En deux conférences de presse en Syrie, le président Sarkozy s’est mis à dos une bonne partie de la presse arabe… et retourné la diplomatie arabe de la France.
Plutôt crispé, Nicolas Sarkozy, lors de ses deux conférences de presse communes avec son homologue syrien, au palais présidentiel de Damas, les 3 et 4 septembre derniers.
La première s’est tenue à l’issue d’un tête à tête d’une heure et demie avec Bachar al-Assad. Distribuant bons et mauvais points à travers une gestuelle désarticulée, le président français commence par le Liban, estimant que Damas a tenu, peu ou prou, ses engagements avec l’échange prochain de représentations diplomatiques entre Syrie et Liban. Mais, « d’autres avancées doivent être faites », pondère-t-il sans préciser lesquelles rappelant le ton paternaliste employé par les administrations américaines successives à l’encontre de l’Autorité palestinienne. Au passage, il félicite Bernard Kouchner pour la préparation du sommet. Flatté, ce dernier s’incline avec une emphase plutôt déplacée. « Ces mecs sont des clowns », entend-on de la part de plusieurs correspondants de la presse arabe.
Sur la poursuite des pourparlers indirects entre Damas et Tel-Aviv, via Ankara, Nicolas Sarkozy exprime un satisfecit en affirmant que « la France est disponible pour être l’un des parrains de futures négociations directes, le moment venu et qu’elle fera ce qu’on lui demandera de faire… » Comprenne qui pourra !
Sur le nucléaire iranien, il continue à coller aux Américains en martelant qu’une « bombe nucléaire aux mains de Téhéran serait une lourde menace pour la paix mondiale ». Avec beaucoup de finesse et à travers des gestes maîtrisés, Bachar répond que la Syrie a initié, à plusieurs reprises, des projets de résolutions au Conseil de sécurité des Nations unies afin d’instaurer un moratoire pour toutes les armes de destruction massive au Proche Orient (incluant, bien-sûr, les 200 têtes nucléaires israéliennes), reprenant ainsi une proposition que l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) avait présenté à New York en 1995. On se souvient que Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires Etrangères l’avait reprise à son compte au printemps 2003, à la veille de la seconde guerre d’Irak.
Durant son tête à tête avec Bachar, Sarko lui a remis une lettre de Noam Shalit, le père du soldat « franco-israélien » Gilad, détenu par le Hamas dans la bande de Gaza, faisant fi de ce qu’il lui avait déjà dit à Paris en juillet dernier, à savoir que « seule l’Egypte gérait désormais ce dossier ». Rares sont les journalistes parisiens à se demander pourquoi le fait qu’un citoyen français ayant choisi de servir dans une armée étrangère, devienne ainsi l’une des priorités de la diplomatie sarkozienne. Encore plus rares sont les mêmes journalistes à connaître par son nom de famille, le moindre prisonnier palestinien ou libanais détenu en Israël…
Enfin, pour éviter de manifester trop d’empathie avec son homologue syrien, Sarko finit en saluant le président égyptien Hosni Moubarak qui co-préside l’Union pour la Méditerranée et l’Arabie saoudite, gardienne des lieux saints de l’Islam. Mais sa traductrice personnelle ne reproduit pas ces propos, raison pour laquelle, le président français remettra la même louche, le lendemain après avoir dûment chapitré l’étourdie. De sources plus qu’autorisées, on affirme même que Sarko a envoyé une lettre personnelle, respectivement au président égyptien et au roi d’Arabie saoudite afin de justifier sa reprise du chemin de Damas.
Format plus large, le lendemain, en présence de l’émir du Qatar et du président turc. Bachar al-Assad commence par souligner la centralité du Qatar dans ce sommet « de dialogue et de stabilité » qui permet, notamment d’atténuer les bruits de bottes de l’administration américaine finissante, une « administration éloignée géographiquement et connaissant très mal les subtilités de l’Orient ». Il réitère son souhait de voir la France et l’Europe jouer le rôle d’un « parrainage actif » lorsque sera venu l’heure de pourparlers directs avec Israël, pour l’instant dépourvu de dirigeants politiques responsables, en soulignant qu’il existe un « parallèle organique entre les avancées sur le volet syrien et le volet palestinien ». Il rappelle sa position sur le nucléaire iranien en dressant un parallèle des plus pertinents entre le Caucase et le Proche Orient, craignant « le retour d’une nouvelle guerre froide » qui pourrait transformer, à nouveau les Proche et Moyen Orient en épicentres de cette nouvelle confrontation de blocs.
Gonflé de sa présidence européenne, Sarko qui colle, là encore à ses « alliés américains », a le plus grand mal à formuler une spécificité française, sinon une vision de l’Union européenne apparaissant clairement aux yeux des Orientaux, de plus en plus, comme un cheval de Troie de l’OTAN.
En définitive, sur quoi repose cet étrange « retour de la France » au Proche Orient ? Quel est sa signification ? Quels sont ses objectifs et son calendrier ? En dépit de l’obsession du sauvetage d’un soldat « franco-israélien », Paris a rétabli sa relation avec Damas après cinq ans de gel chiraquien. C’est l’acquis principal de Claude Guéant, le père Joseph d’une politique de sécurité légitimement inquiète des menaces planant sur les intérêts français, en France comme à l’étranger.
Mais, au final, Jean-David Lévitte est repassé par là. L’homme de la résolution 1559, le grand ami d’Eliott Abrahams et des néocons interplanétaires, veille au grain en évitant que Sarko ne restaure la diplomatie traditionnelle de la France initiée par le général de Gaulle aux lendemains de la guerre de juin 1967. « Celle-ci est la seule possible », répète souvent l’ancien ministre des affaires étrangères Hervé de Charrette, à savoir celle d’un juste rééquilibrage entre la sécurité d’Israël et la création d’un Etat palestinien viable fondée sur les résolutions 242, 338 et suivantes, clef d’un « règlement régional global ». En deux mots, à Damas, Sarko a fait le malin, mais sans assurer vraiment… et surtout sans convaincre de la viabilité d’un retour français construit, utile et durable.
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Citation : « Le président Sarkozy s’est mis à dos une bonne partie de la presse arabe… et retourné la diplomatie arabe de la France. »
Faute de Français ! « Mis à dos » se conjugue avec l’auxiliaire être, qui est présent dans la phrase ; Mais « retourné » nécessitait l’auxiliaire avoir, qui brille par son absence.
Les rédacteurs de bakchich.info n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, les pauvres ? Ou la grammaire est passée de mode ? On n’est pas censé savoir écrire le français, pour être journaliste ?
<< "L’Iran prend un risque majeur à continuer le processus d’obtention du nucléaire militaire - ce qui est notre certitude - parce qu’un jour, quel que soit le gouvernement israélien, on peut se retrouver un matin avec Israël qui a frappé", a-t-il déclaré.
Et calmer (soigner) l’Etat d’Israël , personne n’y a songé ?
Nicolas avait dit en campagne qu’il sera l’opposé de Chirac, mais voilà c’est le contraire, Nicolas se chiraquise à tel point qu’il est même devenu Chiraquiste plus que Chirac en matière de diplomatie avec le monde arabe.
Le commerce extérieur français va mal, les principaux clients "juteux" de la france sont dans le monde arabe, donc on se dépêche pour reconquérir la Libye la Syrie…quand le cormmerce domine la poltique, sarkozy est à l’écoute d’abord du cac 40, la politique israelo-arabe viendra après.