Bakchich publie la circulaire ministérielle destinée à guider le débat sur l’identité nationale. Un abécédaire du bon Français "à la Prévert", avec une belle faute d’orthographe.
Le ministre de l’Immigration prend très au sérieux le débat sur l’identité nationale. Mais Eric Besson ne s’est pas assez relu. Dès la première page de l’annexe à sa circulaire, une grosse faute s’est glissée dans le texte.
A croire que l’orthographe a été exclue du débat sur l’identité nationale. Dans le numéro de Bakchich de cette semaine, nous revenons au pot pourri qui, selon Besson, définit le bo français. De sont out pour le vin et les églises à celui des paysages de la doulce france.
A lire dans Bakchich Hebdo n°8 : "Le bon français selon Besson".
Cliquez sur l’icône ci-dessous pour télécharger la circulaire émanant des services d’Eric Besson, ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, datée du 2 novembre 2009 (doc pdf, 7 pages, 390 ko).
Lire ou relire sur Bakchich.info :
Un débat sur « l’identité nationale » lié honteusement par le gouvernement aux « problèmes de l’immigration », nous laissons cela volontiers aux pétainistes et autres nostalgiques de « maréchal nous voilà ».
L’identité de la France, son rayonnement sur l’Humanité toute entière, rayonnement culturel et humaniste généré par son histoire et ses combats pour les libertés, généré aussi par sa très grande diversité, voilà ce à quoi il nous semble beaucoup plus opportun de nous attacher aujourd’hui.
Liberté, Egalité, Fraternité sont les signes particuliers inscrits sur la carte d’identité de la république France.
Ces signes particuliers petit à petit s’estompent sous les coups de boutoir des politiques de rejet des étrangers mises en place depuis une vingtaine d’années et qui s’accélèrent brutalement aujourd’hui sous l’impulsion du ministre puis président Sarkozy.
Sauf à lui faire gagner les voix d’électeurs égarés dans la fange lepéniste, cela ne profite à personne.
Bien au contraire : la France de Villon et de Rabelais, la France de Diderot, Voltaire et Rousseau, la France d’Hugo et de Zola, la France des jacqueries, des révoltes, des révolutions, la France de Schoelcher et de Badinter, la France des résistants, des goumiers marocains et des tirailleurs sénégalais, la France des Alsaciens et des Auvergnats, des Parisiens et des Bretons, des Nordistes et des Marseillais, des Italiens et des Polonais, des Pieds-noirs et des Maghrébins, la France si diverse, si complexe et pourtant si forte parce que tellement unie et tellement soudée par son profond attachement à ses signes particuliers, cette France là, universellement reconnue comme le pays des droits de l’homme, risque de se déliter si on laisse les manipulateurs à l’ouvrage.
Il n’existe qu’un seul moyen de les mettre en échec : défendre en toutes circonstances nos principes fondamentaux : la liberté pour tous, l’égalité partout, la fraternité sans cesse.
Si l’on considère que « l’identité nationale » est une donnée ou une série de données quantifiables pour mesurer l’homogénéité d’une population sur un territoire précis, on peut affirmer que l’identité nationale de la France c’est de ne pas en avoir.
Sa position géopolitique de finistère à l’ouest de l’Eurasie, avec autant de frontières terrestres et celles ouvertes sur les mers et les océans si l’on y intègre également les DOM TOM, la France, aussi loin que l’on remonte dans le temps, est ouverte et n’a cessé d’accueillir des migrations de populations.
Depuis la préhistoire on a un pays composite ethniquement et culturellement, avec successivement des celtes, des latins, des Germains, leurs sous groupes et leurs mixtes (Gallo-Romains) mais aussi des Vikings sans compter les traces laissées par les incursions des Huns et des arabes. Toutes ces populations n’ont cessé de se mélanger et de se fondre dans cet immense et bouillonnant creuset que fût et que reste notre pays qui a su préserver leur diversités culturelle, ce qui faisait dire à MIRABEAU en 1789 : la France n’est qu’un agrégat de peuples désunis… C’est encore vrai aujourd’hui avec les immigrations récentes et en cours, issues pour la plus part des anciennes colonies, qui font que cette diversité culturelle est une immense richesse que l’on ne saurait réduire aux couleurs d’un morceau de tissu ou à un hymne violent à couplet raciste…
Monsieur SARKOZY, enfant d’immigrés Hongrois, devrait s’attarder sur l’histoire de ce pays qui accueilli ses ascendants et qui en a fait son président de la république, à moins que son attitude motivée pour des raisons bassement politiciennes relève également de cette vérité sociologique qui veut que ce sont toujours les derniers arrivés parvenus dans un groupe social ou un pays qui veulent fermer la porte derrière eux…
Attention à force de jouer sur les mots et les formules telles que celle de l’identité nationale pour s’attirer les grâces d’un certain électorat, il y a un risque évident de régénérer les vieux démons du nationalisme et ses thèses raciales dont on a pu mesurer les effets dévastateurs depuis la fin du 19° siècle… Lorsque dans les années 1850 le comte de GOBINEAU écrivait un essai sur l’inégalité des races humaines on a vu l’interprétation que purent en faire certains notamment par les Nazis et Hitler lui même. Il suffit de se référer à ses écrits pour constater que si Le comte de GOBINEAU détestait la démocratie il n’était pas pour autant antisémite et son racisme se bornait plus, comme le font à tort aujourd’hui, me semble-t-il certains « scientifiques » à opérer des classifications entre différentes populations, toutefois les définir par des notions de race est une grossière erreur puisque sur le plan scientifique il n’y a qu’une seule race humaine de l’espèce des hominidés dont nous sommes les seuls représentants.
N’oublions jamais, comme l’écrivait Bertolt BRECHT : il est encore fécond le ventre de la bête immonde… De grâce, monsieur le Président de la république, fermez immédiatement cette boite de Pandore que votre ministricule transfuge du PS a ouvert et à que maladroitement, pour des raisons qui déshonorent la politique intérieure de la France, vous avez encouragé. En lieu et place de cet « abracadabrantesque » débat sur l’identité nationale il y a des urgences écologiques et sociales qui appellent des réponses fortes de votre part et qui devraient être autrement plus efficaces.
L’identité nationale répond au triptyque :
1) une communauté de culture 2) une communauté de valeurs (liberté, égalité, fraternité, laïcité) 3) une communauté de destin Robert Badinter ( France Inter 13/11/2009)
Je crois que le sage a tout résumé en trois phrases, pas besoin de débats ni de conférences.
Ce gouvernement et cette droite qu’aurait sans nul doute renié De Gaulle, veulent entraîner mon pays dans la violence et le chaos. Déjà en 1941 ils avaient usé du même stratagème pour s’arroger le pouvoir en désignant à la vindicte publique l’étranger et le "non-Français".
Haro sur le journaliste, le prix Goncourt ou l’artiste d’Art moderne. Et vive les caméras de surveillance, les écoutes téléphoniques, la surveillance des mails et toute cette mascarade pour cacher l’incompétence crasse de ce gouvernement dans tous les domaines. Il ne manquait plus que cette pseudo-question philosophique pour masquer tout çà.
Hélas, si ce débat est possible dans la France d’aujourd’hui, alors la bête immonde est en train d’accoucher…