La GLNF sait user de tous ses charmes surtout lorsqu’il s’agit de récupérer auprès du « très respectable frère » Sassou, ci-devant président du Congo-Brazzaville, quelques francs CFA.
La fraternité dont se drapent les francs-maçons de la Grande loge nationale française (GLNF) [1], n’est pas un vain mot. Surtout quand il s’agit pour les frangins de rapatrier le butin de par-delà les mers.
En attestent le courrier tout fraternel adressé le 19 octobre 2000 par le grand secrétaire, des décennies durant, de la loge, Yves Trestournel, à « Monsieur le président, très respectable frère Denis Sassou Nguesso », ci-devant président du Congo-Brazzaville et néanmoins « grand maître du district du Congo ».
Une missive confraternelle et douloureuse. « Vous avez été informé du décès accidentel de notre regretté frère Thierry Imbot, avec lequel vous aviez établi des relations de collaboration. Nous attirons votre bienveillante attention afin que le paiement de la somme de soixante millions de francs CFA (ndr : 91 468 euros) soit versé à sa famille via la CAIC-Brazzaville. Thierry Imbot avait laissé des instructions à cette banque avant de mourir. Nous comptons sur votre célérité ».
Et le frangin ne ment pas. Le 29 septembre 2000, Imbot a expressément confirmé au patron de la banque que « le directeur du protocole du cabinet du ministre à la présidence de la République (…) viendra à votre bureau déposer 75 millions de CFA ».
De bels et bons courriers plein de compassion. Mais qui ont provoqué stupeurs et tremblements dans le petit milieu du renseignement français et maçon, dès lors qu’ils sont ressortis des archives pour se retrouver sur la place de Paris.
En premier lieu, si les missives semblent de bon aloi, la balance de paiement entre les deux courriers inquiète. De 75 millions de FCFA dans la lettre d’Imbot, la somme due par le président congolais passe à 60 millions. Etrange.
Ensuite, la personnalité et le parcours de Thierry Imbot, comme les dates des échanges, intrigue quelque peu. Et fait ressurgir, une fois de plus, l’obscur dossier des frégates de Taïwan.
Fils d’un ancien patron de la DGSE et lui-même passé par les services, Thierry Imbot était en poste à Taïwan, au moment de la vente de ces fameuses frégates. Et décède en tombant de la fenêtre de son appartement parisien, le 10 octobre 2000 (entre les deux lettres « congolaises »), tandis que l’instruction sur les commissions versées lors de ce fameux contrat bat son plein.
Dans le Monde du 14 mai 2004, son père maltraitera la thèse officielle de l’accident. « Quand on tombe d’une fenêtre, on tombe à la verticale. Le corps de mon fils était situé bien plus loin. »
De vieilles histoires qui ne risqueraient pas de troubler les tranquilles eaux du renseignement français. Si ce n’était qu’en 2000, Imbot avait encore bien des liens avec les renseignements français. Et qu’un maître maçon demande à un président africain, de régler les facture d’un homme lié aux services, n’a rien de vraiment innocent. « En résumé cette lettre lie services secrets français, gros sous, chef d’Etat étrangers et réseaux franc-maçon ». Un cocktail qui n’aime pas être agité trop fort.
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[1] mêlée au cours des années 90 à nombres d’affaires politico-financières
Si les francs maçons ne sont pas une secte peux tu m expliquer plusieurs points ?
Pourquoi moi, citoyen lambda, je n est pas le droit d’assiter au reunion maçonique ? (et ne me parle pas des reunions ouvertes au public, j imagine qu il doit bien y avoir entre reunion secrete et publique)
Pourquoi tant de "discretion" autour de ses membres, ses rites initiatiques et lieu de reunion ?
et enfin le mot "prophete" utilisé au sujet d’Hiram n’est-il pas un terme religieux ?