L’Olympique de Marseille se retrouve mêlé à une affaire sur les jeux de hasard. En cause, ses liens avec le site de paris sportifs sur Internet, BetClic, détenu par le gourou des médias, Stéphane Courbit.
Sur le terrain, le plus grand club du monde ne s’évite pas les migraines. Résultats en dents de scie, titre de champion qui s’éloigne : l’OM ne fait plus saliver ses supporters. En revanche, aucun maux de tête sur le terrain juridique. Depuis le début de la saison, le club n’a eu à déplorer qu’une perquisition le 5 octobre dernier sur l’affaire Ribéry, qui ne le concerne que de loin. Toutefois, une affaire a piqué notre intérêt : la convocation, en novembre dernier, du directeur général de l’OM, Antoine Veyrat, par la police des jeux parisienne.
Depuis quelque temps, les flics de Nanterre s’intéressent de près à toutes ces sociétés de paris en ligne qui fleurissent sur le Net. Et sur lesquelles courent et ont couru différentes enquêtes préliminaires. Qui pour publicité en infraction à la législation sur les jeux de hasard, qui pour tenue illégale d’une maison de jeux. Sur le bureau du vice-procureur de Marseille, traîne un dossier sur BetClic, le site dirigé par Stéphane Courbit, que l’on compte parmi les plus influentes personnalités du monde médiatique. Et dont le siège est à Malte. BetClic est soupçonné de tenue illégale d’une maison de jeux. « Avec assez d’éléments pour audiencer un procès, glisse une souris du palais de justice. Mais avant de s’attaquer à Courbit, un des chouchous de Sarko, on réfléchit à deux fois ». Voire trois, quand le dossier concerne également l’Olympique de Marseille.
En effet, sur le site officiel du club, entre différentes pubs pour les paris en ligne qui tournent, un onglet racole : « Pariez sur l’OM, on vous offre votre premier pari de 20 euros ». Un clic, et bienvenue sur le site de BetClic. D’où la tentation, chez les poulets, de viser le club pour « complicité de tenue illégale d’une maison de jeux de hasard ». Mais le flou juridique sur la législation des paris en ligne et le projet de loi en gestation incitent magistrats et flics à la prudence.
« Urgent d’attendre », entend-on en choeur à la police des jeux et dans les parquets de France et de Navarre, tous aussi impatients de voir le texte enfin accouché. Y compris les équipes de football, qui ne voient pas d’un mauvais oeil l’arrivée d’une nouvelle manne financière sur leurs maillots. Ainsi, Lyon et l’OM, les deux plus gros budgets du championnat de France de Ligue 1, dont les comptes sont structurellement déficitaires, ont d’ores et déjà signé un contrat de sponsoring maillot avec la holding Lov Finance, pilotée par Courbit et propriétaire de BetClic. Respectivement pour 7 et 4,5 millions d’euros par an.
Au-delà de l’aspect saugrenu de voir une équipe de foot soutenue par un parieur sportif, la signature de l’accord a déclenché une violente croisade de presse du président lyonnais Jean-Michel Aulas. Le boss de Guignol criant au complot et la Ligue refusant que le nom de BetClic apparaisse sur le maillot des joueurs gones tant que le texte de loi sur les paris en ligne n’est pas voté. Sur le Vieux Port, le contrat a tourné à la galéjade industrialo-familiale. Stéphane Courbit, bien en cour en Sarkozie, a depuis longtemps noué des rapports privilégiés avec les frères Veyrat. Tant avec le DG de l’OM, Antoine, qui a signé le contrat avec BetClic, qu’avec Jacques, qui songe à investir dans BetClic via… le Groupe Louis-Dreyfus où il a succédé à la présidence, à feu Robert Louis-Dreyfus, propriétaire de l’équipe phocéenne. Or ses héritiers demeurent actionnaires majoritaires à la fois du club et du groupe financier. Bref, l’OM se retrouve au centre d’un micmac qui ne manquera pas d’attiser les polémiques. On parie ?
Lire ou relire sur Bakchich.info :
Je l’avais déjà signalé sur ce site, mais c’était il y a quelques mois :
La future autorisation des paris sportifs en ligne n’implique pas l’autorisation de publicité (sur les maillots de foot ou ailleurs).
La consommation de cigarettes est autorisée, mais la pub sur le tabac : non (sur les maillots de foot ou ailleurs).
La consommation d’alcool est autorisée, mais la pub sur l’alcoll non (sur les maillots de foot ou ailleurs).
La jurisprudence est différente pour :
Le PMU, lieu avec paris en direct au "course par course" avec règlement très strict : par exemple pas d’enseigne, pas de pub, et les paris et parieurs ne doivent pas être vus de la rue.
La Française des Jeux avec pub autorisée.
Tout ça pour répéter qu’Aulas (et l’OM donc) sont loins de gagner leur combat avec la nouvelle loi !
D’autre part, si la pub pour les pronos en ligne devait être autorisée ou tolérée, il existe également un système de répartition déjà utilisé permettant de rémunérer uniformément l’ensemble des clubs et/ou sport (celle du Loto) et non pas certains clubs seulement.