Gêne à l’AS Saint-Étienne. Sans y faire attention, la direction des Verts a signé un contrat de sponsoring avec Winamax. Or le club est lié en exclusivité avec BetClic, un concurrent.
Vingt-neuf ans plus tard, revoilà l’AS Saint-Étienne au sommet du championnat de France de football. Et le bon peuple forézien de rêver d’ânonner toute la saison : « C’est qui les plus forts ? Évidemment c’est les Verts ! » Cerise sur le tas de charbon, l’ennemi lyonnais est au plus mal.
Depuis soixante ans et l’avènement du football dans le Rhône, le derby sert d’exutoire à des siècles d’antagonismes. Entre Lyon la bourgeoise et « Sainté » la populaire, entre la commerçante capitale des Gaules et la minière cité forézienne. Deux fois par an, les supporteurs rivalisent de bon goût. La banderole la plus ravissante des dernières années, préparée par les Bad Gones lyonnais, se voulait un condensé d’histoire à l’adresse de leurs petits camarades verts : « Pendant que vos grands-pères crevaient dans les mines, les nôtres inventaient le cinéma. »
À défaut de l’être sur le terrain, le grand spectacle est assuré en coulisse, ou du moins dans les cabinets d’avocats. L’AS Saint-Étienne a reçu, à la mi-septembre, une mise en demeure de l’opérateur de jeux en ligne BetClic, sponsor (entre autres) des rivaux lyonnais.
Arguant d’un contrat d’exclusivité signé en 2009 avec Saint-Étienne, la société de paris sportifs en ligne a fort peu apprécié de voir s’afficher le spécialiste du poker Winamax sur les maillots verts depuis le début de la saison. Et réclame quelques comptes. « On verra si l’on pousse plus loin l’action judiciaire, glisse-t-on du côté de BetClic. Pour l’instant, on veut discuter. Mais être pris pour des billes, non merci. » Surtout pour un contrat à quelques millions d’euros annuels. Contactée par Bakchich, la direction assure « ne pas encore être au courant » mais concède que « c’est inquiétant ». Dans les couloirs du stade Geoffroy-Guichard, de petites mains ont encore en mémoire la signature du contrat d’exclusivité avec BetClic. Un souvenir plus frais que la dernière victoire stéphanoise contre l’Olympique Lyonnais…