Le bureau de l’Assemblée nationale a autorisé mercredi la levée de l’immunité parlementaire de la députée PS Sylvie Andrieux, dans le cadre d’une enquête sur des détournements présumés de fonds publics en Paca.
La députée PS des Bouches-du-Rhône Sylvie Andrieux, dont l’immunité parlementaire a été levée mercredi, pourrait être la première élue entendue dans l’affaire de détournements présumés de plus de 700.000 euros par des associations subventionnées par le conseil régional de Provence Alpes Côte d’Azur (Paca). Vingt-deux personnes ont déjà été mises en examen dans cette enquête.
Article paru le 11 février 2009
Dans la famille Balalas, la politique tient lien de sacerdoce. Le père, Théo, ancien de l’OAS, fondateur et candidat du Front National lors des législatives de 1974 à Marseille a montré la voix. Et trône désormais, majestueux, à la tête de la commission des adhésions de la fédération du Parti socialiste des Bouches-du-Rhône, en compagnie d’Alexandre Guérini, le frère de Jean-Noël, patron du conseil général et vrai boss de la rose locale.
Le fiston, Roland, a eu un parcours moins sinueux. Engagé comme fonctionnaire territorial à la région depuis 1992, il est depuis secrétaire général du groupe socialiste à l’Hôtel de la région Provence-Alpes-Côtes-d’Azur. Une place de choix. Et à l’instar de papa qui a connu le mitard pour ses activités pro Algérie Française, Roland goûte aussi à la cécité de dame justice. Mis en examen, assortie d’un contrôle judiciaire pour escroquerie, détournement et recel de détournement de fonds public. Un assaisonnement balancé sur le pauvre Roland, le 4 juin 2008, par Franck Landou. Ce juge enquête sur le détournement vers des associations fictives de subventions du conseil régional, tenu par les socialistes. Un butin d’environ un million sept cent mille euros, selon certains éléments d’enquête que Bakchich a pu parcourir.
« Balalas était l’interface politique entre les associations fictives et la région, ce qu’il ne conteste d’ailleurs pas », décrit un poulet marseillais. Mais, plus pernicieux, les flics le soupçonnent d’avoir « aidé au montage des dossiers de subvention, tout en sachant que ces opérations assoc’ étaient bidons ». Aussi bavard que malin, Balalas, lors de sa garde-à-vue du 3 juin 2008, n’a pas hésité à charger un brin les élus. « Quasiment la totalité » du système de détournements de fonds publics au sein du conseil régional serait connue selon ses dires. Et destinée à ménager les susceptibilités de personnes influentes sur le terrain, notamment lors des élections. Un certain M. Same, à l’origine des associations soupçonnées d’escroquerie, concentre toute l’attention des poulets.
« [il] était affilié à la droite et il a fait campagne contre Madame ANDRIEUX dans le camp de Michel BOURGAT, décrit Balalas. Comme c’est quelqu’un qui avait fait le bordel (…) en 2001 contre elle, j’en ai parlé à Sylvie ANDRIEUX qui préférait l’avoir avec plutôt que contre. La contrepartie de ce retournement était de lui verser les subventions qu’il demandait par le biais des associations citées plus haut et à l’origine desquelles il est. »
Et histoire de préciser sa pensée. « C’est-à-dire que c’est le pouvoir politique qui a en fait décidé d’octroyer des fonds dès le commencement, puis de poursuivre par la suite dans le même sens, il était question de faire plaisir à M. SAME. »
Bref, du clientélisme en bonne et due forme… et un brin sulfureux. Au sein des associations grassement subventionnées par le Conseil régional, affleurent ainsi des noms « très défavorablement connu de notre documentation criminelle », précisent très doctement les flics.
Mis en cause par son assistant parlementaire, Sylvie Andrieux, vice-présidente du conseil régional, se défend avec véhémence. « J’espère que les tricheurs seront sanctionnés, l’enquête n’en est qu’à ses débuts. Quant au dossier en lui-même, nos services n’y ont pas encore accès. Mais il faut bien comprendre deux choses. Les élus n’ont que peu de marge de manœuvre sur les dossiers de subventions et la sécurité 0 n’existe pas. »
Levé par Tracfin, la cellule anti-blanchiment, le 15 juin 2007, ce gros lapin de garrigue a donné lieu à l’ouverture d’une information judiciaire le 14 janvier 2008, dans laquelle la région, le 5 mars, s’est portée partie civile.
Ce ne sera peut-être pas la seule. « Il serait intéressant de savoir combien ces associations ont touché de la part du Conseil Général de M. Guérini, dont le père de Roland Balalas est proche. D’autant que les associations déposent souvent des dossiers devant toutes les institutions », ricane un vieux routier des arcanes politiques marseillaises.
Dans un grand élan bucolique cependant, tous les élus, lors de la séance plénière du 5 février 2009, ont soutenu le président socialiste Michel Vauzelle, dans sa volonté de faire la lumière sur ce dossier. Un signe, il pleuvait ce 5 février à Marseille.
A lire ou relire sur Bakchich.info
Du choix cornélien entre mandats riche et pauvre …..
La députée PS des Bouches-du-Rhône Sylvie Andrieux, dont l’immunité parlementaire a été levée mercredi, pourrait être la première élue entendue dans l’affaire de détournements présumés de plus de 700.000 euros par des associations subventionnées par le conseil régional de Provence Alpes Côte d’Azur (Paca). Vingt-deux personnes ont déjà été mises en examen dans cette enquête. Article paru le 11 février 2009 Subventions / mercredi 7 avril par Xavier Monnier http://www.bakchich.info/Paca-la-gauche-caviarde,10471.html
Soyons prudents….. !
Peut-on s’en prendre à Sylvie Andrieux, parce qu’elle a « détourné » le montant de 360 € mensuels de l’écrêtage de ses indemnités cumulées à 8 546 €, au profit d’associations qu’elle subventionnerait, au titre de …… (ce qui la regarde, puisque la loi de l’écrêtage ne fait pas obligation – du moins pas encore – d’indiquer à la populace, le nom et les raisons de cette attribution particulière).
Tout au plus peut-on l’incriminer de son silence relatif à la question du cumul des mandats et des indemnités, depuis le 19/10/2009, alors que concernant ces fonds publics, elle a obligation de répondre……
Est-ce que cela justifie une levée d’immunité parlementaire !
Que nous dit sa fiche :
La suite plus étoffée et argumentée sur : http://www.marcfievet.com/article-du-choix-cornelien-entre-mandats-riche-et-pauvre—48249253.html
Voir http://www.marcfievet.com/article-le-fichier-de-la-denonciation-publique-et-nominative-des-cumuls-47521159.html (elle y cumulait son mandat de député et celui de vice présidente régionale de PACA, pas de quoi ébranler la levée d’immunité…..)
Kelly-Eric Guillon