contre la délinquance grâce à des fonctions de recherche criminelle (…) le Stic doit être mis en œuvre en garantissant son efficacité dans le parfait des respects individuels et des règles de droit ». Sain et pieu rappel.

Le Stic ne colle pas

En cas de relaxe ou d’acquittement, l’effacement pur et simple des données est le principe. Quant aux décisions de non-lieu ou de classement sans suite motivées par une insuffisance de charges, elles doivent être inscrites et compléter le fichier. À charge pour les procureurs de la République territorialement compétents de transmettre les évolutions aux services de police. Et à ceux-ci de compléter le Stic. Pas vraiment efficace la méthode. «  Il appartient alors au procureur de se brancher aussitôt sur le STIC pour faire corriger et enlever les références de la personne relaxée. Mais comme les procureurs sont souvent débordés de travail, ils ne le font pas toujours », argumente Alex Turk,dans Télérama du 17 septembre dernier.

Bref, l’Intérieur a créé un fichier judiciaire sans avoir les moyens – ou la volonté- de le gérer…

L’antienne n’est pas nouvelle, elle est même reprise à demi-mot dans un nouveau courrier relatif au STIC et à son contrôle par la CNIL.

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…patate chaude bien reçue par le directeur central de la sécurité publique, Philippe Laureau - JPG - 93.9 ko
…patate chaude bien reçue par le directeur central de la sécurité publique, Philippe Laureau

La note de service, datée du 5 juillet 2007 et signé de Philippe Laureau, directeur central de la sécurité publique à l’époque, ne se borne pas qu’à répercuter les consignes venues de plus haut quant au respect des libertés.

« Ces instructions n’ont pas été suffisamment prises en compte. Leur suivi sera désormais intégré dans les contrôles des services effectués par la DCSD et par vous-même au plan départemental ».

Rendez-nous Edvige, on vous refile le STIC

Las, comme l’a montré Bakchich, les consignes n’ont pas été suivies par la piétaille. Même en 2008, Johnny Hallyday est fiché depuis 41 ans, sans que l’on connaisse «  les suites judiciaires » de ses mises en cause. Idem pour Jamel Debbouze et plusieurs milliers d’autres.

Gênant certes pour les célébrités dont les fiches ne sont pas actualisées. Mais surtout pour les postulants à certains postes ou métiers, touchant à la sécurité. Une enquête administrative doit alors avoir lieu qui prend en compte le fichier STIC. Et tant pis s’il y a des erreurs…

«  Si un demandeur d’emploi postule pour un emploi dans la sécurité - dans un aéroport, par exemple -, une procédure doit permettre de vérifier s’il figure dans le Stic. S’il y est inscrit, il ne pourra pas être embauché… Et comme de nombreuses personnes sont encore dans le Stic de manière injustifiée, elles sont écartées d’office », pointe Alex Turk, toujours dans Télérama.

La main du Stic sur les liberté - JPG - 48.7 ko
La main du Stic sur les liberté
© Oliv’

Prudent, le patron de la CNIL n’aborde pas le thème de la consultation de ces fichiers, normalement très encadrée. 85 000 personnes ont accès au fichier STIC, et chaque consultation est traçable. Des précautions qui n’empêchent pas une pratique courante dans les milieux judiciaires : la tricoche. Pour le profane, la vente d’informations judiciaires par des fonctionnaires de police à des tiers (cabinet d’intelligence économique, société etc) contre rémunération. Largement relayée par la presse, l’affaire du commissaire Moigne en est l’exemple le plus connu.

Contactés, les services de la CNIL ont confirmé que l’audit du STIC avait bien été effectué. Et qu’un rapport sera disponible avant la fin de l’année. Sans nul doute assez volumineux… Le patron de la CNIL a prévenu : « Moins médiatisé qu’Edvige, un autre fichier de police nous inquiète, en revanche, infiniment plus : il s’agit du Stic (Système de traitement des infractions constatées) ».

Galerie de fichiers

Tels les ouragans tropicaux qui, une à deux fois l’an font parler d’eux au Journal télévisé, les fichiers du ministère de l’Intérieur portent de plus en plus souvent des prénoms féminins. Christina, dont Bakchich a eu loisir de parler, cible normalement tous les suspects de proximité avec les différentes formes de terrorisme et se trouve couvert par le secret défense. La toute nouvelle DCRI (direction centrale du renseignement intérieur) en a hérité.

