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Wade en lévitation

samedi 3 mars 2007 par Xavier Monnier
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Gorgui va encore donner. Pendant cinq ans. Mais tout juste réélu à la tête du Sénégal, le président attend avant de cadeauter. Pour le moment, il savoure…

La cour de Wade réclame son dû. Depuis lundi 26 février, lendemain du scrutin, les membres de son directoire de campagne se succèdent gentiment dans les colonnes des journaux de la place pour revendiquer leur part dans le succès du président sortant.

Abdoulaye Wade

Les marabouts-mondains, Cheikh Bethio Thioune et son armée de slips-talibé, Cheikh Modou Kara et son Parti de la vérité et du développement n’ont pas été les derniers à venir faire l’aumône. Tout juste précédés par l’inimitable Djibo Leyti Kâ. Ancien ministre socialiste sous le président Diouf, ancien opposant à Wade, le transhumant modèle a tout doctement expliqué que « l’Union pour le renouveau démocratique (son parti, NDR) a joué un rôle décisif » dans l’élection.

Sûr qu’une réélection au premier tour d’un scrutin présidentiel, avec 55% des voix, face à 14 concurrents, ça ne peut reposer que sur un seul homme. Mais de là à en convaincre le bon président Wade, il y a un pas.

Euphorie du succès oblige, le premier cercle présidentiel ne pense guère à cadeauter ses affidés. Plutôt à la revanche prise via le scrutin.

« Nous nous sommes affranchis de tous les lobbys du Sénégal », n’hésite pas à fanfaronner l’un des innombrables conseillers de la présidence.

« Religieux tout d’abord ». Premiers visés les marabouts mondains qui n’ont servi à rien. « La preuve nous avons perdu Thiès, alors que Bethio et Kara assuraient que la ville était à eux ». Au final, la cité du rail est tombée dans l’escarcelle du premier ministre félon-ex fils préféré Idrissa Seck. Rageant mais pas rédhibitoire. Certes « Idy » s’est constitué un bastion électoral et est arrivé en deuxième position lors du scrutin. Mais l’hypothèque que sa rébellion contre le père faisait planer a été levé.

Dès l’annonce des premiers résultats, la réplique a fusé dans les couloirs du palais. « Seck n’est plus la priorité, on l’a eu. Wade l’a écarté ! ». Son retour au Parti démocratique sénégalais, un temps évoqué, n’est plus du tout d’actualité. Et ne reviendra sur la table qu’en cas de coup de forceaux prochaines législatives du 3 juin prochain.

D’ici là Seck devra déposer ses listes de candidat en avril et négocier avec ses désormais partenaires de l’opposition, un brin méfiant à son encontre. Ses multiples rencontres avec le président fin janvier, n’ont pas eu l’air de leur plaire…

« Fini le lobby politique donc », se réjouit le clan présidentiel.

Et enfin douce revanche, « adieu le lobby médiatique », sourit en cœur la grande famille libérale. «  Internationale comme nationale, la presse nous promettait l’enfer, on a vu ce qui s’est passé », se délecte un proche de Gorgui Wade, « on a montré le décalage entre la presse et la population ». Tout à sa joie, l’homme se permet une petite pique. « C’est amusant, en France, des dossiers sortent sur les candidats en campagne mais sans être assorti de menace. Au Sénégal, les hommes politiques brandissent des dossiers et finalement rien ne vient ». Allusion à peine voilée aux multiples scandales que promettaient d’exhumer les fidèles d’Idrissa Seck avant le vote.

Bref, le bon président Abdoulaye a la vie belle. Fini les maroquins accordé aux affidés-transhumants ? Les poursuites judiciaires des opposants et les petits arrangements politiques entre amis ? Ou les tentatives d’achats de conscience de la presse. Pas sûr.

Le dernier remaniement ministériel, intervenu en début de semaine, a donné une première indication. Exit seulement les ministres d’AJ/PADS (And Jef/ Parti africain pour la démocratie et le socialisme), le mouvement de Landing Savané, qui a récolté des miettes aux présidentielles. Mais le gouvernement a conservé son allure pléthorique, avec ses 37 ministres et sa myriade de conseillers présidentiels « avec rang de ministre » subsiste toujours.

Djibo Ka, de vive voix et les habitués du bureau du président en « off », avance que le dossier des chantiers de Thiès, qui a valu quelques mois d’emprisonnement à Idrissa Seck, n’est pas fini.

Et la presse, quoique abasourdie par le « plébiscite » du vieux, n’en a pas fini de traquer les errements financier de l’Etat. Dernier petite affaire en date, la disparition de 172 milliards de francs CFA dans le budget, annoncé par le Quotidien du 1er mars, journal qui a fait l’objet du tentative de corruption de la part d’un des ministre de Wade (cf. Thierno décharge sa bile in Bakchich # 17).

Mais qu’importe, après tout. Les résultats officiels ont enfin été proclamés jeudi 1er mars. Gorgui pour l’instant ne pense qu’à jouir de sa maligne victoire. Et en profite, raillant devant les ambassadeurs, tour à tour ses concurrents à la présidentielle, la presse nationale et internationale.

Les échéances à venir ? La célébation du magal de Touba, le pèlerinage vers la ville sainte du Sénégal, fief de la très influente communauté mouride dont le président se veut le héraut. Et le 3 avril, la cérémonie d’investiture. Au moins un mois d’étât de grâce…

Voir en ligne : in Bakchich # 24

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