Un mariage discret pour la France et le Sénégal, ce mardi 26 août. Nicolas Sarkozy a reçu à l’Élysée Karim Wade, conseiller spécial du président sénégalais. Suite à cet entretien, le Sénégal sera prochainement l’heureux acquéreur d’un réacteur nucléaire civil. Les bons comptes font les bons amis.
Entre le président français et le conseiller spécial - et néanmoins fiston du président sénégalais - Karim Wade, les sujets de désaccords n’ont jamais manqué. Avec compassion, Bakchich en a dressé la liste. La perte du port de Dakar par Bolloré (cf. « Et Bolloré dit au port Salut » !), l’ami yachtman de Nicolas, les embardées de Papa Wade contre l’Union Méditerranéenne ou la politique migratoire de la France…Et incidemment, les liens « de business » de Karim avec Richard Attias, tout récent mari de Cécilia ex-Sarkozy, auquel Karim a gentiment servi de guide commercial à Dubaï (cf. « Sarko, Wade et Attias, un ménage à trois »).
Mais c’est souvent autour de disputes que naissent les jolis et plus improbables couples. Avec toujours un certain mystère autour de la marieuse. Robert Bourgi, le toujours actif et hâbleur missi dominici françafricain, que Karim Wade comme Nicolas Sarkozy tutoie ? Ou comme le porte la rumeur, un coup de fil de Cécilia à son ex ? Qu’importe après tout, une idylle est née.
À la surprise un peu générale, - et notamment de l’ambassade de France à Dakar, vexée de ne pas avoir été prévenue -, mêlée d’un brin de scepticisme - la presse sénégalaise doute même de la réalité de l’entretien - Karim a débarqué à l’Élysée mardi 26 août. Sur le coup de 11h30, pour un entretien de deux heures avec Nicolas Ier.
Entrée par la grande porte, 607 Peugeot aux vitres fumées mises à disposition, et réception dans le bureau du squatter de l’Élysée deux heures durant, en comité restreint.
Seule la famille proche était conviée, un témoin pour Sarko, l’incontournable secrétaire général de la présidence Claude Guéant, un conseiller pour Karim. Un peu d’intimité ne peut faire de mal pour discutailler de grands projets, marotte commune de Wade père et fils, qui s’en sont donnés à cœur joie lors de la préparation du sommet pour l’organisation de la conférence islamique (où soit dit en passant, Richard Attias a réalisé une petit pige de communication…), et de Sarko. Autre lubie commune, l’attirance pour les pays du Golfe.
Autant de centres d’intérêts communs ne pouvaient qu’accoucher d’une jolie idée. Et l’heureux événement a eu lieu. Tout bonnement un réacteur nucléaire civil au Sénégal, fourni par un consortium d’entreprises tricolores (EDF, Areva Bouygues) et financé par les monarchies du Golfe. À charge de finaliser le grand œuvre avec des visites d’États respectives. Le président sénégalais débarquera à Paris courant septembre, Sarkozy lui rendra la politesse début 2009 et a chargé Karim de lui concocter une « visite originale »…
Un rêve tout éveillé pour Papa Wade, qui avait annoncé, sous les rires diplomatiques, sa volonté de se doter d’un tel bijou atomique au début d’année. Une reconnaissance implicite de ses ambitions politiques pour Karim. Et un pion de plus dans « la diplomatie nucléaire » du mari de Carla. En attendant mieux. L’idée de plus grandes noces nucléaires prospère. « Plutôt qu’une présence militaire, ou d’une diplomatie françafricaine qui a mauvaise presse, Sarko semble vouloir jouer du biais nucléaire pour rendre la France incontournable », pronostique une vieille concierge des palais africains. De là à troquer les vieilles bases militaires contre des réacteurs tout neufs ? « C’est une idée qui n’a rien d’une chimère ».
Et voici venu le temps béni de l’atome pour l’Afrique…
Cet image est destinée à l’opinion sénégalaise. Le président Wade caresse le rêve de léguer le pouvoir à son fils. Et tous ceux qui connaissent un peu le sénégal savent à quel point la production électrique est déficiente. A Dakar la capitale il y des coupures quasi journalières depuis très longtemps.
Mais pourquoi un réacteur civil ?
Pour faire croire à l’opinion que le pouvoir s’occupe de leurs problèmes quotidiens.
Un pays qui n’est pas capable de s’occuper correctement d’un parc de bus, comment le ferait-il avec une centrale nucléaire ?
C’est à coup sûr un accident nucléaire majeur futur… Un ami me disait que de toutes les façons les français ne sont pas assez fous pour faire cela car nous n’avons pas les sous ni pour l’acheter, ni pour l’entretenir.