A cause de la récente vague de froid, la production va être mauvaise, et les prix des fruits et légumes, encore, vont grimper.
Entendez-vous, les cris des pauvres salades, gelées et enneigées, ceux des maraîchers, qui se lamentent de la catastrophe annoncée ? Les prix des fruits et légumes, encore, vont grimper.
Avec, à la clé, à la caisse finale, ce terrible cortège de clients râleurs, sur le mode du « c’est trop cher, c’était mieux avant ». Et comment leur en vouloir ? Personne ne sait quel est le bon prix, celui qui permettra à tous les acteurs de la filière de vivre convenablement. On touche là au délicat problème de la répartition des marges. Au profit de Leclerc et consorts qui savent se rendre incontournable.
Selon le Ctifl (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes), près de 70% des fruits et légumes en France sont achetés en grandes et moyennes surfaces. Pas besoin, alors, d’épiloguer sur le niveau du rapport de force entre les sept grands groupes français (Leclerc, Carrefour, Auchan, Casino, Intermarché, Système U, Cora) et les centaines d’organisations de producteurs. Dans la guerre économique, ce n’est pas le nombre qui compte. C’est le poids. Le poids en euros, s’entend.
« Le schéma classique, c’est une enseigne qui te met le couteau sous la gorge, en disant, pour telle période, j’ai besoin de fruits et légumes à 1 €, témoigne, lors du forum « Parlons prix », organisé à Angers, en janvier, Maarten de Moor, secrétaire général de Lava, une organisation de producteurs belges. Peu importe si le producteur peut suivre ou non. Elle a sa campagne de communication à mener, et elle va la faire, avec ou sans nous. » « La grande distribution, engagée dans une guerre frontale entre enseignes, est en train de tirer le point d’équilibre vers le bas, au détriment des agriculteurs », assène, pessimiste, Tomas Garcia Azcarate, directeur général « Agriculture » au sein de la nouvelle Commission européenne.
Pierre Bergougnoux, de l’agence de conseil PB Conseil, spécialiste de la filière agro-alimentaire, reconnaît que le rayon fruits et légumes s’avère stratégique pour les enseignes, représentant 7 à 12% des marges brutes. Mais refuse pour autant de voir la grande distribution ravalée au rang de bouc émissaire, responsable de tous les maux de la filière agricole. « Personne, parmi les producteurs, ne vient voir les acheteurs des grandes surfaces avec des propositions innovantes. » Et d’alimenter des pistes de « tempête dans le cerveau » (brainstorming en bon français) afin d’innover. Emballer leurs produits, pour les rendre moins fragiles, développer le bio, la qualité. Cela leur permettrait, un peu, de renverser le rapport de force. Restera ensuite à la grande distribution de faire preuve de souplesse. En clair, de prélever des marges raisonnables. Une sacrée gageure, en réalité. En attendant, on trouve de très bons fruits et légumes au marché du coin…
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bonjour, vous avez bien raison en parlant de marges raisonnables, mais qu’elle est-elle ? en tout cas c’est certainement pas celle pratiquée par certains magasins bios (je parle de ce que je connais, pas des autres), qui lorsqu’on entend en général parler de marge à 20%, eux appliquent un coefficient multiplicateur de 1,7…soit 58%, alors après allez expliquer aux gens pourquoi le bio est chère, et comment les motiver à ce tourner vers cette direction. Bien sur y’a les marchés, mais là aussi faut savoir lesquels, car si c’est pour acheter les mêmes légumes de rungis en supermarché où au marché, c’est quasi pareil ! heureusement que certains producteurs sont motivés et se déplacent !
par contre, la pub pour commander ses courses en ligne chez carrouf juste à côté de votre phrase "En attendant, on trouve de très bons fruits et légumes au marché du coin", c’est moyen ! mais vous choisissez pas, enfin j’éspère !