Suite des aventures de Brice et Christian, deux militants anti-corruption congolais poursuivis par la justice de Sassou
Avec leur manies de chercher des poux dans la tête de Denis Sassou Nguesso, le très respectable président du Congo-Brazzaville et de l’Union africaine, Brice Mackosso et Christian Mounzeo ont gagné un nouveau tour en prison en début de semaine. Les deux loustics l’ont un peu cherché. Après avoir tout fait pour lever le voile sur les disparus du Beach, Christian et Brice se sont mis en tête d’assainir la gestion des revenus pétroliers du Congo. Le tout en étant soutenus par une myriade d’associations, nationales et internationales… et par Paul Wolfowitz, le président de la Banque mondiale. La démarche arrive pile au moment où Sassou cherche à obtenir une ristourne sur la dette du pays, conditionnée par la transparence et la lutte contre la corruption. Bref de la provocation pure et simple.
De retour à Brazzaville lundi dernier, Brice et Christian ont été reçus comme il se doit. La DST locale a fait office de comité d’accueil. Et a coffré Christian pour la nuit. Brice, lui parvient à dribbler la flicaille. Motif invoqué pour les mettre en cabane :« Diffamation contre le chef de l’État ». Ca ne mange pas de pain et ça permet de cuisiner un peu les gêneurs. Beau prince, Sassou déclare simultanément sur RFI que Christian ne mérite pas d’être enfermé pour diffamation.
Le lendemain, sitôt élargi, Christian croise d’autres flics, ceux de la brigade anti-criminalité (Bac), qui l’escortent jusqu’à Pointe-Noire et son si charmant tribunal. Et oui, comme l’avait expliqué Bakchich #7, Christian et Brice sont l’objet d’un mandat d’amené pour une fallacieuse histoire de faux, usage de faux, abus de confiance…
Arrivés devant les juges sous très bonne garde, les deux comparses découvrent une salle chauffée à blanc. L’audience débute dans le brouhaha. Pour tourner à la pantalonnade. Le procureur de la république qui les poursuit depuis des mois, a produit leur mandat d’amené, les fait régulièrement coffré et représente à leur procès le ministère public, n’a en fait aucune autorité. Charles Luemba, de son petit nom, a été suspendu de son poste depuis le mois d’août. Une note très officielle du ministre de la Justice congolais l’a relevé de ses fonctions pour « acte grave »… sans que jamais il ne cesse ses attaques contre Brice et Christian.
La situation ubuesque, et soulignée par les avocats des prévenus, a conduit à leur libération. Leur procès est renvoyé au 28 novembre. On l’attend avec impatience
Pauvre PCT (Parti des corrompus tribalistes) !
Ce parti n’a pas encore tiré les leçons du passé, après avoir été laminé par le scrutin présidentiel et transparent de 1992 à cause de deux décennies de dérives autoritaires, le regime dictatorial de Mr Sassou-Nguesso récidive dans l’art des faux procès.Que les magistrats sachent que lorsque le glas sonnera, ils seront seuls à pouvoir payer les pots cassés, Mr Sassou sera probablement suspendu à la potence, car ce sera la justice populaire qui s’appliquera à lui, un peu comme Nicolas CEAUCESCU. Si j’étais à la place de ces juges et procureurs manipulés par un régime aux aboies, je jouerais au malade pour ne pas être responsable d’une mascarade judiciaire. Christian MOUNZEO et Brice MACKOSSO sont désormais intouchables, et seul Mr Sassou le sait, les magistrats ne le savent pas encore.
Vous êtes prévenus.
Bonjour Bakchich !
Je lis votre journal avec attention depuis quelque temps.Je vous félicite pour votre ton libre et argumenté. Cependant, je constate avec consternation que vous vous fourvoyez dans la caricature, en ce qui concerne le dossier Christian Mounzeo/Brice Makosso.
Vous parlez de procédure "fallacieuse" pour ce qui concerne les poursuites pour faux et usage de faux et abus de confiance à l’encontre des deux hommes. Sur quel élement FACTUEL fondez vous ce jugement ?
Avez vous eu accès au dossier pénal ? Dans l’affirmative, est-il vide, ou existe-t-il des éléments à charge ? Y a-t-il seulement un acharnement du pouvoir contre ces deux individus, ou existe-t-il des faits avérés ? Je résume mon questionnement : avez vous mené une enquête allant au-delà des clichés sur le pouvoir de Brazzaville ?
Cordialement.
Cédric Mabiala (depuis Brazzaville)
oui nous avons eu accès au dossier pénal et oui nous avons enquêté au delà des clichés, sinon nous ne parlerions que de violations de droits de l’homme….pour répondre plus précisément, nous avons écrit d’autres articles sur le cas Monzeo/mackosso notamment celui ci http://www.bakchich.info/article296.html
bien à vous