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Footballeurs algériens, l’indépendance au fond des buts

Algérie / dimanche 30 mars 2008 par Anaëlle Verzaux
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C’est une histoire, méconnue, celle des joueurs algériens aux pieds d’or, en lutte pour l’indépendance de leur pays pendant la guerre d’Algérie. Elle nous est contée avec talent par le journaliste et chercheur Kader Abderrahim, dans son livre « L’indépendance comme seul but » (Ed. Paris-Méditerranée).

Dans les stades de football, lieu d’expression de toutes les passions, il arrive qu’on s’étripe gentiment entre supporters, laissant parfois échapper de gracieuses insultes racistes. Qui en disent long sur l’état de la société. Et qui ne sont malheureusement pas faites pour valoriser l’image de ce sport pourtant sacrément populaire. Tristesse. Ces passions, de tout temps les pouvoirs ont su les exploiter. Le stade est le lieu rêvé pour dérouter le peuple. Sur ce terrain, il y en eut des malins. Mussolini le premier. Suivi par Hitler.

D’un autre côté, le stade est un lieu rêvé pour lutter, contre les injustices, contre l’oppression d’un pouvoir jugé illégitime, pour l’indépendance d’un pays colonisé.

Petit bond dans le temps. Guerre d’indépendance de l’Algérie, 1954 - 1962. Kader Abderrahim – journaliste à TV5 Monde, chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques et spécialiste du Maghreb –, raconte une histoire, d’indépendance, de courage et de liberté dans un livre, L’indépendance comme seul but (Ed. Paris-Méditerranée).

C’est une page d’histoire, trop méconnue. Celle de trente deux gars, des footballeurs algériens du championnat de France. Qui, brutalement, deux mois avant le premier coup de sifflet de la coupe du monde de football en Suède de 1958, « quittent l’hexagone en vagues successives pour rejoindre le FLN ».

Avec ces joueurs militants se créée une équipe du FLN utilisée par les indépendantistes du Front de Libération Nationale en Algérie, soutenus par la Fédération de France du FLN, pour « rendre populaire la cause algérienne auprès des opinions occidentales qui jusqu’ici se désintéressent de ce qui se passe en Méditerranée » (p. 23).

Sportifs et politiques à la fois

Les joueurs sont à la fois des sportifs et des politiques, puisqu’ils sont les vecteurs de la propagande du FLN (sachant que cette seconde identité les dépasse quelque peu). Leurs deux rôles fonctionnent très bien. Parce que les joueurs sont doués et bien entraînés, l’équipe gagne, donc la propagande marche. Les footballeurs, jeunes et talentueux, ont la cote auprès du public. L’équipe du FLN est rapidement celle au monde qui s’achète au prix le plus fort. Et remporte quasiment tous les matchs auxquels elle peut participer.

Mais l’équipe n’est pas la bienvenue partout. Notamment en Europe de l’Ouest. Dès qu’ils apprennent le départ des joueurs, « les dirigeants de la FFF demandent à la Fédération internationale de football (FIFA) de mettre fin aux contrats des joueurs qui ont quitté leur club, et d’exercer des pressions ou d’appliquer des sanctions sur les pays qui voudraient abriter un match avec cette équipe dorénavant indésirable en Europe de l’Ouest » (p. 25).

Qu’importe, partout ailleurs, on continue de jouer. Et de gagner : sur 91 matchs disputés, elle obtient 65 victoires, 13 nuls, 13 défaites, marque 385 buts et en encaisse 127. Et on remet ça, on joue, on gagne, encore, souvent. Jusqu’à l’aggravation des rapports France-Algérie à partir de 1961, puis l’arrestation de certains joueurs.

Pour l’auteur, l’équipe du FLN devient « l’ambassadeur d’une Nation sans Etat ». Elle aura eu pour effet de « populariser le combat mené à l’intérieur de l’Algérie » (p. 88). Aussi, dès 1958, le président du GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) Ferhat Abbas les félicite : « Vous venez de faire gagner dix ans à la cause algérienne ».

Et Kader Abderrahim de livrer, au final, une analyse originale sur la jeune Algérie : l’état actuel du football algérien est symptomatique d’une Algérie qui, 45 ans après l’indépendance, n’a pas trouvé son chemin.


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  • Footballeurs algériens, l’indépendance au fond des buts
    le dimanche 15 juin 2008 à 13:22, mohtel a dit :

    bonjour,

    les etats du maghreb sont des etats jeunes, ils ont pas encore apprit à vivre ensemble déja dans leur propres pays parlons pas des relation exterieurs.

    ces région ont toujour fonctionner de maniere autonome jusqu’aprés leurs indépendance.

    c’est pour cela qu’il faut donner du temps à cette région pour se stabiliser,

    cette région est aussi victime de manipulation de la part des grandes puissances, mais malheureusement on entre dans leurs jeux, réflichissez bien avant de posté des commantaires plein de haines, ça ne sert à rien et vous etes les plus grand perdants et personnes d’autre.

  • Footballeurs algériens, l’indépendance au fond des buts
    le dimanche 13 avril 2008 à 18:24, Bbpoul a dit :
    Il est quand même admirable et courageux d’avoir à quitter une équipe au faite de sa gloire avec une participation à la coupe du monde pour partager les souffrances de son peuple meurtri, affamé et méprisé par le colonialisme. Que l’on vienne pas nous comparer à chaque fois le temps heureux (pour qui ?) du colonialisme à l’échec de l’indépendance (pour qui ?). d
  • Footballeurs algériens, l’indépendance au fond des buts
    le samedi 5 avril 2008 à 23:25, adeka44@hotmail.com a dit :
    voilà un jeune loup de la plume qui s ajoute à la fierté déja affichee à la ville de DUPPERE devenue AIN DEFLA mais qui continue à boire de l amere du lorier rose . bonne chance et au prochain "bebe" abdelkader charef ain defla. adeka44@hotmail.com
  • Footballeurs algériens, l’indépendance au fond des buts
    le vendredi 4 avril 2008 à 18:33, Kalil a dit :
    Oui. Cette équipe a été exceptionnelle, son patriotisme ardent. On en redemande aujourd’hui.
  • Pour qui roulent les journalistes ?
    le dimanche 30 mars 2008 à 22:25, CASUS BELLI a dit :
    Est-ce-que quelqu’un peut m’aider a élucider cette énigme. En France, des dizaines de journalistes français pur produit terroir pointent au chômage parce qu"ils sont d’origine ’BEUR’ et ne cadrent pas avec la ligne directrice d’information de ce pays alors que de temps à autre, ils nous sortent un journaliste avec un nom bien ’BEUR’ venant d’ailleurs et de surcroit spécialiste chercheur en stratégie internationale d’un machin bidule, comme dirait mon fils, émanation des services d’intelligence. MAYDAY MAYDAY MAYDAY….
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