L’Europe et les États-Unis font la chasse aux paradis fiscaux. Mais dans les îles Caïmans, un immeuble de cinq étages héberge en son sein presque 20 000 sociétés. Sans doute pour la vue…
La lutte acharnée contre les paradis fiscaux décidée en grandes pompes à Londres lors du dernier sommet du G20 semble véritablement lancée ; en tous cas aux USA. C’est la conclusion à laquelle sont parvenus le 4 mai les Américains qui ont prêté l’oreille à la déclaration un brin démagogique de Barack Obama, en quête de flouze pour financer son colossal plan de relance.
Déterminé à faire rentrer 190 milliards de dollars d’impôts supplémentaires au cours des prochaines années rien qu’au titre de la lutte contre les paradis fiscaux, Obama a en effet rappelé : « Pendant la campagne j’ai parlé de la honte que m’inspirait un immeuble des Iles Caïmans dans lequel plus de 12 000 sociétés prétendaient avoir installé leur siège social… et comme je l’ai déjà dit, il ne peut s’agir que du plus grand immeuble du monde, ou du plus grand scandale fiscal ; et je crois que le peuple américain sait de quoi il s’agit ; le genre de scandale fiscal auquel nous devons mettre un terme… ».
Pour les connaisseurs, le président américain faisait allusion à l’immeuble pas vraiment sélect’ désigné sous le nom de Ugland House à George Town capitale de l’île de Grand Cayman. Un « modeste » immeuble de bureau de cinq étages au blanc caribéen un peu défraîchi situé dans South Church Street, à quelques encablures du Hard Rock Café, et dont l’unique locataire depuis de nombreuses années est le cabinet d’avocats Maples & Calder (Maples & Calder – PO Box 309 – George Town – Grand Cayman Islands KY1 1104). Aux dernières nouvelles il hébergeait 18 857 sociétés qui acquittent sans broncher, un taux d’imposition moyen annuel de leurs bénéfices de 5% contre environ 35% partout ailleurs.
Comme en écho aux propos guerriers du président Obama, Charles Jennings, l’un des associés-dirigeants en charge du montage et de la gestion des trusts au sein du cabinet a rétorqué avec insolence : « je ne voudrais décevoir personne mais notre bureau n’est ni le plus grand immeuble du monde ni un centre d’inconduite financière… », puis il a poursuivi sans rire, « ce sont des considérations commerciales qui poussent nos clients à domicilier un établissement aux Iles Caïmans et pas une volonté d’évasion fiscale… ça leur permet de lever les capitaux nécessaires et d’avoir une conception globale de leurs affaires… ». Pas sûr qu’il ait été entendu.
Dans le « Offshore Intelligence Guide 1999 » édité il y a déjà dix ans sous la supervision de Milton Grundy, un expert en la matière, on pouvait lire dans l’encadré publicitaire que se payait Maples & Calder à l’époque : « La firme est la plus importante des Iles Caïmans ; elle propose une large gamme de services juridiques offshore, tant aux Iles Caïmans qu’au travers de Maples & Calder Europe à Londres et Maples & Calder Asie basé à Hong Kong… ». La firme a prospéré. Au cours des cinq dernières années, ce sont plus de 6 000 nouvelles sociétés qui sont venues s’installer à Ugland House où le facteur du coin dénombrait déjà 12 748 sociétés fin 2004, le chiffre que semblait avoir retenu Barack Obama dans son discours enflammé du 4 mai. Déjà très en deçà de la réalité.
À lire ou à relire sur Bakchich.info :
Hypocrisie a tous les étages ! Comment s’appelle le Vice-Président américain de Barack Obama ? Joe Biden, n’est ce pas ? Quelle fonction occupait Joe Biden avant d’etre vice président ? Sénateur, évidemment, OUI, MAIS DE QUEL ETAT ?… JE VOUS LE DEMANDE !!!!!!
REPONSE : Du DELAWARE !!!!
hahahahaha, je pouffe…
Les effluves de thym et de lavande débordant des boîtes aux lettres de Tortola…
Chers agriculteurs, cul terreux, gros vilains qui embêtaient vos propriétaires terriens, vous n’ignorez pas :
• la volonté de voir une répartition différente des aides européennes en retirant un petit peu de « grain » aux céréaliers pour le verser aux éleveurs,
• que l’on publie en ligne vos identités et les montants que vous percevez de l’Europe, afin de monter au reste de la population cet argent public dépensé,
• que s’approche le moment où l’on demandera à vos syndicats de se charger des répartitions pour mieux vous diviser,
• que vous êtes déjà contraints de mélanger du Chablis à du Saint-Émilion pour faire du Bandol rosé, ce qui n’est plus une production agricole !
Mais, il suffit désormais qu’un bailleur, de terres "dites agricoles" ait une proposition plus lucrative qu’un vulgaire fermage, pour que vous retrouviez votre sol producteur, dans l’actif d’une de ces sociétés d’investissements, boîtes aux lettres alignées avec plusieurs milliers d’autres, sur l’île de Tortola aux Iles Vierges britanniques, qui ne représente qu’ 1% de la surface du Var et 0,09 % de la surface de la région PACA, pour que, ce territoire s’agrandisse foncièrement. Mais rassurez-vous, des passerelles européennes, tel le Luxembourg, permettent la récupération des bénéfices tirés de ces transactions.
Ces impôts perdus, peut-être récupérés sur vos subventions !