Le partage des recettes entre la Ligue de Football professionnel et sa vieille mère la Fédé reste un sujet sensible.
La dernière controverse sur la rémunération de Coach Domenech pendant le laborieux parcours de qualification des Bleus pour la Coupe du Monde 2010, a remis en lumière le vieux débat sur le partage des compétences et surtout des recettes, entre la Ligue de Football professionnel (LFP) et sa « vieille maman » la Fédération Française de Football (FFF).
Après la parution des comptes de la LFP pour la saison 2008-2009 le 21 décembre et l’assemblée fédérale de la FFF du 19, une petite piqûre de rappel sur les enjeux d’une confrontation qui risque de tourner au vinaigre l’année prochaine s’impose donc.
Les relations entre la Fédé et la Ligue sont définies par un convention dont la dernière mouture date du 13 décembre 2008.
La Fédé, institution délégataire de la puissance publique chargée d’organiser le football en France, a, à son tour, « sous-traité » à la Ligue, la responsabilité du secteur professionnel en lui accordant une large autonomie administrative, financière et sportive pour gérer ses "fameux" championnats (Ligue 1 + Ligue 2) et l’organisation de la Coupe du même nom.
Avec quelques petits domaines réservés quand même : l’arbitrage, qui fait sacrément débat, l’exercice du pouvoir disciplinaire en appel, et bien sûr la délivrance des licences aux agents de joueurs dont les – rares - agissements frauduleux relèvent également de sa « compétence disciplinaire »…
En outre, afin de garder la maîtrise de l’évolution du « foot-business » et de corriger ses éventuelles dérives, la Fédé dispose d’une épée de Damoclès bien aiguisée : le second alinéa de l’article 5 de la convention FFF-LFP qui dispose que « A l’exception des décisions d’ordre disciplinaire, le Conseil Fédéral peut se saisir, conformément à l’article 13 du règlement intérieur de la FFF, pour éventuellement les réformer, de toutes les décisions prises par l’Assemblée et par les instances élues ou nommées de la LFP, qu’il jugerait contraires à l’intérêt supérieur du football et aux statuts et règlements ».
Reste que d’un point de vue financier, le déséquilibre entre les « amateurs » de la FFF et les « professionnels » de la LFP tend à s’accentuer – droits TV et sponsoring sauvage obligent – et que la Fédé est de plus en plus tributaire des prouesses de l’équipe de France, des diffuseurs de ses « exploits » et de la générosité des sponsors des Bleus, pour boucler ses fins de mois.
Un vrai casse-tête lorsqu’on sait que c’est le secteur professionnel, français – merci le Droit à l’image collectif et la prime d’impatriation ! - et étranger, qui emploient et fournissent les artistes mis en scène dans leurs seyantes tenues tricolores.
FFF et Ligue étaient donc condamnées à s’entendre sur les droits d’exploitation des manifestations et des compétitions qu’elles organisent et en particulier, à fixer conjointement le régime financier des poules finales des plus juteuses d’entre elles : celles de la Coupe du Monde et du Championnat d’Europe (« l’Euro ») disputées par l’équipe de France.
Le découpage du gâteau résultant de ce marchandage a quelque chose d’assez surprenant :
Pour la Coupe de France, c’est logiquement la Fédé qui encaisse les droits de retransmission « à compter des 1/64ème jusqu’à la finale ». Idem pour le sponsoring maillot de la compétition à partir des 1/32ème de finale.
En revanche, pour les coupes européennes disputées par les clubs français, ce sont ces derniers qui font leur petite affaire avec l’UEFA. De tout ça, la Fédé ne voit pas la couleur ; sauf via ses ligues régionales qui vont encaisser des queues de cerises, à savoir la majoration exceptionnelle du prix du ticket d’entrée de 2 matches disputés par toutes les équipes engagées dans le championnat de France de L1 et L2.
