Et nous alors ?

"Copenhague", depuis quelques jours vos politiciens et vos journalistes n’ont plus que le nom de la capitale du Danemark à la bouche pour vanter les futurs mérites historiques de ce présumé grand succès du sommet du développement durable.

Écologie, protection de l’environnement, diminution des gaz à effet de serre, maîtrise des émissions de gaz carbonique…tout devient clean ! Les grands chefs seront présents afin de démontrer qu’ils veulent préserver notre chère planète et notre qualité de vie.

Tous se réjouissent de la participation au sommet de Copenhague de Barack Obama. Les Etats-Unis, pays le plus pollueur du monde et qui engendre les pires méfaits contre la nature par ses péchés anciens et répétés d’une consommation énergétique folle, feront amende honorable, paraît-il, et promettrons la main sur le cœur de s’engager sur la voie rédemptrice en matière d’énergie renouvelable moins polluante, telle que l’a tracé Obama dans son discours de juillet dernier. Attendons de constater la concrétisation de ces belles promesses.

La Chine enverra au sommet de la protection de l’avenir de la planète son Premier ministre. Cette grande hyper-puissance dont la pollution exponentielle est proportionnelle à sa croissance économique et à sa stagnation politique ne pouvait pas, bien sûr, demeurer étrangère aux préoccupations des scientifiques du développement durable, tant l’air des mégapoles chinoises est devenu irrespirable.

Vous, les gaulois du Kaïser SarkocO et vos 26 alliés de l’Union Européenne il semble que vous partiez à Copenhague la fleur au fusil mais en rangs dispersés. Il ne nous semble pas, vu de Bouaké, que la voix de l’Europe soit bien coordonnée face à tous ces défis qui doivent pourtant être relevés si l’on ne veut pas que la Terre aille à la catastrophe.

Il apparaît cependant que votre secrétaire d’Etat à l’environnement, Chantal Jouanno, dont le nouveau look est gracieux, touche sa bille et semble ferrée à glace dans le domaine des risques encourus par le réchauffement de la planète.

Dans tout cela, on ne perçoit guère ce que veulent les Russes, et encore moins ce que souhaitent les Indiens. Chacun a compris que Lula du Brésil et Pétrobras veulent surtout développer, comme les Américains l’éthanol, le biodiesel et les agrocarburants, au détriment des cultures vivrières et de la forêt amazonienne !

Et nous alors ? L’Afrique sera-t-elle oubliée lors de ce sommet des grands pollueurs, peut-être parce que, heureusement, nous les Africains, nous n’émettons pas encore, Dieu merci suffisamment de gaz à effet de serre.

Pourtant, chers frères gaulois, il faudra bien que les grandes puissances nous aident à construire sur notre continent de nombreuses centrales solaires et à développer des systèmes modernes d’irrigation pour une agriculture qui nourrira nos peuples.

A Copenhague, de grâce, souvenez-vous que des centaines de millions d’Africains n’ont pas accès à l’eau potable. Rappelez-vous que la plupart de nos 53 pays n’ont pas organisé l’assainissement et le traitement des déchets de nos grandes villes !

Bien sûr, lorsque TF1 nous annonce qu’à Marseille les déchets du tri sélectif aboutissent tous dans la même décharge, cela nous fait hurler de rire en Côte d’Ivoire. Peut-être parce que l’an dernier vous aviez tenté de larguer vos déchets toxiques dans la lagune d’Abidjan. Beurk… !

Qu’en pensent Joyandet et Borloo ?