Son jour de gloire est arrivé. Enfin, peut-être. Bernard Accoyer, 62 ans et président de l’Assemblée nationale, va présider le Congrès de Versailles qui doit adopter ou repousser le projet de réforme de la Constitution voulu par Nicolas Sarkozy. Lundi soir, face à 576 députés et 330 sénateurs, c’est lui qui annoncera la bonne ou la mauvaise nouvelle.
On jurerait qu’il n’en dort plus. Il y a dix jours, ce médecin ORL en avait même attrapé une angine qu’il soignait vaguement, plus occupé à faire et refaire les comptes sur les fameux trois cinquième des voix nécessaires à l’adoption. Comme tout le monde, il répétait : « ça se joue à trois ou quatre voix », interrogeant ses visiteurs pour avoir leur pronostic, semblant soulagé s’ils lui annonçaient une adoption de justesse à laquelle il ne semblait pas vraiment croire. Il a même prévu un double comptage, électronique et manuel, pour parer à toute contestation.
Il ne paie pas de mine, le président de l’Assemblée nationale, quand il entre en séance sous les roulements de tambours et entre deux rangées de gardes républicains. Le troisième personnage de l’Etat dépare un peu, comparé à la liste de ses prédécesseurs. Il n’a ni le charisme d’un Philippe Séguin, ni l’élégance d’un Jacques Chaban-Delmas, ni l’autorité d’un Laurent Fabius, ni l’habileté d’un Jean-Louis Debré. Mais quand on se souvient qu’il s’est battu pour le « perchoir » contre Patrick Ollier, on comprend que l’heure n’est plus aux pointures pour occuper le « perchoir » de l’Assemblée, mais aux bons petits soldats.
Député, Accoyer a su se faire connaître du temps de Lionel Jospin en bataillant contre les 35 heures dans les hôpitaux, et la suite lui a plutôt donné raison. Puis il a brillé en 2003 comme rapporteur de la réforme Raffarin sur les retraites.En 2006, à la demande de Jacques Chirac, c’est lui qui a trouvé les gestes et les mots pour désamorcer la crise du Contrat Premières embauches (CPE) dans laquelle s’était empêtré Dominique de Villepin. En recevant les syndicalistes et les responsables des organisations lycéennes et étudiantes, il avait alors débloqué une situation devenue explosive pour le Premier ministre.
Président du groupe UMP de 2003 à 2007, il n’avait pas son pareil pour chouchouter ses troupes. Certains disent que Jean-François Copé, qui lui a succédé, devrait en prendre de la graine. Accoyer a aussi su naviguer habilement entre Villepin et Sarkozy, préférant l’un mais ménageant l’autre, avec la bénédiction de Chirac. Quand il a annoncé, avant même les législatives de juin 2007, qu’il était candidat pour succéder à Jean-Louis Debré (parti présider le Conseil constitutionnel) et Patrick Ollier, élu pour assurer l’interim, Sarkozy lui a immédiatement accordé son soutien. Au grand dam d’Ollier qui semble ne pas s’en être remis. On peine à trouver une phrase marquante du président Accoyer, qui désespère ses intervieweurs par la platitude de ses réponses. Mais qui sait si bien réclamer de nouveaux pouvoirs pour le Parlement tout en étant le relais zélé de l’exécutif.
BATTONS NOUS ! faisons annuler ce vote Demandons une annulation de cette réforme suite aux pressions réelles de l’exécutif dénoncées cette semaine dans les médias !
vous trouverez sur chaque fiche l’adresse email des députés http://www.assemblee-nationale.fr/13/tribun/xml/liste_alpha.asp http://www.senat.fr/listes/senatl.html
écrivons tous à Maitre BADINTER afin qu’il dénonce ce scandale r.badinter@senat.fr
bougeons nous !