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EADS : Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?

SAGA AÉRONAUTIQUE (III) / vendredi 18 juillet 2008 par Eric Laffitte
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Ambiance délétère, gouvernance impuissante, actionnaires absents… Airbus, formidable machine industrielle, filiale d’EADS, le dernier fort symbole de l’Europe, est en train de sombrer. « Bakchich » revient cette semaine sur la saga et les misères du groupe aéronautique franco-allemand, sur lequel plane une épée de Damoclès judiciaire, avec l’affaire des délits d’initiés. Retour aujourd’hui sur les difficultés de Louis Gallois à s’imposer comme patron.

Papier paru le 11 décembre 2007

Airbus n’a jamais vendu autant d’avions, mais EADS, sa maison mère, est déstabilisée, et pas seulement à cause du dollar faible. Et si Louis Gallois, rabroué par Sarkozy devant les Chinois, n’était pas le vrai patron… ?

« Et avec le sourire ! », ordonne Nicolas Sarkozy à Louis Gallois, quelques instants avant la photo souvenir immortalisant avec les dirigeants chinois le nouveau contrat remporté par Airbus lors de la visite présidentielle à Pékin : une méga commande de 160 avions. Un éclat de voix exceptionnel au cours d’une rencontre au sommet de ce type où tout a en principe été minutieusement balisé, mais qui illustre la profondeur de la crise que traverse le groupe EADS. C’est Le Figaro qui révèle ainsi qu’au cours de la négociation finale, au moment de signer, les dirigeants d’Airbus découvrent subitement que les conditions de ce marché sont bien désavantageuses. Une marche arrière brutale appuyée par Gallois et qui met en fureur Sarkozy. Toujours selon Le Figaro, ce dernier apostrophe Gallois : « Ca sera comme ça ! La France est actionnaire d’EADS ! La Chine verra qui sont ses vrais amis par des actes concrets ».

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Le lendemain, le patron d’EADS annonce qu’il « redoute » de nouvelles délocalisations : la faute pêle-mêle à la ristourne faite au chinois, au « coût du travail » en France et bien sûr à la faiblesse du dollar. Dans le cercle des cadres dirigeants, où l’algarade présidentielle alimente toutes les conversations, circule toutefois une autre version. Celle de la guerre d’influence des réseaux qui sévit entre les Français d’EADS et les Allemands d’Airbus : « Le contrat chinois a été négocié par les équipes commerciales françaises d’EADS et c’est la seule véritable raison pour laquelle les Allemands d’Airbus n’en voulaient pas. Une fois de plus Gallois a voulu complaire aux Allemands », assure à Bakchich un cadre dirigeant.

Le paradoxe étant que jamais Airbus n’a vendu autant d’avions. Son carnet de commandes est plein pour les cinq prochaines années, le chiffre d’affaires bat tous les records. « Plus on vend, plus on coûte cher, plus il faut délocaliser », s’étonne ainsi un commercial qui réfute l’argument rabâché par Gallois selon lequel les difficultés d’Airbus seraient liées au vilain dollar et à un taux de change désavantageux : « La faiblesse du dollar pose des problèmes mais c’est une question qui n’est pas nouvelle. L’hypothèse d’un dollar historiquement bas avait été envisagée il y a déjà plus de cinq ans par Jean Louis Gergorin. Qu’a fait la direction pour s’y préparer ? Pourquoi des groupes français – Alstom – parviennent-ils à se faire payer en euros quand Airbus en est incapable ? Voilà de vraies questions ».

Nono préfère la terre battue

Une autre est de savoir qui dirige effectivement EADS. Pas Arnaud Lagardère dont chacun sait qu’il s’intéresse plus aux médias et à Roland-Garros qu’à l’Aéronautique. Pas sur non plus que ce soit Gallois. Comme a pu l’écrire Bakchich sans être démenti (un article qui a beaucoup circulé sous le manteau), officiellement licencié au printemps dernier, Jean-Paul Gut fondait rapidement sa société de conseil à Londres. Aussitôt la « start up » dénichait un gros client en quête d’avisés conseils tarifés 130 000 euros par mois : Airbus… Un contrat en or signé par Gallois et assorti, murmure–t-on, d’un joli bonus en cas de « success fees ». Autrement dit d’un pourcentage sur les ventes d’avions. C’est dire si le montant record des contrats récemment signés à Dubaï (28 milliards de dollars de commandes engrangées), où Gut était présent, stimule les imaginations. En principe c’est pourtant Marwan Lahoud qui a succédé à Gut. Lahoud doit d’ailleurs rendre prochainement public la nouvelle organisation de l’état major d’EADS. Un savant redécoupage qui verrait la promotion de Christian Duhain et de Jean Pierre Talamoni. Deux cadres de talents, mais dont on ne s’imagine pas qu’ils puissent se dispenser des conseils de l’ami Jean-Paul, l’incontournable – intouchable consultant aéronautique.

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