Dans la campagne de racailles, la blanche poitevine a du mal à jouer la transparence
Très fort décidément notre toujours ministre de l’Intérieur et des Contraventions. En contraignant la Madone du Poitou à se déclarer comme assujettie à l’ISF, Sarko a marqué le premier point dans la campagne de coups bas qui s’annonce avant la présidentielle. Certes, la Blanche Ségo ne fraude pas le fisc comme certains malveillants, relayés par des sites internet, ont voulu le faire accroire.
Mais, d’une part, celle qui se voulait jusqu’ici la championne du petit peuple provincial contre les ogres parisiens va avoir, à partir de maintenant, plus de mal à faire passer son discours auprès des couches populaires. Et d’autre part, Marie-Ségolène, en prétendant faire preuve de transparence financière, s’est un peu emmêlée dans les chiffres, sous-estimant sa petite galette comme Bakchich est en mesure de le démontrer.
Comment en est-on arrivé là ? L’affaire dite de la SCI a démarré en juin dernier. Alors en sourdine. Le contexte ? Une déclaration imprudente de François « Cécilio » Hollande au cours d’un débat télévisé avec MAM dans laquelle il déclarait « ne pas aimer les riches ».
Quelques jours plus tard, sur un blog animé par des jeunes golden boys expatriés aux États-Unis, on raillait « Flamby » en publiant un extrait K-Bis de la société civile immobilière qu’il détient avec sa compagne, forte d’un capital de 900 000 euros, soit au-delà des 750 000 euros seuil au delà duquel s’applique l’ISF.
Effectivement, selon notre enquête, en mars 1990, la famille Royal-Hollande qui vivait jusqu’ici à Neuilly (eh oui chez l’ami Sarko !), s’était portée acquéreuse pour quelque six millions de francs d’un grand appartement de rez-de-chaussée, à quelques encablures du bois de Boulogne. La famille avait constitué alors une SCI parfaitement légale dans laquelle François avait mis deux millions, Ségo aussi et les parents de François, Georges Hollande, un médecin, et sa femme, tous deux domiciliés dans l’Eure, avaient apporté la même somme.
Ségo se retrouvait donc à la tête d’un tiers de l’appartement familial ; les Hollande fils, père et mère, à la tête des deux tiers de la SCI alors baptisée Hollande-Royal. Petite curiosité, la société sera rebaptisée huit ans plus tard, La Sapinière. En hommage à Michel Sapin, l’ancien ministre de l’Économie de Béré et ségoléniste de la première heure, disent certaines mauvaises langues. Allez savoir…
Toujours est-il qu’à cette époque, François Hollande prendra – en location – un autre appartement, dans le 7ème arrondissement, derrière les Invalides. Et que Madame Royal fera l’acquisition d’une maison à Melle en Poitou-Charentes. Tout cela ne nous regarde pas évidemment… mais voilà quand même beaucoup de résidences pour une seule famille. Laquelle dispose de surcroît également d’une belle villa de vacances à Mougins, près de Cannes où se sont installés, la retraite venue, les parents de François Hollande.
En juin 2006, à la faveur de la saillie hollandaise contre les riches, l’affaire de la SCI n’avait pas tellement prospéré. Mais la semaine dernière, à l’occasion des couacs fiscaux entre les deux concubins dans la campagne (François promettant des hausses d’impôts pour les parvenus à plus de 4 000 euros net mensuels et Marie-Ségolène renâclant), des petits malins sarkozystes ont cru bon de ressortir cette histoire. En la mâtinant même d’allusions sur un arrangement imaginaire permettant au couple rose d’échapper à l’ISF. Une racaillerie sarkozyste fausse et archi-fausse, selon notre enquête. Diffamatoire même selon Me Jean-Pierre Mignard, ami du couple et avocat du PS, réputé peu indulgent pour les salisseurs d’image de son camp.
Marie-Ségolène n’a d’ailleurs pas tardé à dévoiler publiquement le montant de l’ISF qu’elle avait acquitté l’année dernière : 862 euros. Fermez le banc ? Pas tout a fait ! Car la déclaration de patrimoine de Ségo laisse quand même à redire. Selon les vérifications effectuées par Bakchich sur le seul appartement familial de Boulogne, Ségo s’est visiblement montrée très modeste. Celui-ci serait selon elle d’une superficie de 120 m2. Les documents du cadastre montrent pourtant qu’il s’étend sur… 145 m2, avec en supplément une « dépendance bâtie isolée » de 10m2. Surtout, la valeur de sa part (1/3) dans la SCI – 197 800 euros , selon elle – semble aussi très modeste par rapport au marché immobilier. À l’entendre, l’appart vaudrait en effet à peine 600 000 euros. Or selon les baromètres immobiliers publiés récemment dans la presse, le m2 médian à Boulogne se négocierait à 4 900 euros. Soit pour 145 m2, une valeur d’environ 720 000 euros. Et l’appart de Ségo n’est qu’à quelques dizaines de mètres du Bois…
Je trouverais ça très intéressant de se pencher sur le cas de Nicolas Sarkozy qui ne paye l’impôt sur la fortune que depuis un an.
Comment cela est il possible alors qu’il a été ministre et surtout qu’il a dirigé pendant plusieurs années (sauf erreur de ma part) un cabinet d’avocats d’affaires (ce qui rapporte au minimum quelques centaines de milliers d’euros par an) ?
Pas très forts en affaires, ces braves gens : acheter 6 millions de francs (soit 900.000 euros) un appartement qui ne vaudrait plus que 720.000 euros. Je pensais pourtant que les prix actuels avaient dépassé ceux de la bulle spéculative de cette période.
Soit :
je me trompe et ils ont fait un mauvais investissement ;
l’appartement en question a une valeur beaucoup plus élévée et Mme Royal a été d’autant plus "discrète" sur son patrimoine ;
les 6 millions de francs de départ constituent, non pas le prix d’achat du bien, mais le capital de la SCI (comme il est d’ailleurs indiqué dans l’article) qui a pu permettre d’autres investissemnts (Melle ?, Mougins ?..).
Bien entendu, ce commentaire "tecnique" ne change rien au fond de l’article, il vise juste à préciser l’information.
A propos de la SCI La Sapinière, Me Eolas a fait paraitre un très bon article explicatif sur son blog "Le journal d’un avocat" :
l’affaire de la SCI La Sapinière
Je ne défends pas la famille Ségo-Hollande, loin de là. Les coups bas vont voler très haut (si j’ose dire) pendant la campagne, merci Nico, et commencent déjà, bien avant le lancement. Sachons raison garder…
Bonne continuation à Bakchich et à son équipe.
Solidairement