L’OTAN a lancé une nouvelle attaque contre un bastion taliban au sud de l’Afghanistan. Mais nulle trace d’Oussama Ben Laden. Logique, Al Qaïda n’existerait plus entend-on dans les salons de l’anti-terrorisme.
Comment briller en parlant d’Al-Qaida dans les dîners mondains sans faire café du commerce ? Dites : « Al-Qaida est morte ». Très tendance. Car l’acte de décès de l’organisation d’Oussama Ben Laden est une chose entendue dans les milieux universitaires, notamment américains et aujourd’hui français, qui travaillent sur le cadavre. Il est même daté sur son épitaphe : selon Alain Chouet, chef du renseignement de sécurité de la DGSE de 2000 à 2002, invité avec d’autres experts à procéder à l’autopsie dans les entrailles du Sénat le 29 janvier dernier, Al-Qaida a agonisé, jusqu’à rendre l’âme, quelque part « entre 2002 à 2004 ».
Autrement dit, après la campagne militaire internationale menée par les États-Unis en Afghanistan au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, « dans les trous à rats de Tora Bora », et la guerre « préventive » en Irak lancée en 2003. Mais, reconnaît Alain Chouet, Al-Qaida a de beaux restes. La faute aux occidentaux qui, avant le dernier râle de l’organisation, l’ont « engrossée de leurs erreurs » en la surdimensionnant, avec la complicité bienveillante de certains régimes musulmans, pour qui cette lutte s’est vite confondue avec la chasse aux opposants. Les rejetons nés de cette union contrenature, groupes franchisés ou loups solitaires, n’ont dès lors plus qu’à se voir attribuer le label par quelques figures médiatiques de la nébuleuse, pour entretenir le mythe d’une hydre « qualifiée d’hyper-terroriste parce qu’elle s’est attaquée à l’hyper-puissance ».
Bref, pour tuer Al-Qaida, il faut d’abord la déclarer morte. Sûr qu’il y a encore du chemin : la réaction de l’administration Obama après la tentative d’attentat à Noël sur le vol Amsterdam-Detroit a été aussi démesurée que si l’attentat avait réussi. En attendant, Oussama Ben Laden se frotte la barbe, sans doute mort… de rire.
Lire ou relire sur Bakchich.info :
N’eut-il paés été plus élégant de donner le lien vers le colloque du Sénat dans lequel Mr Alain CHOUET développait son analyse :
Le Moyen-Orient à l’heure nucléaire M. Alain CHOUET (Direction Générale de la Sécurité extérieure, DGSE)
Merci monsieur CHOUET
En poussant la réflexion un peu plus loin, on peut voir qu’il était de l’intérêt de la politique du tout-sécuritaire de l’administration Bush de l’époque et de ses amis de l’armement et du pétrole, de "maintenir en vie" Ben Laden.
Un symbole pareil, même s’il fédère toujours de nouveaux partisans autour d’Al Qaida, génère surtout un business gigantesque. Surtout pas d’avis de décès du principal accusé ! Et pour que la poule aux oeufs d’or ne meure pas, plus d’apparitions vidéos du barbu mais seulement des exhortations audios à la guerre sainte. Exhortations chaque fois reconnues comme sorties de la bouche d’Oussama par les "spécialistes" américains de la voix. Spécialistes dont on connaît depuis des lustres, la capacité technique à composer un discours à partir d’une voix déjà enregistrée.
La peur d’un ennemi venu de l’extérieur, génère toujours une orgie patriotique. Si vous émettez un doute sur le bien-fondé de cette politique sécuritaire excessive, vous n’êtes pas américain et donc vous êtes un terroriste ! Que croyez vous donc que fait Obama en réclamant encore plus de matériel militaire, encore plus de troupes, encore plus de portiques… ?
Pour la France, on en est pas encore là… mais ne vous inquiétez pas çà vient, çà vient…
Lors d’une table ronde qui s’est tenue au Sénat le 29 janvier 2010 sur le thème "Où en est Al-Qaida", Alain Chouet - ancien directeur du Service de renseignement de sécurité à la DGSE - démystifie le concept "Al-Qaida" et dresse un tableau sans concession des réponses inadaptées et autres instrumentalisations faites par les pays occidentaux, sans pour autant dédouaner les dangers de l’extrémisme islamiste.
Vous vouliez savoir ce que pensent nos “espions” d’al-Qaida ? Accrochez-vous, les masques tombent. Les propos tenus par Alain Chouet que d’aucuns n’oseront qualifier de “conspirationnistes”
Alain Chouet est un officier de renseignement français. Il a notamment occupé les fonctions de chef du bureau de coordination des recherches et opérations anti-terroristes (1980-1985) et celles de Directeur du Service de renseignement de sécurité à la Direction générale de la Sécurité extérieure (2000-02). N.B. Le "Service de renseignement de sécurité" est la branche anti-terroriste de la DGSE.
http://leweb2zero.tv/video/hajduk12_844b7904f4299c0