Après les ex-gauchistes Alain Finkielkraut et André Gluksmann, un autre petit marquis de l’intelligentsia germanopratine vient de déserter le peuple de gauche pour rallier le camp Sarko. Georges-Marc Benamou, l’ancien directeur du magazine mitterrandôlatre Globe, fondé avec BHL dans les années 80, vient en effet de rallier l’équipe des plumes du candidat UMP. Sans grande surprise en réalité. Spécialiste des retournements de veste, ledit Benamou s’était déjà illustré en trahissant Mitterrand auprès duquel il avait pourtant joué le rôle du dernier courtisan. Dès le décès de Tonton, le journaliste s’était en effet empressé d’engranger de copieux droits d’auteurs en publiant ses souvenirs peu glorieux de compagnon de route des derniers moments de la Mitterrandie. Pas très classe certes. Mais très rémunérateur. Comme d’ailleurs son dernier ouvrage en date, un livre d’entretien avec Michel Rocard, ennemi juré du Mitterrandisme.
Cette fois-ci, Benamou, aujourd’hui chroniqueur dans le groupe de presse Hachette, pas vraiment fâché avec Sarko, ne se contente pas de trahir un camp de gauche pour un autre. Mais passe avec armes et bagages chez l’ennemi d’en face. Il faut dire qu’il connaît son Sarkozy de fond en comble. Il en avait en effet exploré la face cachée dès 1994. C’est en effet dans le bureau de celui qui est alors ministre du Budget de Balladur que Benamou avait négocié l’appui du groupe pétrolier public Elf au financement de la version hebdomadaire de Globe ,qui prenait à cette époque l’eau de toute part. Financé notamment par le patron socialo Loïck Le Floch-Prigent et son âme damnée Alfred Sirven, Benamou avait réussi à faire durer Globe quelques mois de plus grâce à l’apport d’argent frais du très balladurien Philippe Jaffré, successeur de Le Floch à la tête d’Elf. Et, sur injonction de Sarko, cheville ouvrière de l’alliance objective Balladur-Mitterrand contre Chirac. Une leçon ès-trahison administrée à l’époque par Sarko et qui, visiblement, inspire aujourd’hui Benamou.