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Airbus : comment les Allemands ont roulé Louis Gallois dans la farine

AÉRONAUTIQUE / mardi 29 avril 2008 par R. Busse
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Les syndicats d’Airbus France ont lancé un nouvel appel à la grève dans tous les sites d’Airbus ce mardi 29 avril. Le plan d’économies, qui recommande la fermeture de sites en France et outre-Rhin, fait tanguer Louis Gallois, le PDG de la maison mère, EADS. Ce dernier serait-il la cible de manips allemandes destinées à favoriser une réorganisation de l’entreprise en leur faveur ?

Pas content, mais alors pas content du tout… Louis Gallois, le patron d’EADS, maison mère de l’avionneur Airbus, tape du poing sur la table. Si fort que la rumeur de sa démission s’est propagée comme une traînée de poudre dans le petit cercle des médias parisiens au cours du dernier week end d’avril.

Alors, Gallois, démissionnaire de la présidence exécutive d’EADS ? Nous n’en sommes pas là. Ce commis d’État - que certains qualifient de « grand » parce qu’il a survécu à tous les régimes de droite comme de gauche - ne saurait terminer sur un abandon une carrière qui l’a mené de Snecma à la SNCF en passant par Aérospatiale et maintenant EADS.

Mais il en a gros sur la patate, « Loulou les grandes oreilles », comme on le surnomme dans le microcosme. Les salariés français d’Airbus se mettent en grève, l’accusant de les avoir maltraités pour favoriser les ouvriers de la branche allemande. Du coup, la partie de bras de fer du entre la France et l’Allemagne au sein d’Airbus reprend de plus belle. Gallois avait pourtant tout fait pour calmer le jeu depuis qu’il a succédé à Noël Forgeard (limogé pour avoir monnayé au meilleur prix ses stocks options, juste avant l’annonce des retards de l’Airbus A 380).

Les trois sites allemands n’auraient pas trouvé repreneur

Au cœur du nouveau conflit, le plan d’économies Power 8 imposé à Airbus de part et d’autre du Rhin pour tenter de remettre l’avionneur sur les rails après le terrible dérapage industriel de l’A 380, dont les retards au décollage vont coûter des milliards d’euros à l’entreprise. Il était notamment convenu de vendre trois sites allemands et trois sites français fabriquant des sous-ensembles d’avions. Or si, côté français, Latécoère s’est porté acquéreur des sites de Saint-Nazaire et Méaulte, il en va tout autrement côté allemand. Là-bas, les sites d’Ausburg, Varel et Noderham ne seront pas vendus, simplement filialisés, faute – selon les Allemands – d’avoir trouvé repreneur.

C’est là que le bât blesse. Louis Gallois aurait en effet été informé qu’un repreneur potentiel des sites allemands en a été dissuadé à la fois par des syndicalistes d’IG Métal et par des représentants des Landers. En clair, Louis Gallois se serait fait avoir par ses partenaires allemands. Ce qui l’a mis « hors de lui », selon des proches du dossier. De là à ce que les Allemands exigent maintenant une réorganisation à leur avantage sous prétexte que leurs actifs pèsent désormais davantage, il n’y a qu’un pas que certains n’hésitent pas à franchir. Aussi l’entourage de Louis Gallois a-t-il pris soin de déclarer que la filialisation des sites allemands n’était que provisoire. Cette nouvelle promesse est-elle réaliste ? Un ancien cadre d’Aérospatiale se dit persuadé que « les Allemands ne lâcheront jamais une seule de leurs usines EADS ».

Les « souffre douleurs des Allemands »

C’est en tous cas le moment choisi par l’Allemand Tom Enders, numéro 1 d’Airbus et successeur désigné de Louis Gallois à la fin du mandat de ce dernier, pour enfoncer le clou et déclarer que le plan Power 8 ne sera pas suffisant ; qu’il « faudra encore verser du sang et des larmes ». Les syndicalistes d’Airbus à Toulouse sont convaincus qu’Enders vise une fois de plus les Français : « nous sommes devenus les souffres douleurs des Allemands alors qu’ils sont les seuls responsables des difficultés industrielles d’Airbus. Peu à peu ils prennent tout le pouvoir alors que la France a tout donné de sa technologie. Il faut que cela cesse ». Remettre les pendules à l’heure avec l’Allemagne pourrait bien être l’exercice obligé de Louis Gallois dans les prochaines semaines. Car des voix commencent aussi à s’élever du côté des élus et des politiques. Martin Malvy, le président socialiste de Midi-Pyrénées demande au gouvernement de veiller à ce que la gouvernance du groupe Airbus « préserve nos bassins d’emplois et notre potentiel industriel et de recherche ».

