L’avocat général a balayé l’hypothèse du déni de grossesse, décrivant une femme dissimulatrice, menteuse et fainéante. Verdict ce jeudi.
« Ne diabolisez pas Véronique Courjault, mais n’en faites pas non plus une icône », a lancé l’avocat général Philippe Varin, avant de demander au jury une peine de dix années d’emprisonnement. Cette phrase marquait la fin d’un réquisitoire sévère et pragmatique, où l’accusée est apparue menteuse, paresseuse, dissimulatrice et criminelle. Verdict ce jeudi en début de soirée.
« Mon rôle, dit-il aux jurés, c’est de vous aider à trouver des réponses. Je ne les possède pas moi-même, je cherche simplement à comprendre pour vous suggérer la peine la plus adaptée ». L’avocat général avouait la veille « patauger » dans ce dossier. Alors en bon technicien, Philippe Varin avance pas à pas. Et commence par les aveux, qu’on a, mais qu’il a fallu aller chercher. « Car au début, Véronique Courjault ment pour se protéger ». Elle ment face aux résultats des analyses ADN coréennes puis françaises, « elle a baladé la Corée, elle a baladé la France ». Ce n’est qu’au troisième interrogatoire qu’elle passe aux aveux – mais là encore, « elle continue de mentir ». Elle parle de jumeaux (« Parce qu’un accouchement, c’est déjà mieux que deux », analyse Varin) et dit avoir étranglé : « A ses yeux, ce devait être moins terrible que de leur avoir écrasé la face ».
Ces aveux, c’est du concret, c’est dans le dossier : « Nous avons neuf déclarations où elle indique avoir donné la mort à ses bébés ». L’avocat général cite une à une ces mentions où Véronique Courjault dit bien que, oui, les bébés ont crié, respiré ; que oui, elle a su qu’elle allait tuer ; que oui, elle portait des vêtements larges pour cacher ses formes ; que oui, elle se refusait à son mari quand ses grossesses devenaient trop visibles… « Où est le déni de grossesse dans un tel comportement ? », s’emporte l’avocat général.
Car lui ne veut pas en entendre parler du déni. Il balaye cette théorie comme une simple ruse de la part de la défense et regrette qu’après deux années d’instruction, « le discours de Véronique Courjault ait changé ». Cette « évolution doit être analysée avec prudence », car c’est bien la « médiatisation du déni de grossesse qui en est la cause ». En clair, il y a d’abord eu les mensonges, puis les aveux, avant que la théorie du déni n’arrive comme par magie : « Les mensonges du début, c’était l’époque où le livre du déni de grossesse ne s’était pas encore ouvert ». Et de décrédibiliser les « témoins techniques » cités deux jours auparavant par la défense : « Ces spécialistes disent que Mme Courjault rassemble à elle seule tous les sacrements du déni, qu’en somme, elle serait un “cas d’école”… Trop, c’est trop. Ils ne connaissent rien au dossier ».
Mais si Véronique Courjault n’a pas fait de déni, les signes de ses grossesses devaient donc être perceptibles. Pourquoi personne n’a rien vu ? Pour Philippe Varin, c’est évident : ils ne savaient pas qu’ils voyaient. « Véronique Courjault est naturellement un peu forte, explique-t-il. Elle “faisait du yoyo”, disent ses proches – et pour cause ! » À cette nature rondouillarde s’ajoute une particularité propre à Mme Courjault : ses grossesses se remarquent généralement assez peu parce qu’elle prend de l’embonpoint d’un peu de partout. « Elle l’a dit durant l’instruction, avance Varin : “Pour chacune de mes grossesses, j’étais ronde et je n’ai pas grossi uniquement du ventre” ». De fait, quand ses proches remarquent une « légère prise de poids », une « marche un peu courbée » ou une « fatigue », ils ne comprennent tout simplement pas. Ce n’est qu’après coup qu’ils font le lien, selon Varin : « Sa belle-sœur l’a dit : “Quand je regarde les photos aujourd’hui, je vois qu’elle était enceinte” ». Il conclut : « Quand on le sait, on le voit ».
