Si la rumeur voulant que les bars pékinois soient fermés aux Noirs et aux Mongols pendant les Jeux olympiques n’a pas pu être confirmée, il n’en demeure pas moins que les professeurs d’anglais issus de pays africains sont bannis des universités chinoises.
« Il n’y a pas de discrimination raciale en Chine » martèle le Parti Communiste et les responsables chinois. La République Populaire a été décrétée « société harmonieuse » par ses dirigeants et les relations Chine-Afrique, relations gagnantes-gagnantes pour le meilleur et bien sûr jamais pour le pire. Mais derrière ce discours officiel se cachent d’autres vérités bien moins reluisantes. Notamment dans le domaine de l’enseignement de la langue de Shakespeare dans les facs chinoises. Les professeurs d’anglais issus des anciens empires coloniaux n’ont en effet pas droit de citer dans les institutions chinoises d’enseignement. En clair : trouver un poste dans l’enseignement public si l’on vient d’Afrique, du sous-continent indien ou même des Philippines relève quasiment de la mission impossible. Les facs chinoises préfèrent — et dans cet ordre s’il vous plaît — les Américains suivis des Canadiens, des Britanniques, des Néo-Zélandais et des Irlandais.
« Au printemps 2006, témoigne encore choquée une professeur de nationalité britannique qui enseigne dans une université à proximité de Pékin, un officiel du waiban (le bureau des relations internationales qui gère les professeurs étrangers) m’a confié qu’une réglementation du Bureau des Experts Etrangers de la province interdisait désormais à l’ensemble des institutions chinoises d’enseignement de recruter des professeurs possédant la nationalité de l’un des cinquante-quatre Etats d’Afrique ». Cette réglementation discriminante n’était, d’après ce fonctionnaire bavard, « ni un acte institutionnel raciste ni une forme de discrimination flagrante », mais « une simple mesure préventive ». Ben voyons…
« C’est un secret d’État » avait même enfoncé cet officiel décidément en verve pour un pays où l’on ne se confie guère aux étrangers. Il a ensuite tenté de justifier cette décision, qui a depuis été étendue à l’échelle nationale, par les problèmes engendrés par des professeurs originaires d’Afrique. Selon lui, sans aller jusqu’à troubler l’ordre public, « le comportement de ces enseignants choquaient l’entendement de la bienséance chinoise » (sic !). Pour justifier ses dires, il faisait référence au tragique suicide d’une étudiante entretenant une relation amoureuse avec l’un de ses professeurs.
Hélas, la diatribe acérée de cet officiel de l’administration n’est qu’une manifestation supplémentaire des clichés racistes que nourrissent bon nombre de Chinois envers les Africains. Ces derniers se manifestent également au travers des pressions que les parents d’élèves infligent aux directeurs d’écoles. Beaucoup refusent que leurs chères têtes brunes apprennent l’anglais victorien avec l’aide d’un ancien sujet colonial de sa Majesté, personne impropre, selon eux, à enseigner la langue de ses anciens maîtres ! Ils en seraient capables de retirer leurs enfants des classes, ce qui représenterait une perte financière non négligeable pour les établissements scolaires. Résultat : ceux-ci préfèrent s’abstenir de recruter des « non caucasian teacher of english as a foreign language (littéralement Professeur non caucasien d’anglais en tant que langue étrangère) », bel euphémisme trouvé par la langue… anglaise.
Je vis a Hong Kong depuis quelques annees et cet article est interessant mais… faux
Je suis souvent amene a me deplacer en Chine et en fait, la loi qui vient de passer dit que pour etre prof d’anglais il faut etre ne dans un pays anglophone. Le fait que les gens viennent d’afrique, des philippines ou de la lune n’a rien a voire la dedans. Il se trouve que beaucop de personnes parlent un anglais disons… correst mais n’ont pas le niveau pour enseigner.