De certaines « informations » données par un mercenaire français au service de la Côte d’Ivoire au sujet des bombardements de Bouaké, avec le soucis manifeste de se faire bien voir.
Mercenaire pour le compte de l’armée ivoirienne, Jean-Jacques Fuentes s’est donné le beau rôle en venant raconter aux enquêteurs français les « confidences » de Laurent Gbagbo au lendemain du bombardement de Bouaké. Une poignée de roquettes lâchée par deux Sukhoï de l’armée de l’air ivoirienne fit, le 6 novembre 2004, 9 morts chez les militaires français stationnés dans le bastion de la rébellion nordiste.
Rencontré par un officier français à l’aéroport de Yamoussoukro deux mois après le bombardement, aux côtés de son avion Stryke Master, Fuentes n’en mène pas large, à lire le rapport « confidentiel défense » que rédigea le commandant Rosalie. Ce document de quatre pages, transmis chiffré à Paris en janvier 2005, a été déclassifié à la demande de la justice, chargée de faire la lumière sur le bombardement de Bouaké. Il craint d’être accusé d’avoir œuvré aux côtés des Ivoiriens contre ses compatriotes. « Fuentes prétexte d’avoir à me montrer quelque chose sur l’appareil pour m’écarter du groupe et m’annonce qu’il a des informations à donner avant de rentrer en France. Comme pour se justifier d’une telle attitude, il me dit que bien que travaillant depuis 12 ans dans la sous-région (Liberia, Sierra Leone), il n’a jamais été question pour lui de toucher au drapeau. Il assurait des missions de reconnaissance (jamais d’armement ayant été embarqué) grâce notamment à une caméra numérique embarquée qui permet de traiter directement les images dès le poser de l’appareil ». Comme le fait remarquer le mercenaire payé par Gbagbo au militaire français qui le débriefe, les Ivoiriens le surveillent de près. Craignant qu’il cherche à se racheter une conduite auprès de l’armée tricolore en révélant quelques vérités bien senties, les autorités ivoiriennes le font suivre par des soldats en armes.
Fuentes balance quand même à l’officier Rosalie. À Paris, on guette la moindre info susceptible d’aider à comprendre qui a donné l’ordre de tirer sur les militaires français. Mais que valent ces confidences sous-tendues par la volonté de se faire bien voir des Français ? « Bien qu’il n’en soit pas certain à 100% faute de preuves matérielles, il est persuadé que le lieutenant colonel Oueï est à l’origine de tout et sans doute à des fins personnelles. Il pourrait avoir agi :
– pour offrir la victoire de Bouaké au pays grâce à l’action déterminante de la chasse après y avoir amené sa toucher personnelle,
– viser le poste de futur commandant de l’armée de l’air à titre de remerciement,
– assouvir une revanche personnelle suite à son départ précipité de la base de Bouaké ». Une explication qui arrange bien le président Gbagbo.
Fuentes, qui tient absolument – dit-il – à renseigner ses amis militaires français, raconte être parti à la pêche aux infos. Il interroge des pilotes biélorusse et ivoirien, sans succès. Il débarque à l’hôtel Président, où sont logés les techniciens biélorusses qui travaillent sur les avions ivoiriens. En vain. Affirmant s’être rendu dans le bureau de Gbagbo le lendemain du bombardement, il aurait dit au président : « Vous vous êtes fait doubler ». Depuis, Fuentes raconte que Gbagbo était ce jour-là « effondré ». Par la mort des 9 Français ou par la riposte de l’armée française qui a détruit illico la flotte aérienne ivoirienne ? On ne sait. Le mercenaire évoque même une possible manipulation des services français, qui auraient intoxiqué des officiers ivoiriens en leur vendant la tenue d’une réunion de chefs rebelles à proximité de la caserne française. Bref, non seulement Gbagbo n’est pour rien dans le bombardement de Bouaké, mais ce serait la faute des Français. Douze ans au Liberia, ça rend l’imagination fertile…
bonjour
me vient une question à l’esprit…..tres decalée par rapport à l’article…
ou mr fuentes à t il effectué sa premiere heure de vol, je dis bien la premiere.. ???
merci
je serais tenté de vous retourner la question , JJ ayant été arrete le 17 mai..
les services de renseignement francais en quete d’info ?
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