Véronique Courjault était consciente, quasiment de A à Z, selon l’avocat général. La preuve, c’est qu’elle a su « gérer certaines situations dans la clandestinité et la discrétion ». En attendant par exemple que ses enfants soient couchés pour incinérer le premier corps ou en déménageant un petit cadavre congelé dans un sac isotherme – « cette gestion des actes est bien la confirmation que l’inconscience n’est pas absolue ».
C’est bien la « brutalité volontaire de la mère qui est à l’origine de la mort », confirme Varin. Son mobile ? Elle ne « voulait que deux enfants ». Les trois autres auraient été « une contrainte supplémentaire » pour cette femme qui n’est « pas si courageuse que cela, qui est même un peu fainéante ». Son mari absent « préfère en plus s’occuper de sa mécanique et de sa moto ». Surtout, « Véronique Courjault ne voulait pas revivre ce que sa mère avait elle-même subi toute sa vie ». Voilà une multitude de petites raisons qui pourrait constituer un mobile à ses yeux.
Consciente, elle est de fait responsable : « Les experts sont unanimes, rappelle enfin Philippe Varin, Mme Courjault ne souffre d’aucune maladie mentale, il n’y avait pas d’abolition du discernement ». Et de tempérer aussitôt : « Entre les experts, on est loin cependant d’être dans l’accord parfait, certains y perdent leur latin et admettent beaucoup de points d’interrogations. Ces difficultés, il faut les interpréter en faveur de l’accusée ». Les derniers mots de ce sévère réquisitoire de deux heures et quinze minutes seront tout de même pour les deux enfants de Véronique Courjault : « Je ne les oublie pas, J. et N. attendent leur maman ».
Le quantum demandé est au final peu excessif. Mais l’on peut regretter que tous les arguments avancés lors de ce réquisitoire ne soient finalement que des copié-collé de l’ordonnance de mise en accusation. Comme s’il n’y avait pas eu de procès. Comme s’il ne s’était rien passé à l’audience. Philippe Varin se dit « réfractaire au tout-psy », il dit que ce n’est pas « essentiel » pour lui. Il n’aura de fait pas du tout entendu l’accusée qui n’a finalement martelé qu’une seule chose : « C’est un peu plus compliqué que cela ».
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Et bien moi je trouve qu’elle aurait dû sortir dès ce soir. Elle a fait trois ans et pour une personne à qui l’on a appris le silence, elle avu toute sa vie privée étalée en public. C’est une sanction suffisante. Et dans ce comportement je vois le résultat de l’éducation bien pensante et bien coincée que l’on impose aux filles, aux femmes. Chez les plus fragiles d’entre nous, cela conduit à des formes des psychoses, certaine sont éternellement dépressives, d’autres arrivent à surnager et faire semblant. Les responsables sont des personnes comme Cassandre ou comme le pape : aucune question , aucune compréhension des sentiments humains et des situations dramatiques que vivent certaines femmes. Je suis une mamie, j’ai des enfants, des petits enfants, je n’ai tué personne mais pourtant je comprends la solitude et la souffrance dans laquelle se trouvent des femmes, à l’intérieur de familles "bien sous tous rapports". Les experts m’ont paru être de vieux barbons haineux qui réglaient des comptes. Ils sont intégristes à leur façon.
Fanchette
Cassandre n’est pas catholique, ni religieuse, ni réac. Cassandre comprend le déni de grossesse mais pas le droit de vie ou de mort sur des bébés, exercée par cette menteuse.
Gardez vos leçons, vous êtes forte de me responsabiliser des actes de cette meurtrière.
