Curieux des soirées de Lola Karimova, qui drague la jet-set française pour son dictateur ouzbek de père, Bakchich s’est infiltré à sa dernière sauterie, organisée jeudi 26 novembre, et y a croisé Bruguière, Loana et d’autres.
Il est un peu plus de 19h30 jeudi 26 novembre, quand le discret portail couleur mûr de l’ambassade ouzbek à Paris, sis rue 22 d’Aguesseau dans le 8e arrondissement s’ouvre sur les convives. A l’invitation du portier, la centaine d’invités pénètre goulûment dans l’enceinte diplomatique. Et commence à déguster ce cocktail dînatoire organisé par Lola Karimova-Tillyaeva, fille cadette du très tyrannique président ouzbek, et Massimo Gargia, un jet-setteur ami des vieilles dames et célèbre fermier de télé….
Bimbo de l’est et vieux bellâtre italien, le trop probable duo se fait attendre avant de se présenter. 45 minutes au bas mot, durant lesquelles femmes de Dior, Chanel ou Prada vêtues et hommes encravatés s’impatientent poliment. Et espionnent l’entrée. Le petit jeu de têtes qui se tournent et se détournent s’achève tout juste avant le torticolis.
Quand enfin, la maîtresse de maison paraît. Et se consacre, avec son protecteur Massimo Gargia, à une séance photos très jet set, dans la salle principale.
Las, les invités ne sont pas à la hauteur des flashs. Pas de Monica ! Ni de Bellucci au balcon. Les 190 000 euros qu’elle a touché de Lola Karimova pour assister à sa soirée en avril dernier lui ont sans doute suffi…
En lieu et place, du mauvais crépit, des has been, de la télé réalité. Et bien des célébrités déchues. La titubante Loana, ex-sex bomb, a bien boosté l’audience du premier Loft Story… 9 ans plus tôt ! Accrochée au bras de Gargia, Mia Frye n’est plus que le poulpe raillé par Benoît Poelvoorde. Autres fantômes à hanter les lieux, autrefois star du théâtre, Grâce de Capitani, et Nicoletta, jadis star de la chanson française. Un inventaire du temps passé. Et dans cet univers d’ex, gravitent même les frères Bogadanov.
Scientifiques vus à la télé, accusés de plagiat par l’astrophysicien Trinh Xuan Thuan, les frangins hydrocéphales s’adonnent à leur jeu favori. Discuter et picorer. Là des spécialités ouzbeks. Nom imprononçable, goût inimitable. Plus connus en nos contrés, samossas et canapés aux crevettes, n’échappent pas à leurs fourchettes. Flûte ! Le champagne coule aussi à flot. Pas trop non plus de peur de noyer l’Amiral, petit surnom de l’ancien juge antiterroriste, Jean-Louis Bruguière qui passe par là. Mal passé en politique et en Sarkozie (défaite aux législatives de 2007). Le magistrat a du mal à se remettre. L’air de l’ambassade ouzbek lui a peut-être été conseillé… Au moins se soigne-t-il l’âme et peut-être les mannes.
Un enseignant chercheur vient pérorer sur les cours qu’il donne aux jeunes ouzbeks venus se former en France. « L’avantage avec les Ouzbeks, c’est que contrairement aux Africains, ils finissent par rentrer chez eux ». Ah l’ouverture d’esprit, et le plaisir du corps…
Passe Marius. Repéré dans « la Ferme Célébrités », par Massimo Gargia, qui présidait la télé-réalité bovine de TF1, l’assistant du vieil étalon italien lui rappelle sans doute sa jeunesse. Un corps d’éphèbe au bras de rombières…
Sur fond de Michaël Jackson, les discussions montent. Une femme raconte le voyage de l’amie de son ami partie il y a quelques mois visiter le beau pays ouzbek (La route de la soie, les 5000 monuments de prestige…). [1] Dont l’ambassadeur à Paris a du vague à l’âme, dépassé par l’organisation de ce cocktail dînatoire. Et le diplomate, ému par la foule de se confier, le sourire pincé : « J’ai mis le feu à l’ambassade ». L’organisation, c’est Gargia. Le lider Massimo de la soirée a tout inspecté, de la dernière petite cuillère jusqu’au menu. Des pastèques découpées en rondelles, qui suivaient un plat typique ouzbek. Le Plov. Un cri de ralliement pour le voyage en Ouzbékistan prévu du 4 au 8 décembre, dont personne n’ose ici signifier l’existence ?
A lire dans Bakchich Hebdo n°11, en kiosques à partir de mercredi 2 décembre :
La lettre que Lola Karimova a adressée à Bakchich :
A lire sur Bakchich.info :
[1] Sans doute la dame a-t-elle oublié de visiter les prisons ouzbek et de mentionner l’usage de la torture, les arrestations arbitraires, les 800 morts d’Andijan en 2005, le classement de Reporter Sans Frontières : concernant la liberté d’expression, l’Ouzbékistan tient la 160e place sur 175, derrière la Tunisie.