Quand la FIFA donne un coup de main au CIO

Un sujet permanent de friction entre le Tsar de Zurich et les grands clubs mondiaux réside en effet dans les conditions de libération par lesdits clubs, de leurs joueurs-stars sélectionnés pour les épreuves internationales.

Afin d’éviter foire d’empoigne et coups tordus, la FIFA élabore tous les 4 ans un document de référence, bien connu des spécialistes, le célèbre « Calendrier International des Matches ». La règle, jusqu’ici immuable et acceptée de bonne grâce par les clubs et les fédérations nationales, est que les clubs ne sont pas tenus de libérer leurs joueurs sélectionnés pour des compétitions internationales ne figurant pas au fameux calendrier. Or, il se trouve que l’épreuve de football des Jeux olympiques n’y figure pas.

Composées de joueurs de moins de 23 ans, auxquels 3 joueurs plus âgés peuvent apporter leur concours, les sélections de 18 joueurs engagées aux Jeux mobilisent rarement les cadors de plus de 23 ans, souvent très absorbés à cette époque par les tournées promotionnelles mondiales organisées par leurs employeurs pour vendre maillots et colifichets à des peuplades reculées… Comme la sauce pékinoise risque d’être un peu fade, le CIO a demandé en urgence un coup de main à Blatter pour la relever. Le 23 juillet, le président de la Commission du Statut du Joueur de la FIFA a donc amendé ses propres règles en obligeant les clubs à libérer leurs joueurs de 23 ans et moins, sélectionnés pour leurs équipes nationales olympiques. Avec son culot habituel, Blatter affirme que le Calendrier International des Matches ne s’applique pas aux Jeux olympiques et « qu’il serait injustifiable d’empêcher un joueur de moins de 23 ans de participer à une épreuve d’une telle importance dès lors que son équipe serait qualifiée ».

Le Barça, qui compte sur son attaquant de poche Messi pour la suite des tours préliminaires de la Champion’s League, Schalke 04 qui devrait donc libérer son brésilien Rafinha en vertu du même principe et le Werder de Brème confronté au même problème avec Diego, ne l’entendent pas de cette oreille. Ils ont donc fait appel de l’oukase de Blatter devant le TAS. Au Milan AC, on a pris les devants et adressé un très seyant bras d’honneur à Blatter en précisant que Kaka ne serait pas de la partie mais que pour la peine, on laissait partir Ronaldhino. Le président du Real, plus diplomate, a demandé à la Fédération brésilienne de bien vouloir dispenser Robinho de l’épreuve pour raison médicale. Un brin surpris, l’intéressé à cru bon de préciser que « Malheureusement je ne peux aller aux jeux avec l’équipe du Brésil ; c’est la décision du Real Madrid et je la respecte… ». Messi lui, a décidé de rejoindre ses partenaires argentins sans attendre la décision en référé – l’épreuve commence le 7 aout – attendue de Lausanne. « J’y vais. Si le TAS dit que je dois revenir, alors je reviendrai… ».

Seules, les compagnies aériennes semblent se féliciter de la pagaille semée par Blatter pour complaire à ses potes du CIO.

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