Royal devant Delanoë, Hamon qui fait une percée. C’était la soirée des surprises hier au PS. Il y a 15 jours, Bakchich recueillait les confidences d’Emmanuelli, principal soutien de Benoît Hamon.
Henri Emmanueli a bien gardé l’attitude rigide du militant communiste stalinien : à gauche toute. Il doit avoir le courage, comme Jean-Luc Mélanchon, de quitter le P.S. pour afficher sa vraie couleur politique. Mais peuvent-ils à tous les deux trouver une place entre ce qui reste du PC, c’est à dire presque rien, et le parti anticapitaliste du petit facteur Besancenot ?
Avouons que sa tâche est rude, car qui est prêt à les suivre sur ce chemin escarpé ? Attendons la fin du congrès de Reims, qui va surement créer de bonnes surprises. Après les élections américaines, nous avons heureusement en France celles du PS qui sont un moment de forte distraction pour tous les Français.
Cordialement
Robert CAMBET LYON
Question : Vous venez d’annoncer que vous quittiez le PS pour créer votre propre parti parce que la motion de Ségolène Royal est arrivée en tête. Est-ce un accès de mauvaise humeur ou une analyse de fond sur la mutation de ce parti ?
Réponse : Je n’ai cédé à aucun mouvement d’humeur. Je prends au sérieux le résultat du vote des militants et je prends au sérieux Ségolène Royal. Elle a gagné. Elle a envoyé tous les autres au tapis, qui ne méritaient pas mieux. Je salue son opiniâtreté et son courage. Mes camarades ont l’air de ne pas avoir compris ça. Ils croient qu’ils vont pouvoir la manipuler. Mais c’est un fait. Elle a gagné et c’est autour d’elle que va se faire la synthèse. Le parti est à 80 % sur une ligne de centre gauche. Il faut admettre cette réalité.
Interview de Jean-Luc Mélenchon parue sur LeMonde.fr, le 10 novembre 2008 à 13H56.