Des voix israéliennes s’élèvent pour dénoncer la guerre contre le Hamas et Gaza, les atrocités commises, ainsi que les mesquins calculs de politique intérieure des dirigeants israéliens.
Il est étonnant que les analyses sur le bombardement et l’invasion de Gaza par l’armée israélienne dans la presse occidentale soient passées à côté de l’une des principales raisons de cette guerre : les calculs électoraux du gouvernement de coalition en poste à Tel-Aviv.
Depuis des mois, les sondages montrent que le faucon Benyamin « Bibi » Netanyahu (qui a longtemps appelé à des frappes « écrasantes » contre Gaza) et son parti, le Likoud, seront les gagnants des élections législatives du 10 février prochain. Mais les leaders des deux grands partis actuellement au pouvoir – Ehoud Barak (un ancien général de Tsahal, actuel ministre de la Défense et chef du Parti travailliste) ainsi que Tzipi Livni (ministre des Affaires étrangères et leader des « centristes » de Kadima) – avaient cette échéance bien en tête lorsqu’ils ont donné leur feu vert à l’attaque contre les lanceurs de roquettes du Hamas.
Sur toutes les chaînes de télévision israéliennes comme dans les journaux qui ont traité du bien-fondé ou non de cette guerre, on a pu entendre et lire que Barak et Livni ont voulu changer la donne électorale en lançant les bombes et les tanks dans ce que le quotidien de référence Ha’aretz a appelé dans son édition du 13 janvier « la seule guerre dans l’histoire jamais faite contre un morceau de terre entièrement encerclé par une barrière de béton ».
Le pari de faire cette guerre était un succès politique, dans une certaine mesure. Selon un sondage réalisé pour Ha’aretz et publié le 7 janvier sous le titre « Les chances de Barak à la hausse avec chaque missile qui pilonne Gaza », les travaillistes gagnent 16 sièges (sur 120 à la Knesset, le parlement israélien). Une nette amélioration comparée aux 11 sièges que ce même sondage leur attribuait avant le début de l’attaque…
Un sondage effectué la semaine dernière par l’université de Tel-Aviv montrait que la coalition qui regroupe Kadima, les travaillistes et les autres petits partis aurait 60 sièges à la Knesset. Elle serait donc à égalité avec le Likoud et ses alliés des partis religieux qui formeront éventuellement un gouvernement de coalition dirigé par Bibi Netanyahu après le 10 février. Comme l’a écrit Ha’aretz, « c’est Barak qui s’est vu attribuer l’essentiel du mérite pour cette guerre jusqu’ici populaire. »
Mais selon un expert ès sondages, le politologue Dr. Tamir Sheafer de l’université hébraïque de Jérusalem, la montée de Barak et des travaillistes sera de courte durée : « elle dépend de la durée de l’opération à Gaza et du nombre de bavures qu’il y aura. Selon les sondages que nous avons effectués, on peut dire que, globalement, les électeurs de droite auront de grandes difficultés à déposer un bulletin de vote pour les travaillistes dans les urnes. » Et l’historien israélien Tom Segev d’ajouter que « Barak est monté (dans les sondages) parce qu’il fait ce que Netanyahu lui a dit de faire. C’est Barak le général qui reçoit les nouveaux soutiens dans les sondages, pas Barak le leader travailliste… Ce n’est pas la même personne. »
Dans le dernier sondage disponible, réalisé pour la deuxième chaîne de la télévision israélienne et rendu public le 13 janvier, Barak et les travaillistes sont en fait en recul, avec seulement 13 sièges contre les 15 qu’un sondage effectué la semaine précédente pour cette chaîne leur attribuait. Netanyahu et le Likoud restent, eux, toujours en tête avec 33 sièges.
Les stratèges du Kadima restent assez pessimistes sur les chances de leur parti de distancer le Likoud. C’est la raison pour laquelle le « speaker » de la Knesset, Dalia Itzik de Kadima, a proposé de reporter les élections à cause de la guerre si celle-ci n’est pas terminée la semaine prochaine. Cela supposerait qu’une majorité écrasante de 80 parlementaires valide cette hypothèse. Or, 59 membres de la Knesset (venus du Likoud, des travaillistes, des partis religieux et du parti de gauche Meretz) se sont déjà prononcés le 13 janvier contre tout retardement du scrutin. Une hypothèse donc peu probable…
Dans le même temps, le coût énorme en vies et en souffrances humaines causées par les attaques contre Gaza soulève de plus en plus d’oppositions en Israël. Dans une chronique cinglante, Gideon Levy, une « colombe » notoire et membre du comité éditorial d’Ha’aretz, écrivait le 13 janvier un article intitulé « Ce qu’on voit depuis La Haye ».