L’Élysée, pour sa part, a déjà envisagé de relancer, avec le Royaume Uni, les coopérations militaires. Première mesure de rétorsion diligentée par Gallois lui-même : La marque Mercedes est désormais interdite de séjour dans la cour d’EADS France, boulevard de Montmorency à Paris. « On est en France, on roule français », aurait argumenté « Loulou » qui se rend, lui, à l’Élysée au volant d’une petite Peugeot. A bon entendeur…

Pour lire ou relire dans Bakchich nos récits sur EADS et Airbus :

Arnaud Lagardère serait-il moins incompétent qu’il ne le revendique ?
Les journaux français sont miséricordieux. Ils ne veulent pas faire de peine à leurs bons amis.
Airbus n’a jamais vendu autant d’avions, mais EADS, sa maison mère, est déstabilisée, et pas seulement à cause du dollar faible. Et si Louis Gallois, rabroué par Sarkozy devant les Chinois, n’était pas le vrai patron… (…)

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13 MESSAGES
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Forum

  • Airbus : comment les Allemands ont roulé Louis Gallois dans la farine
    le vendredi 16 mai 2008 à 15:05

    Puisque airbus classé confidentiel a disparu… Je remets mon commentaire…

    Bonjour à tous. Airbusien, aussi depuis très longtemps, je ne suis guère surpris par les commentaires, ni par les mails qui circulent aujourd’hui en interne sur le sujet. Ce qui me surprend le plus, c’est que ce soit écrit par un collège( ?) de cadre. 1)Je m’explique, côté français :
    - Une bonne partie des responsables de secteurs ou services ont été choisis ou plutôt mis en place par les syndicats et non pas par leur compétences. Attention je parle de généralité bien sur il existe des exceptions…
    - L’avancement de ces personnes se fait non pas par compétence mais par nombre d’effectif,ils deviennent cadre puis avance dans l’échelon par nombre de cadre sous eux. Tout cela sans que le système valide ou non la plus-value de leur service ou section.
    - d’autre sorte directement des grandes écoles et débute là directement (pas d’autre expérience) donc des jolis moutons qui surtout ne vont pas écoutés des gueux tout juste lettrés Tout ce petit monde s’est appliqué dès le début de Power8(P8) à remplir les objectifs (énorme de réussir à faire -20, -30% d’effectifs en à peine 1 ans !!!). Cela démontre soit le bien fondé de Power8 en terme de dégraissage… soit cela démontre le peu de conscience professionnelle de ces personnes. Car après tout n’est-ce pas eux qui ont déterminé le nombre d’effectifs nécessaire au bon fonctionnement de leur service !!? Puis ils ont crée des sous-postes responsables parce que un bac+5 qui gére 40, 50 personnes c’est trop dur… En conclusion nous avons un joli mille-feuille hiérarchique où chaque problème rencontré ne remonte pas ou très lentement… Mais par contre la moindre des consignes est appliquée à la lettre. Surtout ne pas réfléchir… Joli démonstration d’une hiérarchie type militaire… Voilà où nous en sommes… A cela s’ajoute des syndicats qui gérent des carrières et des postes à pourvoir tout cela sous couvert des RH trop content d’avoir cette épine en moins à faire Ces mêmes syndicats qui s’émeuvent de la vente des sites français quitte aujourd’hui à les voir partir dans les mains de fonds de pension. Un excellent article du monde diplomatique raconte comment EADS a décidé dès 2001 du devenir d’airbus, quels étaient les services, usines "coeurs" et les sous-traitables… Ne me dîtes pas qu’ils n’étaient pas au courant. Arrêtons cet amateurisme syndical français. Par conséquent pourquoi bouger en février 2007 à l’annonce de Power8 alors que nos collègues allemands ont fait en sorte d’utiliser la presse via des fuites orchestrées dès sept2006 pour préparer l’opinion et les POLITICIENS !! Nous personne et "l’entente" se la joue individuel et à une action contradictoire quant à nos politiques… Pour faire simple POWER8 serait efficace si : Les préconisations de strartorg sont appliquées (d’ailleurs ils arrivaient au même nombre de suppression de poste). Remettre chaqu’un à son métier et les syndicats à leur rôle !!! Défendre et non être juge et parti… Et surtout appliquer le modèle allemand car lui marche. Sinon apprenons l’allemand si nous voulons conserver nos emplois… 2)Côté Allemand Surtout ne rien faire, ne pas bouger, ne rien céder. Quelque part si aujourd’hui nous parlons d’eux en terme de meilleur économie européenne…C’est peut-être qu’ils ont su gardé et privilégier leur industrie. Maintenant camarade choisit ton camp. Hier, les mines et la sidérurgie aujourd’hui l’aéronautique ???

