Jeudi et vendredi se tient à Nanterre le procès des dessous du festival international de folklore d’Asnières-sur-Seine organisé en 1998 par Manuel Aeschlimann, ex protégé de Sarko.
Une manifestation culturelle de quatrième zone qui obtient des retombées aussi durables, c’est rare. Organisé en 1998, le festival international de Folkore d’Asnières va occuper jeudi 29 et vendredi 30 janvier les magistrats du tribunal correctionnel de Nanterre. Et ramener sous les feux de la rampe un ex-protagoniste local : l’ancien maire d’Asnières, Manuel Aeschlimann, battu aux dernières municipales par une coalition menée par le socialiste Pietrasanta.
En fait, ce n’est pas pour cette fonction perdue qu’Aeschlimann, réélu député UMP en 2007, se retrouve à la barre avec trois autres personnes (l’ex-maire Taittinger, l’ancienne directrice d’une association et le patron de la boîte qui a organisé la fiesta).
Mis en examen pour octroi d’avantage injustifié et détournement de fonds publics, ce proche de Sarko était à l’époque des faits, simple adjoint au maire chargé de la communication. C’est à ce titre que fin 97, lui vient l’idée originale de monter pendant la fête de la Musique de 1998 un festival folklorique dans la commune des Hauts-de-Seine.
Le maire RPR d’alors Frantz Taintinger (dont Manuel Aeschlimann prendra le fauteuil en 1999) tique devant la facture de 1,67 million de francs proposé par son adjoint. Il la retaille un peu. Va pour un chèque de 1,3 million signé au producteur du futur spectacle, CDA, une boîte chargée de faire venir les troubadours et les danseurs. Elle est dirigée par une connaissance de connaissance d’Aeschlimann.
Le hic, c’est que dans un premier temps, la trésorerie municipale refuse d’effectuer le versement. Ensuite, le préfet des Hauts-de-Seine renâcle. Il juge la procédure illégale. Pas de mise en concurrence, ni même de délibération en conseil municipal ! Pour éviter le barrage préfectoral, la mairie emprunte une traverse. Elle attribue une subvention à une association para municipale, Asnières communication chargée de rédiger le journal de la ville.
C’est elle qui ensuite reversera la somme à CDA. Confusion des genres, Carbonnier le patron du prestataire devient même, le temps d’un opportun congés maternité de la directrice d’Asnières communication ( Fabienne Van Aal, la fille de Louis-Charles Bary lequel en 2002 a hérité du fauteuil de maire de Neuilly de Nicolas Sarkozy ) directeur par intérim de cette association. Drôle d’histoire…
D’autant que parallèlement à ce contrat folklorique qui mange trois-quart du budget communication de la ville, des mouvements d’argent notamment entre prestataire et sous-traitant, intriguent la justice. Et deux boîtes de conseil en communication à l’existence éphémère et créées par Manuel Aeschlimann touchent de belles sommes de la part d’entreprises intéressées à ce festival.
Face au juge d’instruction, l’ambitieux élu développe des arguments qui lui évitent des ennuis. Une fois, explique-t-il, il est intervenu pour dénouer une querelle entre des personnes anciennement associées entre elles et dont l’une travaille sur l’organisation du festival. Tarif de la médiation : 162 810 francs. Une autre, Aeschlimann, juriste de formation a fait valoir ses compétences dans internet, son violon d’Ingres. Pour le compte d’un imprimeur, il réalise ainsi une étude facturée 300 000 francs portant sur la création d’un site Internet. Détail amusant, le client final est un responsable local du Front national. L’étude ne débouchera pas.
Mais ajoute une touche de folklore à une affaire qui n’en manque pas.
Lire ou relire dans Bakchich :
Bonjour,
Vu les budgets "juridiques" 5 à 8 fois supérieurs à la moyenne des villes comparables sous son mandat, Manuel Aeschlimann ne doit pas être un "juriste".
En tout cas, les doutes sur ses réelles compétences juridiques sont légitimes.
Un détail oublié dans l’article, mais qui vaut le détour : dimanche 25 janvier 2009, sur son blog, le maire PS d’Asnières accusait clairement Manuel Aeschlimann d’avoir fait payer en toute illégalité sa défense dans ce dossier par la Ville.
Deux avocats sont visés : Me Olivier Schnerb (défenseur de Pierre Bédier, en difficulté en Cour de Cassation) et Me Herzog, l’avocat de….Nicolas Sarkozy.
Juriste, Manuel Aeschlimann ? Les doutes sont permis.
Bien cordialement,
Qu’Aeschlimann ne soit pas un honnête homme, ça ne fait guère de doute, vu les nombreuses casseroles qu’il trimballe depuis un moment.
Mais pourquoi en faire un proche de Sarko ? Parce qu’il est UMP et a été élu dans les Hauts-de-Seine ?
Sarko s’est tapé sa femme, ne l’a jamais soutenu pour la prise de la mairie d’Asnières (cf. le livre de votre ex blogueuse Hélène Constanty : 9-2 le clan du président) et ne lui a rien donné au niveau du conseil général, de l’UMP, de l’Elysée ou du gouvernement ! Tu parles d’un proche !
Ce genre d’affirmation, balancé gratuitement pour faire de l’amalgame, gagnerait à être sérieusement étayé. Présenté comme cela, votre raisonnement n’est qu’un sophisme : 1) Sarko a des proches UMP dans le 92 qui sont pourris (les Balkany protégés par le procureur Courroye pour ne pas les nommer) 2) Aeschlimann est du 92, il est UMP et pourri 3) Aeschlimann est donc un proche de Sarko
Vous m’avez habitué à mieux…
Danton, cette affirmation ne semble pas gratuite quand on a lu ceci :
Marié à Marie-Dominique, née Ristori, de dix ans sa cadette, conseillère municipale, conseillère régionale depuis 2004, Manuel Aeschlimann a deux enfants, Lohengrin et Haräld (toutes les Asniéroises et tous les Asniérois ont pu admirer leur joli minois dans le magazine municipal). L’un a l’avocat Olivier Schnerb comme parrain, l’autre Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, qui fut son témoin de mariage, en 2000 - tout comme Patrick Devedjian. http://asnierois.free.fr/elus.php
Aeschlimann, homme de Sarkozy www.lemagazine.info:80/spip.php ?article381
Admettons qu’Aeschlimann ait été proche de Sarko à une époque. Mais à l’instar de Devedjian, que vous évoquez, il s’est passé depuis bien des choses… Devedjian est en conflit ouvert avec les Balkany pour la présidence du Conseil Général, ces derniers ont l’appui de Dechenoix, conseiller général d’Asnières, lui-même en guerre ouverte avec Aeschlimann… Si les Balkany, de tous les déplacements présidentiels à l’étranger, sont indubitablement des proches de Sarko, les autres, c’est quand même un peu plus compliqué que ce que vous semblez dire !
Dans toutes les familles on trouve des histoires de haines et de trahisons…
Et quand bien même, dans cet article, le fait qu’Aeschlimann soit, ne soit pas ou ait été un proche de Sarko n’apporte rien à l’affaire. A la rigueur, on se dit même que s’il n’avait pas été proche de Sarko, ses affaires seraient, à tort, moins médiatisées par vos services.