La période est comme toujours féconde en nouvelles fortes sur les dirigeants africains. Ainsi, Omar Bongo, le président du Gabon a annoncé à RFI son intention d’être candidat pour un nouveau septennat présidentiel en 2012. Si cela nous porte assez loin dans le futur, cela montre aussi la toujours grande vigueur du leader gabonais.
Le Messager, le journal camerounais, ironise sur cette annonce. Le bilan de Bongo est-il si brillant qu’il faille à tout prix qu’il reste et continue à diriger le Gabon ? Le pays est le troisième producteur africain de pétrole, les recettes pétrolières représentent chaque année 1000 milliards de F CFA, sa population est d’à peine un million d’habitants et pourtant cette population vit dans la misère. Dans le classement des Nations-Unies sur le développement humain , le Gabon occupe le 123e rang et le gouvernement n’en finit de négocier avec le FMI pour obtenir des crédits spéciaux dans le cadre des programmes de réduction de la pauvreté. Par delà la volonté affichée de Bongo de rester au pouvoir jusqu’à son dernier jour, on peut voir aussi selon le Messager sa volonté de mettre un terme à une guerre de succession déjà ouvertement déclarée. Qu’on se le dise : la place n’est pas à prendre et il est vain de se déchirer pour elle. Il faut préciser toutefois que cette guerre est surtout vive entre le fils de Bongo, ministre de la Défense et le gendre, ministre des Finances. Il s’agit donc en fait d’une affaire de famille…
A Abuja, le Daily trust suit l’évolution de la guerre entre les président et vice-président nigérians. Dernier épisode en date, la prise d’assaut de la maison du vice-président par la police qui a dû utiliser des gaz lacrymogènes pour entrer. Le vice-président pleure non sur son destin mais à cause des mœurs policières locales. La lassitude gagne les dirigeants du pays et le journal indique que beaucoup aimerait que le président Obasanjo dise une fois pour toutes quelles sont ses intentions en ce qui concerne la prochaine élection présidentielle. The Inquirer, le journal de Monrovia, y va dans son édition du 5 octobre, d’un couplet nostalgique sur l’époque des grands dirigeants africains, reconnus dans le monde et admirés pour leur probité et leur culture. Il fait un portrait d’Edwin Barclay, président du Liberia de 1932 à 1943, époque où le Liberia était le seul Etat indépendant d’Afrique. Formé à l’Université de Monrovia, il n’avait pas jugé utile de courir après les diplômes plus ou moins prestigieux des Universités européennes. Il avait confiance en l’Afrique et il l’a servie avec efficacité.
Même nostalgie à l’Accra Daily mail qui demande à J. Rawlings de s’impliquer dans la vie politique d’aujourd’hui en conseillant le gouvernement ou en donnant un avis de sage sur la situation du pays. D’autant précise l’éditorialiste, que des études récentes montrent que les Ghanéens ne font plus aucune confiance à la presse pour être un élément de stimulation de l’action gouvernementale…
Le Daily trust nigérian consacre un long dossier aux deux crises majeures de l’Afrique en ce moment. En Côte d’Ivoire, tout semble bloqué. Certes les Français sont largement responsables de cette situation et le journal mêle sarcasmes et agressivité pour parler de la position de Paris sur les événements d’Abidjan. Mais indépendamment de la déroute française, le journaliste constate que la CEDEAO n’a guère fait mieux et que désormais plus personne ne voit comment s’en sortir. Il en va de même au Darfour. L’envoyé des Nations –Unies, le suédois Jan Ponk est selon le journal d’Abuja insupportable de prétention et d’arrogance. Mais les autorités soudanaises l’ont rendu sympathique en multipliant les attaques contre lui et sont arrivées à se mettre à dos tout le monde. Résultat : pas de véritable résultat, si ce n’est un pourrissement régulier et continu d’une situation déjà dramatique.