La célèbre Edvige, pour fichier Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale, a été lancée au début de l’été pour remplacer l’ancienne base de données des Renseignements Généraux et n’en finit pas de scandaliser la France. Et Ariane, qui doit fusionner les fichiers d’infraction de la police (Stic) et de la gendarmerie (Judex) est en marche.

À lire ou relire sur Bakchich.info

Un fichier peut en cacher un autre. Aussi dangereux qu’Edvige, le STIC met en fiches 23 millions de citoyens. Y compris Johnny Hallyday ou Jamel Debbouze. « Bakchich » publie leurs fiches.
Le commissaire divisionnaire Patrick Moigne, a été libéré dans le plus grand secret autour du 20 juillet dernier.

AFFICHER LES
8 MESSAGES

Forum

  • Le fichier Stic inquiète les patrons de la police
    le dimanche 12 octobre 2008 à 22:54, ahmad al faransavi a dit :

    Je me suis vu refuser un job a Boulogne par l’office hlm en raon de ce fichier stic qui contient pour mon cas un etonne de conneries infects. Alors que lors de l’entretient le type disait que je faisais ’affaire les yeux fermés …

    On peu faire intervenir la cnil , mais il y a une enquette ; ça veux dire qu’il y a une néccésité pour que celui qui a commis les erreures les reconnaissent et c est pas toujours évident ; le type peux nier et dire que les déclarations enregistrées sont celles qui ont été prononcé lors de la plainte etc …autrement dit dans ce cas vous passez pour diffamations ! Cest ça la liberté à la Française ! … et quand on voit que en effet certains politiques coupables d emalversations autrement plus grâves que celles du citoyen lambda c est vraiment une honte ! …

  • Le fichier Stic inquiète les patrons de la police
    le dimanche 12 octobre 2008 à 14:21, GDM a dit :

    Eh vous là bas !

    Johnny ; Jamel, les patrons de la police : RAF.

    Mais moi ; mais moi comment consulter ce fichier ? pour moi-même ?

    C’est ça la vraie question !

    GDM.

  • A l’attention du redacteur
    le mardi 7 octobre 2008 à 12:17

    A l’attention du redacteur : "Le ministère de l’Intérieur dénonce dans des notes internes, que « Bakchich » s’est procurées"

    Oh non, pitié pas ça ! … "procuré" ce serait pas mieux ?

    • A l’attention du redacteur
      le mardi 7 octobre 2008 à 17:18

      Article 773-1 Créé par Loi 80-2 1980-01-04 art. 2 JORF 5 janvier 1980. Une copie de chaque fiche constatant une condamnation à une peine privative de liberté prononcée pour crime ou délit est adressée au sommier de police technique tenu par le ministre de l’intérieur. La consultation de ce fichier est exclusivement réservée aux autorités judiciaires et aux services de police et de gendarmerie. Les condamnations effacées par une amnistie ou par la réhabilitation de plein droit ou judiciaire cessent de figurer au sommier de police technique.

      Le ministere de l’interieur a un double du casier judiciaire appelé sommier de police technique…mais ou est ce fichier et qui le controle ?…

    • c’est correct
      le mardi 7 octobre 2008 à 22:30, claude a dit :
      …l’accord du participe au complément placé avant l’auxiliaire… n’oublions pas les bases saines, et combattons plutôt les malsaines bases… de données !
      • c’est correct
        le mercredi 8 octobre 2008 à 01:41
        Ca fait bizarre quand-même, je m’explique : Le "dans" signifie que les "notes internes" n’est pas les complément. C’est "Bakchich" qui s’est procuré. Bref j’espère qu’on retiendra dans la base les accents et qu’ils apparaîtront !
        • c’est correct
          le jeudi 9 octobre 2008 à 12:30
          il n’y a effectivement aucune faute
    • A l’attention du redacteur
      le vendredi 10 octobre 2008 à 13:10

      nocolas is je te donne mon nom tu peux me fair une recherche… lol tu viens le 1 au cape ?

      je te refilerai de quoi faire sur ton site pour des annees

      AS

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