L’Ouzbékistan recrute stars et politiques en France pour redorer son blason. Tous frais payés.
Lola Karimova-Tillyaeva joue auprès de son père, le président dictateur ouzbek, Islam Karimov, le rôle de rabatteuse de stars.
La plantureuse jeune femme gravite dans la jet-set française. Après sa sœur Gulnara, la Lolita de l’ex- République soviétique organise sans compter, depuis le début de l’année, galas et vernissages d’art au profit, dit-elle, de causes humanitaires. Ce qui ne manque pas. Dans un pays sans libertés aucune et qui torture à tout-va, une touche d’humanité serait bienvenue !
Cette poupée Barbie, ambassadrice permanente de son pays auprès de l’Unesco, sait s’entourer. Notre Lola fréquente Massimo Gargia (Tropézien intéressé par l’argent des vieilles dames), Emmanuelle Béart (pas mal sauf quand elle cause sur des notes de Stravinsky), Bernadette Chirac (épouse de renvoyé), et assidûment Alain Delon (un acteur du XXe siècle).
Courtoise, Lola Karimova a l’habitude de payer grassement ses convives en échange de leur présence, éventuellement agrémentée d’un petit discours.
Dernier exemple en date, Monica Bellucci. L’actrice italienne a honoré Lola de sa présence à sa soirée au Musée d’Art moderne de Paris, le 8 avril dernier, contre…190 000 euros. Une coquette somme pour consacrer quatre heures au gala de Lola, plus un petit discours. Sans aucun contact, précisait le contrat signé au printemps dernier, avec la presse.
Cette intervention tarifée a créé un certain émoi chez quelques diplomates français. L’un d’eux s’est confié à Bakchich : « Les extravagances de Lola Karimova vont finir par ternir notre image, au moment même où la France a besoin des ressources ouzbeks. » À moins que la fondation Ouzbékistan 2020, créée par Miss Karimova et objet de la fameuse soirée, milite en faveur des intérêts français ? « Ce n’est même pas le cas », poursuit notre diplomate.
Lola Karimova promène ses amis jusqu’en Ouzbékistan et leur présente Papa Karimov, ce qui est un grand bonheur pour qui aime la liberté. Il y a quinze ans, l’écrivain Françoise Sagan avait déjà mobilisé François Mitterrand, via Marc Francelet, la coqueluche des médias, afin qu’il reçoive Islam Karimov à l’Élysée.
En août 2009, la star belge du karaté-ciné, Jean-Claude Van Damme, et une autre lutteuse, Bernie Chirac, ont, eux aussi, reçu des invitations. Alain Delon, l’homme au borsalino, aurait même honoré Karimov de sa présence. Les 60 000 euros promis l’ont-ils convaincu ? Une source proche de l’artiste l’affirme, Alain Delon dément. Récemment, Lola Karimova a tenté d’attirer Isabelle Adjani, qui, contrairement à Monica, a refusé un juteux contrat…
Le projet consistait à créer « une société de production de cinéma commune entre la vedette de "L’Été meurtrier" et Lola Karimova-Tillyaeva. » Le nom provisoire de la boîte : Isalola Productions. En plus de « sa notoriété mondiale », Isabelle se devait « d’engager Lola Karimova-Tillayeva dans ses quatre prochains films, afin que Lola [puisse] jouer dans des superproductions d’Isalola. » En retour, Lola aurait vidé sa cagnotte pour financer les films.
Ainsi, les projets d’Isia Films, la boîte de prod’ d’Adjani seraient devenus ceux d’Isalola. Par exemple Shéhérazade et une adaptation du roman Nouv’Elles, de Jacques Attali…
« Isabelle reçoit souvent ce genre de propositions ahurissantes », nous a confié une fidèle amie de l’actrice. Parfois, « elle est invitée à des dîners où, si elle accepte de s’asseoir à côté d’un grand personnage, elle peut empocher des milliers d’euros. Elle leur répond, ironique : “vous n’avez pas les moyens” ! » ajoute, espiègle, son attachée de presse, Louisa Morin.
À défaut d’Adjani, Lola séduit des entrepreneurs. Guillaume Sarkozy, le frère du Président, était très à l’aise, le 8 avril, aux côtés de Monica, à la fameuse soirée organisée par l’héritière ouzbek au musée d’Art moderne de Paris. L’ancien vice-président du Medef n’est pas le seul à être intéressé par cette Lola qui donne le « la ».
De plus en plus d’entreprises françaises lorgnent sur les pièces jaunes ouzbeks. Comme Alstom pour son TGV, Areva son nucléaire, Total, Bouygues, déjà en pointe dans une démocratie proche, le Turkménistan, et JCDecaux, partenaire de longue date de l’Ouzbékistan.
Comme un bonheur n’arrive jamais seul, le 27 octobre, le Conseil de l’Union européenne a levé l’embargo sur les armes destinées à Ouzbékistan.
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