Le bourg sur la côte sud de Dakar, offre tout ce que désirent les vacanciers. Sea, sun…et surtout sex.
Lumière rouge, musique lancinante. La piste est à elles. Peau ébène, déhanchés ravageurs, courbes enchanteresses. Au bar, trois hommes, bedonnants, blancs, chemises à fleurs, sourient et attendent. Seuls, ils ne le resteront pas. Regards complices, mots doux susurrés. “Tu veux une copine ?” Un verre offert, deux. La piste se remplit. Les trois quadragénaires sont rejoints par une comparse. Accompagnée d’un jeune sénégalais à qui elle rend 15 ans.
Les nymphes retournent danser devant les glaces, se réinstallent au comptoir, minaudent. Le ballet dure parfois jusqu’au petit matin. Et de “l’Africa Night”, comme de toutes les boîtes de la ville, s’extirpent les couples mixtes, en âge et en teint. Avant de s’enfuir dans les hôtels et les résidences qui jalonnent le littoral.
“Beaucoup de ces jeunes ne sont pas majeurs.” En quelques mots, Badou Gueye, délégué de l’Observatoire du tourisme sexuel à Saly résume son combat : “Empêcher que des mineurs ne traînent dans les boîtes de nuits et ne se prostituent.” Depuis 4 ans, il harcèle les gérants de night clubs, d’hôtels et des résidences touristiques pour qu’aucun touriste ne ramène un mineur dans sa chambre. Difficile dans une ville où règne le “sea, sex and sun”.
Saly, c’est une plage, à perte de vue. Sable fin, cocotiers et océan turquoise. Les touristes y rôtissent à longueur de journée, avant de rejoindre leurs hôtels aux vertes pelouses, “les pieds dans l’eau”. Au détour de chaque rue, une banque, un magasin d’art “traditionnel” ou une agence de voyages aguichent le passant. Cours de danse et soirées “sénégalaises” sont même organisées chaque soir, idéales pour découvrir la culture locale.
Sans oublier les bars et boîtes de nuits qui parsèment la ville et où convergent les pans déshérités de la jeunesse du pays.
En fait, “ceux qui se prostituent dans les hôtels ou les boîtes ne sont pas natifs de Saly” confirme Badou. Les Gazelles et jeunes Lions qui déambulent d’hôtel en discothèque viennent de Dakar, Saint-Louis ou Ziguinchor. Certains proposent des massages “sensuels et sensoriels”, d’autres tout simplement un moment agréable. Rares sont les établissements qui leur interdisent l’entrée, par manque de volonté ou par peur de perdre leur clientèle étrangère.
Saly ou l’Afrique rêvée d’un tour operator libidineux.
A lire sur Bakchich.info :
Le tourisme au Sénégal diminue d’année et année.. à qui la faute ?
la police locale (fortement corrompue) ferme les yeux sur cette prostitution de plus en plus visible
rien n’a été fait contre les "antiquaires", sortes de pseudo-rastas qui ne te laissent pas faire 10 mètres sans t’aborder en permanence, essayant de te soutirer quelques francs CFA. Les touristes se terrent donc dans leur hotels, ou sortent en 4x4 climatisé pour faire des visites sans s’arrêter. Comme pour un safari en fait :)
dans cette atmosphère de plus en plus pesante, le "toubab" se sent de plus en plus comme une vache à lait, entre le guide qui t’arnaque ou la "fatou" qui essaie de faire profiter sa famille de l’argent facile. (c’est dingue, à Saly et M’Bour, les vieilles mères meurent plusieurs fois, et à chaque fois il faut payer l’enterrement)
les mosquées haussent chaque année plus le volume de leur haut-parleurs pour l’appel à la prière (et ça commence trèèèès tôt).
En dehors de Saly les gens sont simples, accueillants et c’est certainement le pays d’Afrique où les gens sont le plus tolérants. Un conseil, si vous allez au Sénégal, préférez la brousse ou la Casamance. Vive le Sénégal !