Les entraîneurs étrangers d’équipes africaines sont à la traîne en Afrique du Sud. Un symbole qui illustre un relent de colonialisme par le football pas toujours très sain.
Imagineriez-vous un sélectionneur africain entraîner les Bleus ? Non, pourtant l’inverse est légion. Cinq des six équipes du continent noir présentes à la coupe du monde de football sont conduites par des « sorciers blancs ». Dont un français (Paul Le Guen), deux suédois, un brésilien et un serbe. Sans glorieux résultats à ce jour : cinq défaites, un nul et une victoire. De vieux restes du colonialisme et de l’Afrique à papa ?
La polémique enfle depuis mars dernier. Date à laquelle Lars Lagerback, nouvel entraîneur suédois du Ghana, s’est fait grassement rémunéré à hauteur de 1,8 millions d’euros pour cinq mois de services. Avec ses 862.000 euros de prime, Raymond Domenech peut aller se rhabiller. A regarder les trois dernières Coupes d’Afrique des Nations (CAN), la tendance d’une tête blanche pour une équipe noire s’amplifie. En 2006, il y a eu huit étrangers dont quatre français. En 2008, ils étaient sept de l’hexagone à diriger d’anciennes colonies françaises : en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali, Maroc, Sénégal et Tunisie. A la dernière édition de janvier dernier, le chiffre est tombé à cinq. Mais petite révolution dans le milieu du foot africain, c’est un entraîneur « du coin », Hassan Shehata, en l’occurrence égyptien, qui a offert le titre pour la troisième fois consécutive à l’équipe des pharaons. Car être sélectionneur d’une équipe Africaine est parfois la punition de mauvais résultats en France.
C’est le cas de Paul Le Guen qui a décidé de rebondir au Cameroun après sa déroute au PSG en 2009. Ou Roger Lemerre, entraîneur de l’équipe de France à la coupe du monde de 2002 qui choisit l’exil en Tunisie suite à une élimination au premier tour. Moins connu, Bruno Metsu, passé d’une carrière de sélectionneur de D2 pendant 10 ans à celle de Guinée et du Sénégal en l’an 2000. Idem pour Philippe Troussier qui d’Angoulême, du Red Star et de Reims est allé trouver le salut au Nigéria en 1997, en Afrique du Sud en 1998 et au Japon pendant quatre ans. Que dire d’un Giresse, qui fuit le FC Toulouse pour Rabat et aujourd’hui le Mali ? Plus beau des ratages, le champion du monde Bernard Lama qui n’a tenu que deux mois à la tête du Kenya.
Seul l’Algérie put résister à ces tristes échappées, excepté Lucien Leduc peu après l’indépendance entre 1966 et 1969. Et d’un Jean-Michel Cavelli il y a quatre ans. Les traces de la guerre d’indépendance algérienne n’y sont pas étrangères.
Argument de légitime défense ? Les équipes nationales africaines sont composées en majeures partie de joueurs évoluant dans des championnats européens. Les entraineurs occidentaux seraient donc les mieux à mêmes de structurer leur encadrement et leur style de jeu.
Tout ça sur un air de Sardou : « le temps béni des colonies »
Lire ou relire sur Bakchich.info :
Il me semble, mais je peux me tromper, que les nations africaines choisissent librement leurs entraineurs.
Donc, où est le colonialisme dans tout ça ?
Je crois qu’à vouloir voir racisme et colonialisme partout, on perd un peu en crédibilité …
Qu’un italien ou un suédois entraine l’Angleterre, ça ne vous choque pas ? Non, ben pourquoi ? Pourtant l’empire romain est allé jusqu’en Grande Bretagne et les vikings sont venu ravager les terres celtes !
Imagineriez-vous un sélectionneur africain entraîner les Bleus ?
C’est exactement ce que je me disais hier. La réaction de tous les gros beaufs si on avait un coach noir ou arabe…
Déjà que la présence d’un anglais ou d’un italien hérisserait les poils…