Si Ô grand jamais la FIFA avait des méthodes mafieuses et qu’elle s’était adonnée à la corruption… Bien désormais c’est terminé ! Grâce à de nouvelles directives éthiques. Comment, ça n’existait pas avant ?
Fallait s’y attendre. Depuis la fin du Mondial 2010, les vocables « mafia » et « corruption » ont été si fréquemment accolés au sigle de la FIFA par des médias inexplicablement haineux, qu’une réaction vigoureuse des patrons du foot mondial était indispensable.
Elle a pris la forme d’une circulaire de Jérôme Valcke, le Secrétaire Général de la FIFA datée du 7 juillet 2010 à destination des comités de candidatures aux éditions 2018 et 2022 de la grande kermesse du football. Son titre « Processus de candidature pour la Coupe du Monde 2018 et/ou 2022 : contacts avec les membres du Comité Exécutif de la FIFA et avec les fédérations dont ils sont membres » dissipe toute ambiguïté sur ce qui fâche en ce moment à Zurich malgré le pactole de l’édition 2010, et sur la confiance toute relative du Big Boss Sepp Blatter à qui on ne l’a fait plus, dans l’intégrité légendaire de ses collaborateurs du Comité Exécutif.
Après avoir rappelé qu’en Afrique du Sud, la FIFA et les membres de son Comité Exécutif ont constaté des tentatives de prises de contact, formelles ou non, de la part des candidats à l’organisation de l’épreuve, Valcke croit utile de leur rappeler « les Règles de Conduites » en la matière, édictées par la circulaire n°2 du 16 mars 2010 dont il joint une copie à sa missive.
Aux candidats peut être un brin distraits, il réaffirme que toute initiative ou tout contact pris directement ou non, avec les membres du Comité Exécutif de la FIFA ou les fédérations dont ils sont membres, par une fédération candidate ou par son comité de candidature, doit être déclaré préalablement et par écrit au secrétariat du Comité d’Ethique de la FIFA. En outre, comme s’il s’adressait à des déficients mentaux, il précise que ladite déclaration doit fournir les raisons des contacts envisagés et d’indiquer s’ils pourraient avoir une incidence sur le processus de candidature !
Le clou est enfoncé plus profondément encore à la lecture des fameuses « Règles de conduites » jointes par Valcke à sa circulaire. Au chapitre « Comportement éthique » on découvre avec stupeur que « les fédérations et les comités de candidature mèneront leurs propositions dans le respect des principes éthiques d’intégrité, de responsabilité et de loyauté. Ils s’abstiendront de tenter d’influencer les membres du Comité Exécutif de la FIFA ou n’importe quel autre de ses membres, en particulier en leur consentant des avantages en contrepartie d’une attitude spécifique » ( !)
Un peu plus loin le chapitre « Cadeaux » du même document ne manque pas de sel de la part des présumés bénéficiaires de la générosité passée d’ISL ou de leurs héritiers présomptifs : pas d’argent ; aucun avantage personnel en dehors de colifichets symboliques, rien qui puisse laisser penser aux membres du Comex qu’on les achète… Aucun bénéfice, aucune opportunité, promesse, rémunération ou quelque service que ce soit ; non, non et non !…Et on vous fait grâce du chapitre du même document consacré à la « collaboration déloyale »…
C’est bien simple, la lecture des Règles de Conduite prônées par la FIFA pourrait finir par instiller dans nos cerveaux innocents l’idée tordue selon laquelle l’attribution de sa Coupe du Monde n’est peut être pas aussi transparente que nous le pensions. C’est sans doute le fait du hasard mais le lendemain de la circulaire de Valcke, le gouvernement australien a fait savoir qu’au terme d’une enquête approfondie, la Fédération Australienne était innocentée des accusations portées contre elle par le groupe de presse Fairfax News. C’est vrai que les pisses-lignes de Fairfax s’étaient honteusement lâchés en affirmant que la Fédé locale avait tenté de dissimuler des millions de dollars de fonds publics consacrés au lobbying, aux cadeaux, bakchichs et autres voyages gratuits offerts aux dirigeants de la FIFA.
Pour ne pas être en reste, Yahoo Sports a même révélé que les accusations de Fairfax contre la Fédé australienne portait sur la tenue d’une double comptabilité ! Pour sa part, le gouvernement australien qui semble avoir surtout porté son attention sur les colliers de perles offerts aux épouses des membres du Comex de la FIFA, a conclu qu’il s’agissait là de pratiques courantes. Pour le reste…
C’est à des détails de ce genre qu’on peut apprécier l’exemplarité de la candidature de la FFF à l’organisation de l’Euro 2016 que lui a concédée l’UEFA en toute transparence.
A lire ou relire sur Bakchich.info :