En outre, la Ligue s’est engagée à verser à la Fédé pour chacune des saisons 2008-2009 et 2009-2010, une contribution en faveur du football amateur de 21 millions d’euros HT, payée en 4 fois. Un protocole qui a été prolongé de deux ans, selon le communiqué de la Ligue…
Très convaincante, la Ligue a tout de même réussi à persuader sa vieille maman de lui reverser annuellement au cours des 2 même saisons, 4,26 millions d’euros HT également payables en 4 fois sur les recettes de l’Equipe de France.
Après des discussions de marchands de tapis, la Fédé et la Ligue sont parvenues à un accord de partage équitable du flouze généré par les phases finales de la Coupe du Monde et de l’Euro auxquelles participerait l’équipe de France pendant l’accord financier, conclu initialement pour une durée de 2 ans à compter du 1er juillet 2008.
« C’est pas tout ça » ont ajouté les représentants du foot-business ; « l’équipe de France brille au firmament du Beau jeu grâce aux joueurs que l’on met à sa disposition ! De cela il faut nous indemniser… » « Banco » ont répondu ceux de la Fédé qui craignent comme la peste qu’en dépit de l’article 13 de la convention FFF-LFP qui leur en fait obligation, les Clubs n’envoient chez les Bleus que des seconds couteaux.
La FFF verse donc à la LFP quelque 2100 euros par jour de mobilisation (ou « d’immobilisation » prétendent les grincheux en cas de représentations poussives des Bleus…) de chaque joueur employé par un club professionnel français mis à disposition de l’équipe de France, y compris pour les matchs amicaux.
Sur ce point précis, le petit arrangement ne couvre pas les phases finales des compétitions organisées par la FIFA et l’UEFA pour lesquelles les clubs passent également à la caisse selon des dispositions spécifiques.
Ce fragile équilibre pourrait hélas être remis en cause. Si, comme le laisse entendre la rumeur, la LFP devait prochainement produire des comptes pour la saison 2008-2009 faisant apparaître, une perte globale de l’ordre de « 100 patates », elle pourrait être tentée de réduire sa contribution aux bonnes œuvres de la Fédé. Une nouvelle pas forcément de nature à inciter les Bleus à se défoncer l’année prochaine en Afrique du Sud au cœur de l’hiver austral…
C’est Coach Raymond qui va être déçu si les Bleus salariés de clubs étrangers prestigieux et leur chef d’orchestre médiatique doivent se serrer la ceinture à cause de performances des acteurs du championnat de France de L1 qui ne ferait plus recettes…
A lire sur Bakchich.info :
Les médias pourrait un peu "lacher la grappe" à Domenech…"le smicard du foot pro" qui "cautche" un bataillon de millionnaires.On oubli un peu trop que c’est lui qui à formé à l’international les champions du monde(et les autres) lorsqu’ils étaient "éspoirs" , avec des résultats loin d’être négligeables ! On oubli un peu trop que le rendez vous fixé par Domenech pour le 9/7/06 aurait été tenu sans la "magouille coup de boule" du milliardaire ZZ à qui l’on passe tout !Comme je comprend Domenech technicien du foot face aux questions à la "cons" et vicieuses des journalistes ! Rappeler vous Jérôme Bureau (avec ses confrères)qui défonçait Jacquet ,avant la coupe du monde ….profile bas, silence …aprés. Au fait après une faute professionnelle de ce calibre…a t’il été licencié..lui ? Demandez la réponse à m’sieur google !!!!Surprise, surprise… ! Je pense (comme pour tout)qu’il est necessaire de pratiquer pour….connaître et émettre un juste avis ! 2 saisons en gambardela (1/4 et 1/2), puis plus tard, 11 ans comme formateur des ex pupilles minimes cadet, m’y autorisent je pense ! Alors messieurs les "pros du canapé biéres télé " profitez de la pause pub pour aller vous soulager.Le sport ira mieux quand le fric ne fera plus la loi…Hélas je crains que ce ne soit que quand vos charentaises auront des crampons !…c’est pas demain la veille….Hélas !
François Pignon