Arnaud Lagardère serait-il moins incompétent qu’il ne le revendique ?
Il ne manquait qu’une chose à la fin de l’audition d’Arnaud Lagardère devant la Commission des finances de l’Assemblée : les applaudissements. Les députés, toutes tendances confondues, sont tombés sous le charme du jeune patron du groupe de presse. « Je crois qu’il y a eu des questions qui étaient à la fois précises, directes, franches. J’ai trouvé que les réponses étaient de même tonalité », a ainsi dit le président socialiste de la dite commission, Didier Migaud.
Lagardère Junior était entendu sur la ténébreuse affaire EADS. Il a vendu un gros paquet d’actions du constructeur d’Airbus au bon moment, en avril 2006, au prix de 32,60 euros l’action, empochant 2 milliards d’euros. En juin, le cours de bourse sa cassait la figure sévèrement pour tomber autour de 18 euros. Y-a-t-il eu délit d’initiés, comme semble le soupçonner l’AMF, le gendarme plutôt bonhomme de la bourse ? Arnaud, qu’on surnomme aussi « Nono », a déjà répondu en déclarant qu’il préférait passer pour un incompétent plutôt que pour un malhonnête. Les députés pensent manifestement qu’il n’est ni incompétent ni malhonnête. Il faut dire que notre homme sait y faire. À peine assis, il salue les parlementaires mais aussi les journalistes. Alors que quelques photographes protestent bruyamment contre les huissiers qui les font sortir de la salle, il lâche : « Ce n’est pas facile d’être un patron de presse, vous savez ».
Au fur et à mesure des discussions, il se détend, remercie le ténébreux Henri Emmanuelli de ses compliments même s’il dit s’en méfier. Il redit qu’il n’a pas commis de délit d’initiés, qu’il n’a pas trahi les salariés d’Airbus et fait mine de s’énerver en disant qu’il n’a pas de leçon de patriotisme à recevoir. Quand il se met à flinguer Jacques Chirac et Francis Mer (alors ministre des Finances), qu’il accuse d’avoir manié le chantage fiscal lors du règlement de la succession de son père Jean-Luc pour le forcer à nommer Noël Forgeard à la tête d’EADS, il sent bien que l’assistance en veut plus. Il joue les timides puis balance : « Je me sens tellement bien avec vous ». Et de poursuivre la dénonciation de la « chasse à l’homme » orchestrée par on ne sait qui (il refuse de donner les noms des chasseurs) contre Philippe Camus, alors à la tête d’EADS. À la fin, Lagardère Junior ne peut s’empêcher de sourire aux journalistes : « Ça s’est fait dans la plus grande franchise, dans la plus grande décontraction ».
Comment expliquer ce climat amical ? Lagardère Junior, qui s’est adjoint les services de nouveaux communicants et d’avocats (notamment le cabinet Jean Veil) ces dernières semaines, a parfaitement géré cette affaire. Pour sa première déclaration sur l’affaire, il fait publier une interview le 14 octobre dans le Journal du Dimanche. Décryptage : voyez, je parle dans mon journal, n’oubliez pas que j’ai un groupe de presse. Parmi les fleurons : Paris-Match, Europe-1, Elle, 25% du Parisien, 18% du Monde, et beaucoup d’autres. Sans oublier la gestion des NMPP, qui distribue la presse écrite en France.
Deuxième salve du jeune patron : lors de l’assemblée générale des actionnaires d’EADS à Amsterdam (et oui, ce fleuron de l’industrie française est basée dans un paradis fiscal), il lance : « Je ne lâcherai rien et me souviendrai de tout ». Il s’adresse moins aux petits porteurs qu’aux milieux politiques français. À quelques mois des municipales, tout le monde a compris le message. Il n’est peut-être pas si incompétent que ça le jeune Lagardère
Il doit : 1-Rembourser aux francais 2-payer une trés forte amende 3-etre interdit de gestion de société 4-aller en prison
Il me donne envie de vomir,et les politiques aussi, à droite et à gauche, ils sont tous responsables ; Beurk, un jour ca changera