On pouvait y lire que les architectes de la guerre pourraient bien être poursuivis devant un tribunal pénal international pour crimes de guerre. « Barak portera le fardeau des mauvaises fautes de l’armée, placée sous sa tutelle. Comme le bombardement des centres urbains, les centaines de femmes et d’enfants morts et blessés, le ciblage des équipes médicales, le lancement d’obus au phosphore contre les quartiers civils, les tirs d’artillerie contre une école gérée par l’ONU qui servait d’abri à des habitants d’un quartier qui ont été saignés pendant des jours pendant que Tsahal bloquait leur évacuation à coups de tirs d’obus. Même notre siège de Gaza pendant un an et demi, dont les répercussions effrayantes sont maintenant devenues évidentes avec cette guerre, seront mises sur son compte. Coup après coup, tout ça compte dans le monde des crimes de guerre. Et on se rappellera de Tzipi Livi, la ministre des Affaires étrangères et leader du parti centriste, comme celle qui a poussé pour légitimer [cette guerre] et celle qui est restée silencieuse pendant tous ces événements. La femme qui a promis « une manière différente de faire la politique » était complice de ces crimes. On ne doit pas l’oublier… Et j’écris ces mots sans joie mais avec chagrin et une honte profonde. » Bien vu.
A lire et relire sur Bakchich.info :
Apres le drame qu’a vécu la population palestinienne , l’heure est à la récupération
Tous le monde sait , ou presque que ce drame n’est qu’une épreuve de force en vue des elections israeliennes ou l’intérêt prime sur tous
Tous ce monde politique taciturne hier est devenu aujourd’hui l’ambrion qui a arrêté le massacre
Même les éditeurs de jeux vidéo , ont saisies cette opportunité pour mettre sur le marché un jeux vidéo appele "le raid de ghaza" , comme si la misère du monde n’était qu’un jeux pour distraire et se distraire
Apres les images télévisées , voila un outil tres prisé par les enfants et qui permet de leur apprendre que tuer et s’entretuer , n’est en fait qu’un simple jeux
Et ce qui s’est passé et ce qui se passe entre deux peuples meurtries, ont peut le perpetrer grâce aux jeux
Israel est sortie de Ghaza , laissant derriere elle , une catastrophe humanitaire sans précédent , pire que "sabra et chatila"
Mais les enfants commencent a arborer le sourire et ça c’est un bon signe
Comme disait BONAPARTE , le sourire d’une victime est une victoire sur son agresseur
Merci pour cette analyse. L’un des paramètres à prendre en compte pour expliquer cette guerre est la perspectives des prochaines élections en Israel. Intéressant comme approche mais assez "lache" comme analyse.
Alors comme ca ? En israel on est "obligé" de faire une guerre pour s’octroyer les faveurs de la majorité (ce n’est d’ailleurs pas la première fois). cela est regrettable. En effet au delà des jeux politiques entre les chefs d’état et le silence des uns et les calculs des autres … cela traduit un manque énorme de maturité des franges populaires d’israel pour accepter la paix. C’est normal si quelqu’un comme Shimon Perez (prix nobel de la paix )lui meme ne voit plus d’autres solution que la guerre.
Finalement, c’est simple d’expliquer que Gaza est la proie des calculs politiques mais excusez du peu, la disproportion de la "réponse" israelienne me laisse soupconner une bonne dose de vengence et la vengence est la fille de la haine. Malheureusement ce n’est pas un cessez le feu qui réglera le problème , tant de vies humaines gachées, de mutilation, de malformations, seront toujours là pour rappeler à Israel que le plus mauvais cadeau qu’elle ait recu de l’occident c’est l’arme nucléaire car cela lui procure un sentiment de puissance tel que pour elle "négocier la paix avec l’ennemi" signifie l’éliminer par la guerre. Les média n’aident pas malheureusement, rien qu’a regarder les reportage de Guysen TV , le dicours est affligent par son mépris aux victimes dont on parle comme des "dégats".Alors un peu de sérieux svp.
Merci ! monsieur le directeur de la rédaction, et merci ! à vous monsieur le rédacteur en chef, et enfin merci ! à vous aussi, monsieur le modérateur, d’avoir censuré mes derniers commentaires.
Bravo, et merci !
Mohamed