Tout le monde attend le nouveau Président comme un sauveur. L’homme devrait sortir le monde de la crise. Ces décisions ne vont pourtant pas vraiment dans le bon sens.
Les EU sont dans la panade, c’est un fait avéré. Ils sont en récession et leurs 2,6 millions de chômeurs supplémentaires pour 2008 aggravent la situation. Car en parallèle, leurs déficits se creusent. Leurs balances budgétaires et commerciales plongent. La faute en revient aux prédécesseurs de notre nouveau Président. Depuis Reagan plutôt que de promouvoir le travail, c’est-à-dire mieux payer les travailleurs, les Présidents ont tous, sans exception, essayé de faire croire aux naïfs américains que l’on pouvait s’enrichir sans travailler. Deux leviers ont été utilisés successivement. La baisse de l’impôt est devenue une valeur à la mode, et pendant les périodes de croissance ils ont tous soutenu la spéculation. Ce sont ces deux leviers qui sont responsables de la crise, moins d’Etat et plus de marchés financiers.
Or que va faire Obama ? Il annonce de nouvelles baisses d’impôts : « 95 % des foyers américains allaient recevoir un nouveau chèque de 1.000 dollars dans le cadre du futur plan de relance ». Cela va permettre aux ménages américains de consommer. Génial ! Sauf que cet argent va être immédiatement transféré en Chine. Pourquoi ? Grâce à un responsable oublié de la crise : Wall Mart. Le géant américain de la distribution représente aujourd’hui 20 % de part de marché de la consommation grand public aux EU, or il se fournit essentiellement en Chine. En effet, si l’on estime que la crise est due aux déséquilibres économiques entre les EU (essentiellement) et la Chine, Wall Mart a une grande part de responsabilité dans le phénomène. Depuis une dizaine d’années la centrale d’achat du distributeur a poussé de très nombreux industriels américains à délocaliser leur production en Chine afin de respecter le cahier des charges de l’enseigne. Aujourd’hui, on estime que l’entreprise fondée par Sam Walton achète plus à la Chine que la Grande-Bretagne !
De leur côté, les Chinois attendent la manne. C’est urgent chez eux également. Ils sont aussi touchés par la crise. Mais visiblement pas assez pour se remettre en cause. En attendant le 20 janvier qu’Obama soit aux commandes, ils soutiennent leurs entreprises exportatrices. D’après les Echos du 30 décembre 2008, « Les exportateurs chinois bénéfici(ent) de nouvelles aides fiscales ».
Nous voilà sortis de la crise ! Sauf que c’est exactement ce type de processus qui fait que nous sommes en crise. D’un côté les Américains, qui veulent toujours consommer plus, et de l’autre des Chinois qui veulent toujours exporter davantage.
Il faudrait que cela s’arrête.
Dire que certains chroniqueurs comme Eric Le Boucher, des Echos, toujours en admiration béate devant les EU, affirme que Barack Obama « a une très bonne équipe » !