A son arrivée à la tête du Nouvel Obs, Denis Olivennes a négocié son héritage économique, en toute discrétion.
Denis Olivennes, l’ancien patron de la Fnac, bombardé à la tête du Nouvel Obs il y a un peu plus d’un an, possède quelques billes utiles. « Héritier intellectuel » du journal, selon les mots mêmes du chef suprême, Claude Perdriel, le directeur de publication et président du directoire de L’Obs pourrait en être l’héritier économique.
En effet, « DO » est sur le point d’acquérir 6% du capital de la société SFA (Société Française d’Assainissement, le champion du sanibroyeur), qui détient elle-même 93 % du groupe Nouvel Observateur [1]. Malgré ses réserves en trésorerie (il a quitté la direction de Canal + avec 3,2 millions d’euros), « DO » s’est endetté pour acheter sa part de gâteau. Il a donc, tout naturellement, obtenu une petite faveur de la part de Claude Perdriel. Afin de se rembourser, Denis Olivennes lui loue, pour une somme modique, 4 % supplémentaires du capital de SFA. Petit grappillage licite et sans plus de conséquences.
Ce n’est pas tout. Bien que pour l’heure, ce soit Perdriel qui contrôle SFA, une société familiale en commandite, les événements pourraient tourner en la faveur de Denis Olivennes. Quand Perdriel disparaîtra, c’est à sa femme Bénédicte et à ses deux enfants que reviendra le contrôle de l’entreprise. [2] Ce qui, selon les indiscrétions recueillies par Bakchich, inquiéterait la rédaction de l’Obs. Les journalistes craignant que la prochaine propriétaire lègue les organes de presse susceptibles de plomber les comptes de SFA à un Bolloré, Lagardère, ou autre pointure de la finance.
Or, si dame Bénédicte venait à se désister, le père Denis se retrouverait alors en position de force. Celui-ci a en effet négocié en toute discrétion un droit de préemption sur le capital de SFA. En cas de cession, il aura la possibilité de mettre la main sur le groupe. Un deal en or. L’apprenti journaliste reste un vrai business-man.
Lire ou relire sur Bakchich.info :
[1] Le Groupe Le Nouvel Observateur édite les hebdomadaires Le Nouvel Observateur et Challenges, et le mensuel Sciences et Avenir.
[2] Les deux autres enfants de Claude, d’un premier lit, ont été indemnisés, en 2003, pour remettre leurs parts.