    F.L.A.T.

  • Airbus : comment les Allemands ont roulé Louis Gallois dans la farine
    le jeudi 15 mai 2008 à 23:13

    Pourquoi l’article confidentiel ARIBUS a t il été supprimer de votre SIte car on a marre de la soit disant meilleure industrie du Monde. En faite, cela fait 5 à 8 ans que l’on voit qu’ils sont vraiment pas bon. Et clea à tous les niveaux !!

    L’article confidentiel va etre envoyés à tous les grands groupe de presses francaise (audio, etc..) et à nos dirigeants politiques

  • Airbus : comment les Allemands ont roulé Louis Gallois dans la farine
    le mardi 29 avril 2008 à 14:55, Philippe a dit :

    Bonjour,

    Sans être un indispensable commentaire, je souhaiterais savoir ce que Bakchich, la presse française, l’Etat et la direction d’EADS pensent en général, et séparément, du scandale généré avec les deux contrats successifs passés entre EADS-Airbus et China Airlines dont le PDG, Rango Chiao, est maintenant sur la sellette judiciaire à Taipei, suite à une avance de 600 millions d’euros pour des Airbus A 350-900 encore sur plans et éventuellement disponibles en 2015 !!!

    Petit lien qui rappelle les ennuis judiciaires dudit PDG qui semble avoir négocié un contrat avec EADS-Airbus au meilleur détriment des intérêts finnaciers de sa société d’Etat, ce qui soulève quelques critiques acerbes et interrogations malveillantes, d’autant que l’on se demande pourquoi il a avancé 600 millions d’euros 7 ans avant une hypothétique livraisons d’avions, à intervenir possiblement en…2015 :

    http://www.taipeitimes.com/News/taiwan/archives/2008/04/27/2003410402

    Si Bakchich pouvait lever un coin du voile mystérieux de ce nouveau remous qui arrive encore- probablement à l’insu du plein gré de tout le monde-à EADS, ce serait gentil.

    Avec un bien mauvais esprit satirique,

  • Airbus : comment les Allemands ont roulé Louis Gallois dans la farine
    le mardi 29 avril 2008 à 14:11, okapi a dit :
    A l’intention du rédacteur de l’article, le mot "Land" au pluriel s’écrit non pas "Landers" mais "Länder", avec un tréma sur la lettre "a" (peut aussi s’écrire "Laender", si l’on ne dispose pas du tréma sur son clavier).
    • Airbus : comment les Allemands ont roulé Louis Gallois dans la farine
      le mardi 29 avril 2008 à 20:29, scorpion a dit :
      merci pour votre culture !!!!!!!!!!!!! cela manque vraiment dans cet exposé ?????????????
  • Airbus : comment les Allemands ont roulé Louis Gallois dans la farine
    le mardi 29 avril 2008 à 12:51, Un Affreux a dit :

    Oulala, faut aussi faire attention qu’après nous avoir chipé toute notre technologie et avoir mis main basse sur EADS, il ne se réveille chez "eux" - les "Allemands" - d’autres goûts expansionnistes.

    Attention d’autant plus que tout le monde y participe si on comprend bien l’article : IG Metall (c’est-à-dire le plus grand syndicat allemand), les Länder et puis Berlin aussi (qui ne peut pas ne pas être au courant quand ça touche à EADS).

    J’aime aussi particulièrement : "nous sommes devenus les souffres douleurs des Allemands alors qu’ils sont les seuls responsables des difficultés industrielles d’Airbus." Vachement futés, ces Allemands qui ont réussi ce coup tordu au nez des valeureux administrateurs français qui ont eu l’énorme coup de bol de vendre leur actions - ce qui est, on dit pas le contraire, leur droit le plus normal -, donc, de les vendre juste avant que la mauvaise nouvelle ne passe.

    Alors, svp chers Bakchichites, dans une affaire pareillement emmêlée, la précision du langage ne peut qu’être bénéfique. Ceci inclut l’identification précise des acteurs. On sait qu’EADS est un mariage bancal de bizness et de politique. On sait que ça a merdé quelque part. On sait aussi que les plus hauts managers - allemands et français confondus, à ce qu’il paraît - ont bine profité d’informations non publiées dont ensuite ils niaient avoir connaissance pour s’enrichir. Les retombées négatives cependant seront ressenties par les salariés X des deux côtés du Rhin. Et les contribuables, aussi des deux côtés.

    Pourquoi alors reprendre une rhétorique à reflets nationalistes pour parler de conflits entre industriels et acteurs économiques ?

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