« Bakchich » consacre cette semaine une saga aux médias. Retour sur Jean-Marc Sylvestre qui, selon le site du magazine « Capital », serait nommé directeur adjoint de l’information de TF1 et LCI. En contrepartie, le vaillant homme abandonnerait dès septembre sa chronique sur France Inter. Snif…
Cette chronique a été publiée une première fois dans « Bakchich » le 1er février 2008.
On en cru un temps que l’immense Jean-Marc Sylvestre avait quelques doutes sur la totale perfection du capitalisme. Heureusement, le journalisme économique a retrouvé la foi.
Il a de l’entregent et sait le montrer. Pas une réception avec des patrons où on ne croise l’ineffable Jean-Marc Sylvestre, qui prêche sans relâche les vertus de l’économie libérale sur TF1, sur LCI et sur France-Inter. Mi-janvier, il est venu se montrer aux vœux à la presse de la ministre de l’Économie, Christine Lagarde. Las, celle-ci a eu près de deux heures de retard sur l’horaire initial à cause de Super-Sarko, qui l’a embarqué dans une virée à Sens pour expliquer sa politique en faveur du pouvoir d’achat (si, si, il y en a une et, selon notre tourbillonnant président, elle est efficace). Le sous-commandant Sylvestre a parcouru l’immense salle de réception située au septième étage de Bercy, serrant quelques pinces, délivrant quelques oracles. Avant de repartir sans avoir pu claquer la bise à la chère Christine.
Qu’on se rassure. Ce contretemps n’empêche pas notre ami de soutenir ardemment la politique économique du gouvernement. On l’a vu notamment pendant les grèves de l’automne dernier contre la réforme des régimes spéciaux. Le sous-commandant Sylvestre avait expliqué avec force pourquoi il fallait avancer et tant pis si cette réforme à la mode Sarko ne rapporte pas grand-chose aux finances publiques.
Le brillant éditorialiste avait donné l’impression dans un passé récent qu’il était revenu des discours sur les bienfaits du libéralisme. Dans un livre intitulé « Une petite douleur à l’épaule gauche » et paru en 2003, il expliquait comment l’hôpital public l’avait sauvé après un infarctus. Cette ode sentant bon la défense de l’intérêt général n’a pas duré longtemps.
Le sous-commandant Sylvestre a publié, il y a quelques mois, un nouvel ouvrage défendant cette fois le libéralisme triomphant. On est rassuré d’avoir retrouvé notre ami tel qu’on le connaît depuis toujours. Dans « Petites leçons d’économie à la portée de tous » (Buchet-Chastel), il se contente de reprendre ses chroniques libérales sans trop d’effort d’imagination, selon des mauvaises langues. Et alors ? Il a tout compris du fonctionnement du capitalisme. Le tout n’est pas de créer de nouvelles activités avec tous les risques que cela comporte mais de recycler afin d’optimiser le rendement, comme on dit dans les écoles de commerce.
Accessoirement, il s’agit d’expliquer l’économie à ces ignares de Français, « qui n’en pincent que pour les trente-cinq heures, les assurances maladies, les congés payés et un peu de pouvoir d’achat ». Ah, les lâches profiteurs ! À cause de ces fainéants, la France s’enfonce dans la crise. Heureusement, le sous-commandant Sylvestre a la solution. Grâce à des formules que ne renierait pas son héros Super Sarko : « Le travail crée du travail. L’activité suscite des embauches ». C’est bien vrai, ça. On s’en voudrait d’oublier cette maxime : « Si les pays développés veulent garder une activité industrielle importante, ils doivent se concentrer sur les activités de luxe et à haute valeur ajoutée ». Fermez les usines et mettez-vous tous à fabriquer des sacs Vuitton et des robes Dior. Quel bonheur d’écouter tous les jours un tel penseur.
La teneur hostile des commentaires est tout à fait étonnante. Apparemment quand on est libéral on est nul ou alors on est juste un partisan politique. En revanche, quand on est un gauchiste (comme B. Maris) on est quelqu’un de tout à fait compétent et objectif. Très manichéen quand même. En tout cas, vu que vous avez pour la plupart l’air d’être de gauche, ça fait plaisir de vous lire : vu le niveau intellectuel de vos réflexions, je comprends mieux la vacuité d’idées de la gauche française.
Et pour l’auteur de l’article, M. Sylvestre n’a pas eue la vie sauvée par le statut juridique de l’établissement hospitalier qui l’a accueilli (à savoir un établissement public) mais bien par des médecins. On doit certainement trouver d’aussi bons médecins dans les hôpitaux privés.
Comme beaucoup, je vois …
Ouf ! Ouf ! Ouf ! Bon débarras.
A 7 h 23, le matin sur France-Inter, j’espère quelqu’un de plus sérieux pour lui succéder.
Malgré tout il y avait quelque chose de positif dans sa propagande souvent mal lue (qui la lui écrivait ?) : Il faisait monter l’adrénaline et c’était bon pour le démarrage de la journée !!!
Tout ce qui faut pour le pauvre télégobeur de TF1.