17 ans de sevrage soufflés dans le mistral d’une fin de semaine que Marseille a entièrement dédiée à son OM. Et la plus belle ville du monde de se retrouver ivre de soleil et de titre. Un long week-end de retrouvailles.
Il s’est doucement levé samedi matin. A reconnu le terrain qu’il connaît si bien. S’est engouffré dans les rues, tourbillonnant doucement, habile à toujours frapper le passant. Avant de tout balayer. Chassés, les nuages qui avaient engoncé la ville toute la semaine. Déchaînée, la Méditerranée si plate. Envolées, les ordures qui pourrissent l’ambiance judiciaire et politique. Engloutis, les mauvais souvenirs de défaite….
17 ans de sevrage soufflés dans le mistral d’une fin de semaine que Marseille a entièrement dédiée à son OM. Et la plus belle ville du monde de se retrouver ivre de soleil et de titre. Un long week-end de retrouvailles. De l’avant-match contre Grenoble, clôture du championnat de Ligue 1 que le club était déjà assuré d’avoir remporté, au défilé des joueurs vers la Mairie, le lendemain. Final d’une saison enfin marquée de succès. Une coupe de la Ligue, et un statut : champion !
Lentement, samedi après midi, le Vieux Port s’est coloré. Un monde en bleu et blanc. Par petites touches, les terrasses des quais, côté Mairie et côté Criée se sont peinturlurés. Dans les allées, les plaques d’immatriculation laissent deviner qu’ont afflué de toute la France les amoureux du club pour fêter le sacre… Peut-être la peur d’avoir à attendre encore 17 ans avant de fêter un autre titre de champion. Ou simplement l’envie de participer à une célébration unique, frappé du slogan bassiné mais tellement doux les soirs de triomphe. "Fier d’être marseillais".
Et sentir la ville battre au rythme de son club. Et à mesure qu’au soleil, les mauresques sont sifflées, les chants à la gloire de l’OM montent de choeurs improvisés dans les cafés. Des centaines, un millier de badauds souriants, drapés dans les couleurs du club… voire dans le T-shirt édité par Adidas - à peine démagogique : "La victoire de tout un peuple". Ou le maillot de l’année prochaine, déjà disponible dans les boutiques officielles. Et le mistral. Encore. Ce vent de fada qui vous fait oublier que tape le soleil.
A 19 heures, le stade semble déjà avoir envahi le port. Les "Aux Armes" s’improvisent d’’un bistrot l’autre. Le titre Jump, de Van Halen, sur lequel les joueurs de Marseille font leur entrée sur la pelouse du stade Vélodrome depuis plus de vingt ans revient en boucle. Tant pis pour le match, la victoire… Anecdotique. Le spectacle est ailleurs. Dans les tribunes qui se déchaînent et dévoilent un tifo qui couvre l’ensemble du stade. Sur le banc de touche que Margarita, propriétaire du club et veuve de Robert Louis-Dreyfus rejoint avec ses enfants, à la 70e minutes du match. Joueurs, supporters, patrons de bars. Tous n’attendent que le coup de sifflet final. Que s’achève la saison, retentisse "We are the Champions" et s’enchaînent les tournées.
Début des festivités dès 23 heures (et la fin de la retransmission télévisée). Les premiers fumigènes illuminent le Port. Devant le siège du quotidien La Marseillaise, cours Estienne d’Orves. Dans les allées bordées de rades de l’Opéra. Aux alentours de la mairie et jusqu’aux tréfonds du Panier. Bar de la Marine, Passe-temps, Son des Guitares, Bunnys… Les bars ne désemplissent plus, si ce n’est pour quelques rassemblements improvisés. Pas l’habituel ballet des fumeurs qui cherchent à se rassasier. Inutile quand la loi anti-tabac s’est fracassée aux portes de la ville. Des mini choeurs s’embrasent, s’échauffent avant la grande célébration des joueurs sur le port… prévue dans une petite dizaine d’heures. "Nous sommes champions de France car nous sommes les plus forts, nous sommes champions de France, nous les enfants du Vieux Port".
60, 100 000 personnes garnissent encore le Port et ses quai. De l’embarcadère du Ferry Boat à l’Hôtel de ville. Sur les bords de la Méditerranée les marées ne peuvent être qu’humaines. Un hélico dans le ciel. Des fumigènes encore. Et le port qui résonne des chants de l’OM. Lancées depuis le balcon de l’Hôtel de ville, les harangues des joueurs ont un écho jusqu’à la naissance de la Canebière.
Nul ne semble rater le spectacle, ni vouloir s’en décrocher. De sa vigie, la Bonne mère ne s’est pas déplacée. Mais elle a frémi. Le mistral, toujours, lui a balayé la vue et porté jusqu’en haut de la colline la joie de la foule, qui envahit la ville et rebondit sur tous les murs.
Marseille gardera le sourire encore longtemps. Champion, pour toute l’année.
Comment ça 17 ans,niet c’est 18 ans,il est vrai que nous sommes à Marseille,l’habitude de la triche,d’acheter des joueurs avant les matchs,d’essayer d’en faire autant avec les arbitres Français(impossible il n’y a pas de pourritures chez nous),etc…a eu pour conséquence extraordinaire de faire perdre le titre de 1993 au club…ce qui fait bien 18 ans d’attente,hé,hé !
En même temps la France du football,même les bipèdes qui s’en foutaient comme de l’an 40 à découvert comment un homme politique qui donnait l’image d’une icône socialiste,sauveur d’usine et d’ouvriers en difficulté,l’avenir nous démontra le contraire était en fait un véritable cancer qui gangréna en plus du club,la ville même de Marseille…C’était beau le football des escros à l’époque, " quel bide " !
Apparemment le médicament a mis de nombreuses années avant de se protéger des conséquences,puisse à présent continuer sur les mêmes bases…