On le croyait doux comme un agneau, Xavier Bertrand sait montrer les crocs. En témoigne la dernière humiliation du journaliste du Courrier Picard. Le livre de Ian Hamel, sur le patron de l’UMP, complète le portrait. Morceaux choisis.
1998. Un tract intitulé « Halte à la jeunesse immorale ! » atterrit dans quelques boîtes aux lettres de Saint-Quentin (Aisne), ville où Bertrand est adjoint au maire. En pleine campagne pour les cantonales, le document met en cause sa vie privée. Selon un témoin anonyme, le tract sort d’une imprimerie tenue par un proche de Bertrand. Personne ne saura qui se cachait derrière cette distribution et l’intéressé se défend de toute manip’. Au même moment, des colleurs d’affiches du RPR auraient été chargés de couvrir ses portraits de slogans hostiles, pour discréditer l’adversaire socialiste.
Un temps, Xavier Bertrand a caressé l’idée d’être journaliste. Aujourd’hui, il est le roi de la com’. Habitué des « media-trainings » (pour améliorer ses prestations télévisées), il a confié son image à l’agence Euro RSCG depuis 2004.
« “Maçon”, je savais, mais “franc”, je l’ignorais ! » La saillie est de François Fillon, lorsque lui fut révélé que Xavier Bertrand était franc-maçon.
Contrairement à ce que l’intéressé affirme, il n’a pas attendu 2004 et son entrée au gouvernement pour ne plus fréquenter la loge des Fils d’Isis, à Tergnier (Aisne). D’après ses « frères », son assiduité n’a duré que trois ans, le temps de devenir maître, en 1998. « Il ne vient plus jamais nous voir, alors qu’il ne rate jamais une foire aux boudins dans la région », raillait un frère des Fils d’Isis.
La fidélité de Xavier Bertrand est variable. En 1992, il revêt les couleurs de Philippe Séguin pour le non à Maastricht. En 2002, il suit Juppé, qui lui confie une mission sur les retraites à l’UMP. En 2005, il rallie le blanc panache de Dominique de Villepin, dont il est le ministre de la Santé. En 2006, il devient l’indéfectible porte-étendard de Sarko, dont il est ministre de l’Emploi puis concierge en chef de l’UMP.
Bertrand n’a pas protesté lorsque Charles Baur, conseiller municipal de Saint-Quentin, a été réélu à la présidence de la région Picardie grâce aux voix du FN en 1998. Proche de Séguin et membre du Grand Orient de France, Bertrand était pourtant très hostile à la droite extrême. Au même moment, d’autres (Millon, Soisson…) étaient durement sanctionnés.
Ian Hamel, Xavier Bertrand, les coulisses d’une ambition aux éditions l’Archipel, 19,95 €
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L’assiduité est un devoir maçonnique et figure dans un article du règlement du GODF. Il y à bien longtemps que Xavier Bertrand, aurait du être viré des Fils d’Isis, si ne n’est déjà fait.
C’est, en général, le sort réservé aux "maçons alimentaires" au GODF, dont le seul but est de se constituer un carnet d’adresses. Son alliance avec Charles Baur et le FN est, à elle seule, un excellent motif pour s’en débarrasser.
A mon avis Xavier Berrand s’est trompé d’Obédience. Ainsi, la Grande Loge Nationale de France, club d’affairistes et de copains, regorge de ce genre d’individus qui font "mumuse" avec leur tablier et dont l’immense majorité agit par intérêt. Pas étonnant alors qu’ils fassent les choux gras des gazettes quand De Montgolfier s’occupe (avec raison) de leur cas.
On comprend mieux ainsi, pourquoi les Francs Maçon du GODF ne les reconnaissent pas et n’ont pas de contact avec eux…