Beaucoup d’hommes et de femmes souffrent,et se détruisent EUX, mais de là à tuer des petits bébés, jouer du déni, de finalement avouer, avoir tuer ces bébés en jouant la repentance, lorsque le coup ne marche pas, il ne faudrait pas prendre les gens pour des idiots. Mais apparemment ça marche…La preuve…
La pilule et l’avortement, existe Madame ! Un accident existe mais rééditer trois fois, se débarrasser de son bébé dans la cheminée , garder ses bébés de peur d’être vu par les caméras, ça demande de la logistique !
Je serais incapable de tuer, un lapin, un chaton, un chiot, tuer son bébé est un acte de barbarie, mais selon vous, les femmes ont le droit à cet acte à cause de leurs souffrances, leur dépression et ceux qui n’admettent pas cette barbarie, vont à la messe le dimanche et sont responsables de ces actes…
8 ans pour deux assassinats et un meurtre.
Dans l’avenir, des femmes pourront décider du droit de vie de mort sur leurs enfants.
Il suffira de jouer les "givrées". D’avoir un époux et une belle famille rapportant un capital "sympathie,pitié" dans l’opinion public,d’avoir un passé de "bonne fille", d’aimer les enfants ayant échappé à la mort, d’assimiler habilement dans les esprits, la mort de nouveaux-nés, à des fœtus et un avortement, afin que les meurtres soient moins violents, laisser son avocat alléguer par les autres le déni de grossesse , si la ficelle ne prend pas, glisser sur sur la dinguerie et les mystères de la maternité, vous servir des enfants vivants, de la cellule familiale à reconstruire , sur la non dangerosité de la meurtrière ne pouvant plus procréer, et le tour est joué !
Une femme tue son enfant et écope de 8 ans de prison, Véronique Courjoult écope de la même peine pour deux meurtres et un assassinat cherchez l’erreur…
L’avocat général à raison, Véronique Courjoult n’a pas fais trois dénis de grossesse, mais a décidé trois fois de ne pas avoir d’enfants en gérant et en organisant un mensonge, et trois assassinats de A à Z.
L’avocat de Véronique Courjault a manipulé, et s’est servi de cette pathologie, dont n’a pas souffert sa cliente. Encore un mensonge !
Elle a menti, calculé, jusqu’à inventer une grossesse de jumeaux.
On se demande pourquoi après avoir tué son premier bébé, elle n’a pas pris une contraception, ou avorté ?
Si les jurés la condamne légèrement alors toutes les femmes qui tueront leurs enfants, évoqueront cette jurisprudence.
"Je ne savais pas, j’étais enceinte mais pas d’un enfant réel".
La presse a eu de la pitié pour Véronique Courjault, épaulée par son époux, sa belle-famille exemplaire.
La presse a fait oublier au public, que les nouveaux-nés ne comptaient pas vraiment, ou qu’elle avait fais des sortes d’avortements. La presse a fait oublier au public, qu’il s’agit d’enfants tués, et non pas de fœtus ou de lapins tués.
Il suffit de regarder un nouveau-né sans défense, et d’ imaginer qu’il se fasse écraser la face, voire étouffer , pour réaliser que la "pauvre femme", a eut le cran de tuer trois fois, une petite vie, sans pitié.
Pour beaucoup, nous ne pourrions pas tuer un lapin, alors imaginez Courjault, pour tuer ses deux enfants, elle a fait preuve d’une dureté exemplaire.
Et qu’il s’agit pas de déni mais d’infanticide.
Ce n’est pas parce qu’elle a un mari et une famille la soutenant que cette femme doit-être exemptée de sanction, pour avoir tué trois bébés.
Les mères infanticides quelques soit l’âge des enfants, doivent payer leur responsabilité, sauf dans un vrai cas de déni de grossesse.
L’avocat général a requis 10 ans pour 3 enfants, quand une femme, qui avait des circonstances atténuantes, vient d’être condamné à 8 ans pour avoir tué et congelé un seul bébé.
Et si j’étais juré, je lui aurai mis 18 ans, pour les trois enfants qu’elle a tué, sans aucune pitié.