C’est parti. Les États généraux de la presse ont été lancés jeudi 2 octobre par Nicolas Sarkozy. Deux mois de réflexion, dont les modalités sont déjà dénoncées par de nombreux syndicats, pour sortir la presse écrite de la crise. En matière de crise justement, Pascal Clément, kiosquier à Paris depuis 31 ans, en connaît un rayon.
Journées à rallonges, salaire en baisse, et pression croissante des Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne (NMPP). Installé, place Gambetta dans 20è arrondissement, un « bon emplacement » selon lui, Pascal n’est pas le plus à plaindre. 3500 euros par mois à se partager avec sa femme qui travaille avec lui. C’est toutefois « beaucoup moins qu’avant ». Et à voir les conditions dans lesquelles il travaille, on se dit que les États généraux de la presse pourraient être l’occasion de s’interroger sur ces commissionnaires indépendants qui assurent le lien entre les journaux et leurs lecteurs. Paris compte 315 kiosquiers en activité. En 2003, 60 de ces boutiques ont fermé, soit 20% du parc… Un métier d’avenir donc.
Pour écouter la gouaille de Pascal, cliquez ci-dessous :
Les kiosquiers ne font que subir les conséquences :
a) de l’analphabétisme croissant (25% des mômes ne savent pas lire à l’entrée en 6ème) b) du cynisme des opérateurs téléphoniques qui poussent au crime avec "la phonétique SMS" c) de l’incroyable inculture, notamment économique, des journalistes. la couverture de la "crise" par la presse française est littéralement affligeante de bétise et de lieux communs… d) de la concentration capitaliste de la presse e) de l’auto-censure que s’infligent les journalistes pour ne pas déplaire et paumer leur job f) de la hausse des prix de la pate à papier : On ravage la forêt amazonienne pour éditer des tracts publicitaires qui vont directement à la poubelle au lieu d’aider les canards sur le prix du papier g)du fait que chez Super M, quand le produit en tête de gondole est merdique, on change de fournisseur. Le kiosquier lui, est condamné à distribuer la même merde malgré la révolte de ses clients…
Et vous attendez réellement quelque chose de ces Etats généraux ? N’auriez-vous finalement même pas vu le véritable résultat de la dernière grand messe organisée par le Super Sarkozy et que les trompettes de la renommée ont baptisé « Grenelle de l’environnement » : le marché de l’automobile se porte mieux en France que chez nos voisins.
Les écologistes peuvent en être fiers ; ils l’ont rêvé et Sarkoszy l’a fait … Le contribuable qui voudrait sauver la planète paye à ses voisins une partie de leur nouvelle voiture parce que cette voiture n’envoie en l’air que 140 g. de CO² au kilomètre (c’est-à-dire 1,4 tonne pour 100 kilomètres !). Et parce que nous sommes en France, ces bons voisins vont acheter un véhicule diesel qui va m’envoyer dans les poumons des micro particules qu’on pourra retrouver si on analyse un jour les cendres qui sortiront du crématorium où je ne manquerai pas de passer.
Remarquez, les constructeurs automobiles qui ne veulent surtout pas inventer autre chose que le moteur à explosion, sont eux aussi utiles à la planète : les arbres se « nourrissent » aussi du gaz carbonique et ils le transforment en oxygène …
Et vous, messieurs les journalistes, vous attendez quoi de ces Etats généraux ? Que Sarkule nettoie les écuries (NMPP) ou qu’il vous donne des lois sur la Liberté de la presse qui arbitreront votre pugilat entre partisans du payant et du gratuit ?